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Belgique : les syndicats de l’enseignement unis pour mettre fin à la pénurie d’enseignant∙e∙s et à l’austérité

Publié 26 avril 2024 Mis à jour 31 mai 2024
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« Enseignant, en saignant. » Voici un des slogans utilisés parmi les 8.000 éducateur·trice·s venus de toute la Belgique à la capitale Bruxelles pour demander aux responsables politiques, à la veille des élections fédérales et européennes du 9 juin, d’augmenter le financement alloué à l’enseignement public et mettre fin à la pénurie d’enseignant·e·s.

Des maux semblables au Nord et au Sud du pays

Que les enseignants flamands et francophones manifestent conjointement, c’est une chose assez rare pour être soulignée. Ce n’était d’ailleurs plus arrivé depuis les grandes grèves qui ont secoué l’enseignement francophone en 1996. Depuis la réforme de l’État qui a confié aux Communautés flamande, française et germanophone la gestion de leur enseignement, les syndicats de l’enseignement de chacune des communautés s’adressent chacun à un gouvernement différent. Le Nord et le Sud du pays gèrent leur enseignement comme ils l’entendent.

Or tous les syndicats de l’enseignement belges se retrouvent confrontés aux mêmes difficultés, entre autres la nécessité de constituer de plus petites classes (15 élèves maximum au début de la scolarité obligatoire), de mettre fin aux écoles "ghettos" où se concentrent les élèves en difficulté, d’obtenir plus d’argent pour l’enseignement et une prise en compte de l’augmentation de la pression au travail.

C’est pourquoi les syndicats flamands ont décidé de s’associer aux revendications des enseignant∙e∙s francophones en envoyant une délégation dans les rues de Bruxelles. La Centrale générale des services publics – Enseignement (CGSP-FGTB), la Confédération des Syndicats Chrétiens de l’Enseignement (CSC-Enseignement), le Syndicat Libre de la Fonction Publique (SLFP), ACOD- Onderwijs (ACOD), le Christelijke Onderwijscentrale (COC) le Christelijk Onderwijzersverbond (COV) et le Vrij Syndicaat van het Openbaar Ambt (VSOA) ont ainsi défilé ensemble.

En mai, trois des quatre syndicats flamands du secteur de l’enseignement ACOD (socialiste), COC (chrétien) et VSOA (libéral) organiseront plusieurs journées de grève et de manifestation en front commun.

Solidarité syndicale enseignante

Cette manifestation de force des syndicats belges s'inscrit en droite ligne de la campagne de l'Internationale de l'Éducation, La force du public: ensemble on fait école !. Cette campagne représente un appel urgent aux gouvernements du monde entier pour qu'ils investissent dans l’enseignement public, un droit humain fondamental et un bien public, et qu'ils investissent davantage dans les enseignant·e·s, le facteur le plus important pour parvenir à une éducation de qualité.

Au niveau européen, les syndicats de l’éducation ont tenu à manifester leur soutien leur soutien aux collègues belges.

En France, le Syndicat général de l'éducation nationale-Confédération française et démocratique du travail a rappelé que « le manque d'enseignants n'est pas une réalité qu'en France, c'est le cas dans la plupart des pays du monde comme ici en Belgique. Rémunération, reconnaissance, conditions de travail, autonomie, des éléments que les gouvernements doivent entendre. »

Depuis la Hongrie, le Syndicat des enseignants de Hongrie (SEH) a fait savoir qu’il soutient la lutte de son organisation partenaire belge CSC-Enseignement, « car nous luttons également pour des objectifs similaires en Hongrie ! Aujourd'hui, nos collègues belges défendent des objectifs tels que la réduction de la taille des classes, qui améliore les conditions d'apprentissage des enfants, la réduction des charges administratives, la protection des emplois, l'amélioration des conditions de travail et l'augmentation des dépenses publiques en matière d'éducation.

Pour le SEH, « chaque État ne devrait pas considérer les subventions pour l'éducation comme un fardeau, mais comme un investissement ! Sans connaissances et travailleuses et travailleurs de l'éducation, il n'y a pas d'avenir nulle part dans le monde ! »

En outre, la Fédération des étudiants francophones a décidé de se joindre à la manifestation afin de défendre « sa vision d’un enseignement de qualité, accessible à tous et financé à la hauteur de ses besoins. » Le refinancement public de l’enseignement doit donc faire partie des priorités du prochain gouvernement quel qu’il soit, selon la fédération.