Le 6 février, la Turquie et la Syrie ont été frappées par un tremblement de terre dévastateur d'une magnitude de 7,8 qui a fait des dizaines de milliers de morts et de blessés, dont des centaines d'enseignant·e·s, d’universitaires, de personnels de soutien et autres travailleur·euse·s du secteur de l'éducation. Des centaines d'écoles ont été détruites, ainsi que plusieurs bâtiments de syndicats de l'éducation dans les deux pays, et l'éducation de millions d'élèves a été gravement perturbée. Les personnes vivant dans les zones touchées luttent pour satisfaire leurs besoins les plus élémentaires, tels que la nourriture, l'eau et l'hygiène de base. Les besoins en matière d'aide juridique, de soins médicaux et de soutien psychosocial se font cruellement sentir.
La solidarité internationale et la solidarité locale ont joué un rôle crucial pour faire face à cette tragédie. Les organisations membres de l'Internationale de l'Education en Syrie (le Syndicat des enseignant·e·s du nord-est de la Syrie) et en Turquie ( Egitim Sen) ont été présentes dès les premières heures de la crise pour aider leurs membres et les communautés touchées.
En réponse aux tremblements de terre, le gouvernement de Turquie a déclaré l'état d'urgence, mais malheureusement, il a également utilisé ces pouvoirs pour suspendre l'enseignement en présentiel dans les zones les plus touchées, allant ainsi à l'encontre des recommandations des enseignant·e·s et des syndicats de l'éducation. Il a également rendu obligatoire l'acheminement de toute aide humanitaire par l'intermédiaire d'une institution gouvernementale spéciale, ce qui entrave gravement les efforts des syndicats.
En Syrie, le tremblement de terre a eu un impact dévastateur dans une région déjà ravagée par la guerre. Cette situation a compliqué et retardé l'arrivée et la distribution de l'aide humanitaire. De plus, les infrastructures, les hôpitaux et les capacités des services de secours de la région ont été anéantis par 12 années de bombardements et de violences.
Le Bureau exécutif de l'Internationale de l’Éducation, réuni du 14 au 16 mars 2023 :
- Exprime ses plus sincères condoléances aux familles des victimes du tremblement de terre en Turquie et en Syrie et exprime sa solidarité avec les travailleur·euse·s et syndicalistes de l'éducation qui continuent à souffrir de ses conséquences ;
- Appelle à la solidarité internationale avec les peuples de Turquie et de Syrie afin de contribuer aux efforts de redressement ;
- Appelle les organisations membres de l'IE à exprimer leur solidarité avec nos organisations sœurs en Turquie et en Syrie et à continuer à les aider à surmonter la dévastation et dans leurs efforts de reconstruction.
Le Bureau exécutif exhorte en outre le gouvernement de Turquie à :
- Reconnaître et appuyer le rôle des services publics en tant que premiers intervenants, et travailler avec les syndicats de l'éducation et les autres syndicats des services publics dans le cadre de leur réponse à la catastrophe ;
- Garantir le droit à l'éducation de tous les enfants et étudiant·e·s en rouvrant les écoles et les universités sans délai et donner la priorité à l'éducation dans les efforts de redressement et de reconstruction ;
- S'engager dans un dialogue constructif avec les enseignant·e·s, les universitaires et tou·te·s les travailleur·euse·s de l'éducation par le biais de leurs organisations représentatives, et les consulter lors de la prise de décisions sur les questions relatives à l'éducation ;
- S'abstenir d'utiliser les "pouvoirs d'urgence" pour suspendre les droits à la liberté d'association, à la négociation collective et au rassemblement pacifique ;
- Assurer le paiement des salaires et des avantages sociaux des enseignant·e·s et des travailleur·euse·s de l'éducation ;
- Prendre les mesures nécessaires pour répondre aux besoins psychosociaux des élèves et des enseignant·e·s touchés par la catastrophe.
Le Bureau exécutif exhorte le gouvernement de Syrie à :
- Faciliter sans délai l'arrivée et la distribution de l'aide humanitaire dans les zones touchées.
Le Bureau exécutif réitère également son appel à la paix dans la région, étant donné qu'une crise humanitaire ne peut être pleinement résolue sans un règlement du conflit.