Tous les syndicats d’enseignant·e·s sont actuellement en grève en Norvège. Les deux principales raisons sont le manque d’enseignant·e·s qualifié·e·s et les salaires.
La grève des enseignant·e·s a commencé de manière très limitée en juin, mais environ 1.300 enseignant·e·s supplémentaires se mettront en grève à partir du lundi 22 août. 14 municipalités et dix comtés seront touchés. Et les syndicats d’enseignant·e·s sont prêts à étendre la grève si nécessaire.
Les raisons de la grève sont multiples, mais la faiblesse des salaires des enseignant·e·s est au cœur du problème et témoigne d’un manque de priorité pour la profession. Les enseignant·e·s ont bénéficié d’une augmentation de salaire inférieure à celle des autres employé·e·s des municipalités et des comtés. En fait, les enseignant·e·s ont été perdants dans les augmentations de salaire par rapport aux autres groupes chaque année depuis 2016.
« Idéalement, nos membres aimeraient être dans les salles de classe et recevoir leurs élèves après les vacances scolaires. Mais lorsque KS (l’organisation patronale) choisit de faire des enseignant·e·s des perdants salariaux pour la sixième année consécutive, nous n’avons malheureusement pas d’autre choix. »
Steffen Handal, Président de l’ Union of Education Norway
Cette situation se produit au moment même où la pénurie d’enseignant·e·s qualifié·e·s est critique. Près d’une personne sur cinq travaillant comme enseignant·e dans les écoles norvégiennes n’a pas de formation pédagogique, selon les chiffres de Statistics Norway (SSB, l’institut statistique officiel de la Norvège).
Les syndicats d’enseignant·e·s font front commun contre ces réalités :
- Année après année, les enseignant·e·s reçoivent un salaire inférieur à celui des autres employé·e·s des comtés et des municipalités.
- Presque un « enseignant·e » sur cinq dans les écoles ne dispose pas des qualifications requises.
- Les enseignant·e·s ayant fait plus de quatre ans d’études supérieures sont payés en moyenne moins que la moyenne dans tous les autres secteurs (publics et privés). En d’autres termes : l’école est le secteur en Norvège où les diplômé·e·s de l’enseignement supérieur reçoivent le salaire le plus bas.
Les syndicats d’enseignant·e·s norvégiens y voient une grève pour l’école du futur. Si les hommes et femmes politiques veulent vraiment investir dans les étudiant·e·s, il·elle·s doivent investir dans les enseignant·e·s.