La Teachers' Association of the Republic of Indonesia (Association des enseignants de la république d’Indonésie; PGRI, d’après son acronyme indonésien) a instamment demandé aux autorités de restaurer la mention d’une allocation professionnelle dans le texte de l’actuel projet de loi sur le système éducatif du pays.
« Les enseignant∙e∙s et les chargé∙e∙s de cours sont des professionnel∙le∙s qui œuvrent pour préparer les générations futures de l’Indonésie. En signe de reconnaissance et d’appréciation de leur profession, le gouvernement doit leur fournir une allocation propre à leur statut professionnel. Il y a encore beaucoup d’enseignant∙e∙s et de chargé∙e∙s de cours, particulièrement dans les écoles privées et les universités, qui reçoivent des traitements modiques, ne dépassant pas le niveau du salaire minimum établi dans leur province, district ou ville respectifs. La loi de 2005 sur les enseignant∙e∙s et chargé∙e∙s de cours leur accorde pourtant le droit de recevoir un traitement supérieur au montant plancher du coût de la vie et aux aides sociales données par l’État ou les autorités locales », a souligné un communiqué émanant de la direction de la PGRI, le 28 août 2022.
Le gouvernement indonésien est actuellement en train de rédiger un projet de loi sur le système éducatif national, qui fusionne trois lois existantes : la loi de 2003 sur le système éducatif national, la loi de 2005 sur les enseignant∙e∙s et chargé∙e∙s de cours et la loi de 2012 sur l’enseignement supérieur.
Le ministère indonésien de l’Éducation, de la Culture, de la Recherche et de la Technologie a annoncé qu’un nouveau texte du projet de loi sur le système éducatif national a été inclus dans le programme des textes que le Parlement doit examiner.
Les critiques des représentant∙e∙s de la PGRI portent sur le fait que la mention d’une allocation professionnelle (qui participait de la reconnaissance des professions d’enseignant∙e et de chargé∙e de cours) a été retirée de ce nouveau texte du projet de loi sur le système éducatif national, alors que la référence à cette allocation était contenue dans le texte de la loi de 2005. Dans la version d’avril 2022 du texte du nouveau projet de loi, version qui a largement circulé, à l’article 127, paragraphe 3, on trouvait clairement énoncée la mention de cette allocation pour les enseignant∙e∙s et chargé∙e∙s de cours. Cependant, dans la version mise à jour en août 2022, qui elle aussi a largement circulé, cette allocation professionnelle aux enseignant∙e∙s et chargé∙e∙s de cours, de même que celle prévue pour les enseignant∙e∙s travaillant dans des zones marginalisées ou éloignées et que l’allocation honoraire pour les chargé∙e∙s de cours, telles qu’elles étaient établies par l’article 127, paragraphe 3-10 de la loi sur le système éducatif national, ont disparu.
La direction de la PGRI se désole de ce retrait et estime « qu’il est tout à fait regrettable que le gouvernement, en l’occurrence le ministère de l’Éducation, de la Culture, de la Recherche et de la Technologie, ait supprimé ces allocations, ce qui signifie qu’il refuse aux enseignant∙e∙s et aux chargé∙e∙s de cours la reconnaissance de leur statut de professionnel∙le∙s. »
La PGRI réitère les demandes suivantes :
- Il n’y a aucune nécessité de tenter de faire passer ce projet de loi sans qu’ait lieu une discussion appropriée autour du texte de loi sur le système éducatif national, dans la mesure où celle-ci exige un examen approfondi du texte et un dialogue ouvert entre les diverses parties prenantes du système éducatif, ce qui inclut la PGRI.
- Les enseignant∙e∙s et chargé∙e∙s de cours sont des professionnels et ils exercent des professions reconnues, ce qui les autorise à recevoir un traitement financier et des aides qui doivent être supérieurs au salaire minimum en vigueur et aux minima de la sécurité sociale.
- L’article 127, paragraphe 1-10, doit être inséré dans le texte de loi sur le système éducatif national, ainsi qu’il l’était dans la version d’avril 2022 du projet de loi, qui mentionnait à cet endroit l’allocation professionnelle aux enseignant∙e∙s et chargé∙e∙s de cours, l’allocation spécifique et l’allocation honoraire.
- L’allocation professionnelle aux enseignant∙e∙s et chargé∙e∙s de cours est nécessaire en tant que gage de reconnaissance et d’appréciation desdit∙e∙s professionnel∙le∙s par le gouvernement.
- Les syndicats de l’éducation n’auront de cesse de lutter jusqu’à ce que soient intégralement respectés les droits des enseignant∙e∙s et des chargé∙e∙s de cours.