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Autonomisation de la nouvelle génération : les jeunes éducateur·trice·s en Afrique

Publié 26 novembre 2024 Mis à jour 12 décembre 2024
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En Afrique, les syndicats de l’éducation reflètent un secteur constitué d’une mosaïque de cultures, de langues et de contextes scolaires, et dont l’avenir ne peut être façonné que grâce à la voix des jeunes éducateur·trice·s. Malgré cette richesse, de considérables obstacles se dressent devant ces jeunes professionnel·le·s lorsqu’il·elle·s souhaitent participer aux activités syndicales et assumer des rôles de direction, obstacles qui limitent la capacité des syndicats à se faire pleinement les porte-voix de la nouvelle génération. Ces constats figurent parmi les principales conclusions d’un nouveau rapport publié par l’Internationale de l’Éducation Région Afrique (IE Afrique) qui s’intéresse à la participation syndicale des jeunes éducateur·trice·s. L’étude rapportée rejoint l’engagement de l’IE Afrique et de ses organisations membres à combler les fossés générationnels, à cultiver un environnement de soutien et à renforcer le syndicat en tant qu’entité inclusive pour les éducateurs et éducatrices de tous âges.

Répondre à la dynamique syndicale

Le Directeur de l’IE Afrique, Dr Dennis Sinyolo, a signalé que l’étude « met en lumière les obstacles structurels, socio-économiques et culturels qui empêchent les jeunes membres de s’investir pleinement dans les activités syndicales et de jouer un rôle de leader. Au fil d’une analyse fondée sur des données probantes, le rapport décrit la façon dont se manifestent ces obstacles. Il propose également des stratégies réfléchies pour les franchir, conformément à l’engagement de l’IE en faveur de l’inclusion, de l’équité et de l’égalité des genres. »

« En relevant ces défis, nous permettons l’autonomisation de la nouvelle génération d’éducateurs et éducatrices, ainsi que veillons à préserver la force, le dynamisme et la réactivité de nos syndicats face à l’évolution des besoins des personnels du secteur de l’éducation », a-t-il ajouté.

Principales conclusions du rapport

De l’étude ont émergé plusieurs conclusions notables. Une proportion significative des répondants, à savoir environ 22 %, a indiqué que les climats politique et syndical affaiblissaient les droits des éducateur·trice·s, tandis que 61 % ont exprimé des inquiétudes sur la capacité des syndicats à défendre les droits de leurs membres, citant régulièrement comme principal frein des lois sur le travail restrictives. Parmi les obstacles importants à l’engagement syndical actif des jeunes, les suivants ont été identifiés : l’âge (73 %), les facteurs géographiques (plus de 50 %), le statut socio-économique (72 %) et les facteurs culturels (51 %).

Toutefois, en dépit de ces barrières, un nombre remarquable de personnes interrogées (82 %) ont exprimé un vif intérêt pour assumer des rôles de direction. Ce résultat souligne la nécessité de mettre en place, au sein des syndicats, des programmes spécialisés répondant aux besoins des jeunes des éducateur·trice·s.

Recommandations

L’étude offre plusieurs recommandations pour relever ces défis et renforcer la participation syndicale des jeunes.

Premièrement, l’étude insiste sur la nécessité de combler les fossés entre générations et de cultiver un environnement de soutien au sein des syndicats. Des programmes de mentorat, des incitations financières et des stratégies de communication ciblées visant à mobiliser efficacement les jeunes membres sont autant d’outils pour y parvenir.

Deuxièmement, l’étude suggère que les syndicats devraient se concentrer sur la démocratisation de leurs structures, en vue de s’assurer que les jeunes ont voix au chapitre dans les processus décisionnels. En particulier, il s’agirait d’établir des plateformes où tous ces jeunes pourraient exprimer leurs points de vue et contribuer significativement aux activités syndicales.

Enfin, l’étude recommande que les syndicats œuvrent à surmonter les obstacles socio-économiques et culturels en fournissant les ressources et le soutien adaptés aux besoins des jeunes éducateur·trice·s. Il pourrait s’agir de formations, d’ateliers et d’initiatives destinés à stimuler l’inclusion et la diversité syndicales.

La pertinence de cette étude pour l’IE Afrique réside dans son engagement à autonomiser les groupes marginalisés, à répondre à une dynamique syndicale changeante et à démocratiser les structures syndicales. En s’attaquant aux obstacles identifiés, l’IE Afrique et ses organisations membres s’assurent que les syndicats demeurent forts et flexibles, prêts à répondre aux besoins de la prochaine génération de professionnel·le·s de l’éducation.

L’étude est une réponse aux résolutions du 7e Congrès mondial de l’IE. Il avait mis en évidence la nécessité pour les syndicats de s’adapter à de nouvelles réalités et de se transformer en organisations de participation de masse parallèlement à un renouveau démocratique.