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Pour le bien-être des élèves, de nos communautés et de nos pays, les gouvernements doivent augmenter les investissements dans les systèmes d’éducation publique, notamment dans une formation et un développement professionnel de qualité pour les personnels, garantir les droits des travailleurs et des travailleuses et de bonnes conditions de travail, faire participer les syndicats de l’éducation à l’élaboration des politiques, ainsi que faire confiance au personnel enseignant et à ses compétences professionnelles et les respecter.

Bien que ce paragraphe puisse aisément être confondu avec certaines des aspirations de base de l’Internationale de l’Éducation, il résume en peu de mots une fraction seulement d’un ensemble de recommandations phare publiées plus tôt cette année par les Nations unies.

Le Groupe de haut niveau des NU sur la profession enseignante – un groupe de responsables mondiaux représentant les gouvernements, la société civile, les milieux académiques et les syndicats, dont la Présidente de l’IE, Susan Hopgood – s’est clairement exprimé d’une seule voix et a exhorté les gouvernements à prendre des mesures décisives pour résoudre la crise mondiale de l’éducation en transformant le rôle et le statut d’une profession enseignante surmenée, dévalorisée et sous-payée.

Ce consensus international fondé sur la collaboration suit l’exemple donné depuis plus d’une décennie par le Sommet international sur la profession enseignante (SIPE), dont la prochaine édition doit se tenir ce mois-ci à Singapour, sous l’égide du gouvernement de Singapour et du Singapore Teachers’ Union et avec le parrainage conjoint de l’IE et de l’OCDE, comme c’est le cas de ces sommets depuis 14 ans.

Nos sommets ont montré le pouvoir des partenariats entre organisations du personnel enseignant et gouvernements pour faire avancer des politiques éducatives qui répondent aux besoins de l’ensemble des élèves dans un monde en pleines turbulences.

Lors du sommet de l’an dernier à Washington, nous avions mis l’accent sur le changement de rôle du personnel enseignant, non seulement dans le but de lui apporter le soutien et les ressources dont il a besoin et d’améliorer ses conditions de travail, mais aussi pour le doter des compétences et des connaissances nécessaires pour faire face aux défis émergents, comme la numérisation et la crise climatique. Nous avons insisté sur l’importance de mettre en adéquation la qualité, l’équité et l’inclusion, des éléments essentiels pour promouvoir une citoyenneté mondiale.

Cette année, nous nous penchons sur la manière de transformer l’éducation afin de faire en sorte qu’elle réalise son potentiel de contribuer à une société plus juste, plus pacifique et plus durable. Nous débattrons du rôle de la technologie pour l’avenir de l’apprentissage et de l’enseignement dans l’Enseignement et la Formation Technique et Professionnelle (EFTP) et examinerons les types de partenariat nécessaires pour soutenir l’apprentissage tout au long de la vie.

Les récents documents d’orientation conjoints IE/OCDE sur la reprise des systèmes éducatifs après la pandémie de Covid, le bien-être des personnels enseignants et des élèves et l’utilisation juste et efficace de l’intelligence artificielle en classe, fournissent des données contextuelles importantes pour alimenter ces discussions. Tous ces documents mettent en évidence le fait qu’une approche centrée sur l’humain est essentielle au moment de réinventer l’éducation, et ils forment ensemble une base solide pour le futur travail conjoint entre syndicats et gouvernements.

En effet, le fondement du SIPE est la volonté commune délibérée qui nous anime depuis 14 ans de favoriser et d’approfondir la collaboration entre les ministres et la direction des syndicats afin de mettre en œuvre des politiques efficaces. Notre travail de changement systémique a certainement connu une accélération sans précédent grâce aux recommandations des Nations unies.

Les recommandations du Groupe de haut niveau réclament une transformation urgente non seulement au niveau du travail des enseignantes et des enseignants, mais aussi dans la valorisation de la profession par la société et l’importance nationale des systèmes éducatifs. Les recommandations les plus pertinentes du Groupe de haut niveau sont fournies aux délégations pour chaque session de la SIPE de cette année.

Point capital, les délégations seront invitées à débattre de l’importance des recommandations et de ce que leur mise en œuvre implique dans leur contexte national.

Comme le savent bien celles et ceux qui participent aux difficiles discussions relatives aux politiques et aux pratiques éducatives, le dialogue social et même un consensus ne sont que les premières étapes de la transformation de l’éducation. Si nous voulons réellement parvenir à une éducation de qualité, à la transformation de la profession enseignante, à la maîtrise du numérique et à l’engagement citoyen de nos élèves, alors les systèmes qui tendent vers ces objectifs doivent être adéquats.

Il existe des inégalités – à cause du système. Il existe des charges de travail inacceptables, des salaires bas et trop de départs de collègues qui quittent la profession – à cause du système.

En transformant les systèmes, nous pouvons transformer les conditions d’enseignement, les conditions de travail et les conditions d’apprentissage des élèves.

Fondamentalement, le Groupe de haut niveau des Nations unies affirme que le moyen principal pour élaborer des politiques sur l’éducation, l’enseignement et la profession enseignante devrait s’appuyer sur un cadre de collaboration menant à la mise en œuvre. Cela décrit bien le travail du SIPE depuis sa création en 2011 : réunir gouvernements et personnels éducatifs pour ouvrir la voie et passer du dialogue social à des actions porteuses de changement systémique, nécessaire à une éducation de qualité pour tous et toutes.

Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.