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Cameroun : les enseignant·e·s soutiennent la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » pour améliorer leur statut et leurs conditions de travail

Publié 25 mars 2024 Mis à jour 26 mars 2024
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« Les recommandations du Groupe de haut niveau des Nations unies sur la profession enseignante sont universellement pertinentes et abordent les problèmes des enseignantes et enseignants au Cameroun et ailleurs. »

Inspiré·e·s et motivé·e·s par les recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la profession enseignante, qui appellent à un financement adéquat et équitable de l’éducation et à des enseignant·e·s qualifié·e·s et soutenu·e·s en tant qu’investissement dans la qualité et la durabilité des systèmes éducatifs, les enseignant·e·s camerounais·e·s s’apprêtent à donner une nouvelle dimension à leurs efforts dans le cadre de la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! ».

Dans un contexte de sous-investissement chronique dans l’éducation — avec seulement environ 3,16 % du PIB et 14 % du budget national, le budget de l’éducation du Cameroun est bien en deçà du minimum de 6 % du PIB et 20 % du budget national recommandé par les Nations Unies – les responsables des affiliés de l’Internationale de l’Education au Cameroun, la Fédération Camerounaise des Syndicats de l’Education (FECASE), la Fédération des Syndicats de l’Enseignement et de la Recherche (FESER) et le Syndicat des Travailleurs des Etablissements Scolaires Privés du Cameroun (SYNTESPRIC) se sont engagés à travailler en étroite collaboration pour devenir encore plus forts dans leur campagne unie pour obtenir un plus grand investissement dans les enseignant·e·s et l’éducation.

Le manque d’investissement dans les enseignant·e·s a entraîné une baisse des salaires des enseignant·e·s par rapport à d’autres professions, une augmentation des emplois précaires et, par conséquent, un manque de respect pour la profession enseignante. Cette situation alimente l’exode du personnel et aggrave la pénurie d’enseignant·e·s qualifié·e·s. Les syndicats réagissent en s’organisant et en plaidant pour une augmentation du financement d’un enseignement public de qualité et pour l’amélioration du statut de leur profession.

Pour Roger Kaffo, secrétaire général de la FESER, « le statut des enseignantes et enseignants au Cameroun se dégrade économiquement, socialement et symboliquement depuis des années. Pour un même nombre d’années de formation dans l’enseignement supérieur, leurs salaires sont trois fois inférieurs à ceux des autres professions. »

Il estime que les recommandations du Groupe de haut niveau des Nations Unies constituent un outil puissant pour la défense des intérêts des différents secteurs. « Les parents qui ont assisté à notre dernier événement sur les recommandations de l’ONU ont été frappés par leur qualité et ont commencé à réfléchir à la manière dont ils pourraient collaborer avec les syndicats d’enseignants. Et nous commençons à utiliser les recommandations dans nos actions de plaidoyer auprès du gouvernement », a-t-il ajouté.

La campagne de l’IE, La force du public : ensemble on fait école ! offre aux syndicats d’enseignant·e·s « une opportunité extraordinaire », car les syndicats disposent d’une proposition dans laquelle ils peuvent diriger et prendre l’initiative, a fait remarquer M. Kaffo.

Dans le cadre de leur participation à la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! », la FECASE, la FESER et le SYNTESPRIC impliqueront l’ensemble des membres dans le renforcement des capacités syndicales dans chacune des 10 régions du pays. Ils assureront également la liaison avec les principales parties prenantes, notamment les associations de parents et d’enseignant·e·s et d’autres organisations de la société civile.

La campagne « La force du public : ensemble on fait école ! », menée par l’Internationale de l’Éducation, est un appel urgent aux gouvernements pour qu’ils investissent dans l’enseignement public, un droit humain fondamental et un bien public, et pour qu’ils investissent davantage dans les enseignant·e·s, le facteur le plus important pour parvenir à une éducation de qualité. Il s’agit notamment de garantir les droits du travail et d’assurer de bonnes conditions de travail, ainsi que des charges de travail gérables et des salaires compétitifs pour les enseignant·e·s et les travailleur·euse·s du secteur de l’éducation. Il s’agit également de valoriser les enseignant·e·s, de les respecter, de veiller à ce qu’ils jouent un rôle central dans la prise de décision et de faire confiance à leur expertise pédagogique.