Le 10e Congrès mondial de l’Internationale de l’Education, réuni à Buenos Aires, Argentine, du 29 juillet au 2 août 2024 :
Considérant :
Que le Syndicat des travailleurs de l’éducation du Guatemala (Sindicato de Trabajadores de la Educación de Guatemala, STEG) a dénoncé les menaces de mort adressées à ses membres dirigeants municipaux, départementaux et nationaux depuis mai 2024 ainsi que la poursuite de ces violences jusqu’à ce jour.
Que ces menaces ont commencé dès le moment où le syndicat a mobilisé sa base dans tout le pays pour exiger que le processus de négociation collective devienne effectif en mai.
Que bien que le syndicat ait fait l’objet de menaces à l’encontre de la direction nationale dans le passé, ce type d’intimidation visant des dirigeant·e·s aux niveaux local et intermédiaire du syndicat constitue une nouvelle forme de violence antisyndicale, marquant ainsi un tournant et mettant en péril le fonctionnement du syndicat.
Que les menaces de mort ont vu le jour immédiatement après les mobilisations du mois de mai et dénotent une intention claire d’intimider et de menacer afin de mettre fin à la mobilisation, entraver la négociation collective et, surtout, affaiblir la liberté syndicale et la participation effective du syndicat aux échelons municipal, départemental et national.
Que ces obstacles à la négociation de la convention collective entre le ministère de l’Education de la République du Guatemala et le STEG sont en grande partie le fait d’acteurs extérieurs aux communautés éducatives qui cherchent à imposer un régime d’intimidation et de peur dans le secteur de l’éducation, comme ce fut le cas pendant les pires années de la guerre au Guatemala.
Que le renforcement de l’éducation publique au Guatemala exige de bonnes conditions de travail pour l’ensemble du secteur et, pour ce faire, le droit à la négociation collective et à la libre association doit être garanti et la vie et l’intégrité physique de tou·te·s les enseignant·e·s et dirigeant·e·s syndicaux·ales doivent être sauvegardées.
À la lumière de ces faits, le 10e Congrès mondial de l’IE :
Condamne les menaces et les actes d’intimidation à l’encontre du STEG et de ses dirigeant·e·s nationaux·ales, départementaux·ales et municipaux·ales.
Ces incidents doivent cesser et les autorités guatémaltèques doivent veiller à la sécurité et à la vie de Joviel Acevedo et de membres de la direction du STEG.
Appelle instamment les autorités éducatives guatémaltèques à négocier et à conclure avec le STEG une convention collective qui garantisse le financement public de l’éducation publique guatémaltèque et satisfasse aux revendications économiques et sociales des travailleur·euse·s de l’éducation.
Exhorte les autorités guatémaltèques à respecter les droits humains et les libertés syndicales des membres du STEG et de leurs dirigeant·e·s nationaux·ales, départementaux·ales et municipaux·ales.
Demande que l’IE continue à soutenir le STEG dans la dénonciation de cette situation auprès des instances nationales, de même qu’auprès des organisations internationales compétentes, afin de rendre visible le rejet de la violence antisyndicale et la solidarité internationale avec les revendications soulevées.