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Coopération syndicale fructueuse entre l’Allemagne et la Hongrie

Publié 27 octobre 2022 Mis à jour 4 novembre 2022
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Le syndicat allemand Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft (GEW) et le Teachers' Democratic Union of Hungary (Syndicat démocratique des enseignant.e.s de Hongrie, PDSZ) ont pris part à des activités de coopération au développement. Ces échanges mutuels contribuent au renforcement des syndicats ainsi qu’à leur renouveau.

Renforcer l’action syndicale

Le séminaire conjoint GEW-PDSZ sur le « renforcement de l’action syndicale » a été organisé à Francfort, en Allemagne, en septembre 2022, avec le concours du bureau de Budapest de la fondation allemande Friedrich-Ebert-Stiftung.

L’événement avait pour objectif d’approfondir la coopération entre le PDSZ et le GEW et de permettre un échange de vues sur le renouveau syndical et la politique éducative. Les échanges ont porté plus particulièrement sur le thème du recrutement et de l’implication des jeunes membres au sein des syndicats de l’éducation par le partage d’expériences et de bonnes pratiques en matière de recrutement et de participation des membres. Un autre domaine pertinent était celui des stratégies de campagne et de communication pour atteindre de nouveaux membres et influencer la politique d’éducation. À cette fin, les participant∙e∙s ont visité le siège du GEW à Francfort et ont rencontré les membres de son conseil exécutif, notamment la présidente Maike Finnern et le vice-président Andreas Keller.

L’échange a en outre inclus des rencontres avec des représentants de deux sections du GEW au niveau des Länder (régions) de Hesse et de Rhénanie-Palatinat. Les sections étant les structures qui travaillent directement avec les membres du syndicat et leur apportent leur soutien, elles ont pu partager leurs expériences et leurs approches pratiques pour recruter et fidéliser les jeunes membres, accroître la représentation syndicale dans les écoles et garantir une formation initiale et continue de qualité pour les enseignant∙e∙s. « Les échanges et la visite d’une école polyvalente intégrée ( Gesamtschule) nous ont permis de constater que l’inégalité sociale reste un problème majeur dans le système éducatif en Allemagne et comment le GEW s’efforce de mettre en place un système éducatif plus inclusif et plus juste », a déclaré Erzsébet Nagy, membre du conseil exécutif du PDSZ. « Les jeunes enseignantes et enseignants ont également partagé avec nous comment ils ont entrepris de faire mieux connaître le GEW dans leurs écoles », a-t-elle précisé.

Les participant∙e∙s ont également eu l’occasion de découvrir la ville de Francfort dans le cadre d’une visite à caractère « antifasciste » intitulée « Francfort sous le national-socialisme – Lieux de persécution et de résistance ». Ces visites de la ville sont organisées par la section de Francfort de la DGB (Confédération des syndicats allemands) dans le cadre de ses activités locales contre l’antisémitisme.

Résultats : bénéfices mutuels

Le PDSZ a noté que le GEW est un syndicat très organisé doté d’un site Internet et de réseaux sociaux contenant une documentation très élaborée.

À propos du Congrès extraordinaire du GEW auquel elle avait aussi eu l’occasion d’assister en juin 2022, Erzsébet Nagy, du conseil exécutif du PDSZ, a décrit la rencontre comme « une réelle source d’inspiration du fait de l’engagement actif des jeunes membres ».

En ce qui concerne la capacité d’attirer et de fidéliser les travailleur.euse.s de ce secteur, elle a souligné que « le GEW est très organisé malgré la pénurie d’enseignantes et enseignants. Il y a de jeunes membres actifs. Nous explorons les approches possibles pour rendre le syndicat attrayant aux yeux des jeunes et pour maintenir les effectifs. Nous nous intéressons également à la manière dont le syndicat planifie sa communication. »

À propos du volet communication, elle a indiqué : « Nous avons reçu une foule d’idées originales, de même que beaucoup d’inspiration sur la manière d’utiliser les maigres ressources à notre disposition, sur la manière de construire nos campagnes. Nous avons découvert des idées nouvelles et précieuses sur la manière d’approcher les jeunes, y compris celles et ceux qui sont encore à l’école. »

Les syndicalistes de l’éducation du GEW ont également déclaré avoir été informés par leurs collègues du PDSZ des mouvements de protestation et des grèves des enseignant∙e∙s en cours en Hongrie, qui visent à améliorer les conditions de travail des enseignant∙e∙s en dépit d’une forte pression politique adverse. Dans le cadre de la visite, la délégation du PDSZ a, à l’occasion d’un événement nocturne, fait un compte-rendu de la grève des enseignant∙e∙s en Hongrie. Une interview d’Orsolya Kamrás, participante au séminaire et membre du conseil national du PDSZ, a également été publiée dans le bulletin des membres du GEW (en allemand) où la syndicaliste évoque la situation des enseignant∙e∙s en Hongrie.

« En Hongrie, les enseignantes et enseignants luttent courageusement pour leurs droits. Il s’agit d’une lutte importante pour rendre la profession enseignante plus attrayante. Il s’agit également d’une lutte pour le droit de grève, qui continue d’être réprimé en Hongrie », a déclaré Maike Finnern, la présidente du GEW.

Elle a par ailleurs souligné l’importance pour les syndicats de l’éducation de forger des alliances avec les communautés, les étudiant∙e∙s et les parents : « Nous avons été plutôt impressionnés par le degré de solidarité parmi les étudiants qui ont organisé des manifestations en soutien aux revendications des enseignantes et enseignants en Hongrie. »

Finnern a ajouté que, tout comme pour ses collègues hongrois∙es, la question d’attirer et d’impliquer les jeunes membres est très pertinente et prioritaire pour le GEW. Le séminaire conjoint a donc été « un bon moyen d’échanger des expériences et des approches concrètes pour rendre les syndicats de l’éducation plus attrayants aux yeux des nouveaux membres ».

Étapes suivantes

Les deux syndicats ont fait part de leur intention de poursuivre leur coopération avec le soutien de FES. Il est d’ores et déjà prévu d’organiser un atelier en Hongrie en 2023, où les responsables du GEW pourraient faire un exposé à l’intention des militant∙e∙s du PDSZ sur les campagnes et l’organisation des membres. « Nous pourrions utiliser cette expertise pour élaborer notre propre campagne et profiter de l’occasion pour informer nos collègues du GEW sur la situation en Hongrie. Nous ferions connaître notre lutte contre les dérives autoritaires du gouvernement hongrois afin de garantir la démocratie et une éducation moderne pour toutes et tous, et d’améliorer la situation des enseignantes et enseignants. »

Le syndicat a également recommandé qu’un autre séminaire soit organisé pour les représentant∙e∙s de plusieurs pays d’Europe centrale et orientale. « Ce serait utile, nous pourrions nous rendre dans nos pays respectifs pour mieux comprendre la situation et discuter de formes de coopération plus étroite, voire d’actions communes. » Un premier contact a eu lieu entre le GEW et le PDSZ au début des années 1990, à l’époque où l’Europe tout entière connaissait des changements démocratiques, politiques et économiques. Le GEW a par la suite organisé un séminaire à l’intention des syndicats du groupe de Visegrád, qui réunit quatre pays de l’ancien bloc communiste (République tchèque, Hongrie, Pologne et Slovaquie).