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France : une action syndicale dans la durée contre l’effondrement de l’enseignement public

Publié 6 février 2024 Mis à jour 8 février 2024
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Une colère profondément ancrée et un attachement à l’École publique. C’est ce que les enseignant∙e∙s français∙e∙s en grève démontrent par leur semaine d’action et le lancement d’une pétition intersyndicale pour demander l’abandon des mesures du ‘choc des savoirs’.

Une semaine d’action qui commence fort

Quarante pour cent des enseignant∙e∙s en grève le 6 février, a fait savoir le Syndicat national des enseignements de second degré-Fédération syndicale unitaire (SNES-FSU). « Cinq jours après une journée de grève réussie, c’est la preuve d’une colère profondément ancrée chez nos collègues. Notre fierté, notre mission est bien d’accueillir partout tous les élèves sans distinction d’aucune sorte, être ambitieux pour chacune et chacun, respecter et participer à une véritable liberté de conscience notamment par la construction de l’esprit critique autour de savoirs et savoir-faire scientifiquement validés. »

Agir dans la durée

Reconnaissant que la journée de grève du 1er février a été une réussite, une large intersyndicale – FSU/SUD éducation/Union nationale des syndicats autonomes-Éducation (UNSA Éducation)/Syndicat général de l'Éducation nationale-Confédération française démocratique du travail (SGEN CFDT)/CGT éduc’action – a dénoncé le 4 février « le mépris de la ministre de l’Éducation mais surtout l’orientation de la politique menée par l’exécutif : absence de revalorisation salariale, choc des savoirs qui symbolise un modèle d’École passéiste et conservateur qui va à l’encontre de l’intérêt des élèves et des personnels. »

Pour les syndicats, « cet ensemble de mesures est une redoutable remise en cause de la liberté professionnelle des enseignants et va poser les bases d’une École du tri social à l’image des groupes de niveau qui vont contribuer à assigner les élèves à leurs positions sociales et scolaires, mais aussi à exclure des classes les élèves en situation de handicap et les élèves allophones. Concernant la voie pro, nous demandons au ministère de l’Éducation nationale de reconsidérer la réforme, notamment sur la terminale, afin de construire des enseignements ambitieux pour les élèves. Nous sommes à un point de bascule pour l’École publique. Cela appelle une réponse forte qui passe par une action dans la durée. Une journée de grève ne suffira pas pour gagner. »

L’intersyndicale a donc décidé de s’inscrire dans un plan d’action dans la durée :

  • Semaine d’actions du 5 au 9 février (rassemblements à l’occasion des instances départementales et académiques), avec par exemple un temps fort le mardi 6 février selon les contextes,
  • Lancement d’une pétition intersyndicale pour demander l’abandon des mesures du choc des savoirs.

Non au choc des savoirs

Pour une mobilisation générale contre le choc des savoirs et « ce projet d’Ecole passéiste et conservateur », les syndicats ont appelé à signer cette pétition intersyndicale : « Pour défendre l’École publique, l’accès à une culture commune pour tous les élèves, la liberté pédagogique et les conditions de travail, nous vous demandons l’abandon de ce projet de réforme et un investissement massif pour l’École publique et la réussite de tous les élèves. »

Un rebond fort et durable de l’action en mars pour le service public d’Éducation et ses personnels est d’ores et déjà prévu si les autorités publiques ne prennent pas les mesures nécessaires et attendues.

« L’École publique n’est pas loin de l’effondrement. La colère des personnels est grande. Le Premier ministre, s’il ne prenait pas la mesure de la gravité de la situation en y apportant des réponses immédiates, porterait alors une immense responsabilité dans l’aggravation de la crise que traverse l’École publique et ses personnels. »

Pour l'UNSA Éducation, la mobilisation ne fait que commencer, « pour dire non à une politique éducative qui augmente la pression sur le système éducatif, au lieu de la diminuer, et qui réduit la mixité sociale, avec la mise en place des groupes de niveaux, au lieu de l’assurer », et la mobilisation va s'adresser à la fois aux personnels, à l'opinion publique et aux parlementaires.