Le Comité régional de l’IE pour l’Amérique latine (IEAL) a écrit au gouvernement du Guatemala pour protester contre la persécution dont sont victimes les dirigeants et dirigeantes du syndicat des travailleurs et travailleuses de l’éducation du Guatemala (STEG - Sindicato de Trabajadores de la Educación de Guatemala).
Les représentants du STEG à l’échelle nationale et municipale ont été pris pour cible par une campagne d’intimidation qui s’est intensifiée à la suite des manifestations de masse organisées par STEG le 2 mai en défense de l’éducation publique. A cette occasion, le syndicat de l’éducation a publiquement déploré que le fait que les gouvernements successifs du Guatemala avaient, pendant des décennies, non seulement négligé leur responsabilité de garantir une éducation publique de qualité, mais également encouragé la privatisation et la commercialisation de l’éducation.
Les attaques ciblant les syndicalistes portent atteinte à leurs droits fondamentaux et vont à l’encontre des recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante appelant les gouvernements à « donner pleinement effet aux droits à l’éducation et au travail décent des enseignants, conformément aux normes internationales, notamment la liberté syndicale et la négociation collective, la liberté d’expression, la liberté de pensée et la liberté académique » (Recommandation 2).
STEG a appelé le gouvernement à investir dans l’éducation publique de qualité et à créer des commissions nationales afin de pallier le manque de financement de l’éducation grâce au dialogue politique. La position du syndicat reprend les recommandations des Nations Unies stipulant qu’un « dialogue social coordonné et institutionnalisé entre les gouvernements (au niveau adéquat), les organisations représentatives des enseignant·e·s et les organisations d’employeurs concernées devrait être le mécanisme principal d’élaboration des politiques sur l’éducation, l’enseignement et la profession enseignante » (Recommandation 48).
Dans sa lettre, le Comité régional de l’IE pour l’Amérique latine (IEAL), présidé par Sonia Alesso du syndicat CTERA en Argentine, a appelé le gouvernement du Guatemala à initier un dialogue avec les représentants du STEG. Le Comité a également appelé le Président Bernardo Arévalo et la Ministre de l’Education Anabella Giracca à garantir les droits humains et syndicaux des leaders du STEG à l’échelle nationale, départementale et municipale. Le Comité a également vivement exhorté les autorités à intervenir pour mettre fin à la campagne d’intimidation ciblant la direction nationale du STEG et a déclaré que les autorités étaient responsables de la sécurité de chaque leader syndical.