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ISOPIX / Gregg Brekke  / Zuma Press | Teaching English to Tigrayan refugees in the Tuneidba Camp in Sudan
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Le personnel enseignant réfugié est essentiel pour faire face à la pénurie de personnel enseignant et transformer l’éducation

Publié 26 juillet 2022 Mis à jour 11 août 2022
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Le personnel enseignant réfugié joue un rôle capital au sein de sa communauté. Toutefois, souvent, il ne bénéficie pas du soutien dont il a besoin et fait face à des obstacles insurmontables pour continuer d’exercer son métier dans le pays d’accueil.

Le 30 juin 2022, lors du pré-sommet « Transformer l’éducation », à l’UNESCO à Paris, l’Inter-agency Network for Education in Emergencies (INEE), le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) et l’Internationale de l’Éducation ont coorganisé un événement parallèle axé sur le statut des enseignant·e·s réfugié·e·s et soulignant leur importance dans le cadre des efforts actuels déployés dans le monde pour transformer l’éducation.

« Nous avons besoin d’engagements fermes afin que les enseignantes et enseignants se trouvant dans des centres de crise et de réfugiés soient correctement rémunérés et bénéficient de conditions de travail adéquates leur permettant d’offrir une éducation de qualité à leurs élèves. »

David Edwards | Secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation

Intitulé « Transformer notre compréhension du personnel enseignant réfugié et de l’enseignement dans les contextes de déplacement forcé », l’événement parallèle a réuni un groupe d’enseignant·e·s réfugié·e·s, des jeunes réfugié·e·s et des représentant·e·s des gouvernements, des ONG et des Nations Unies pour débattre de trois défis. Leurs réponses ainsi que les contributions du public ont été synthétisées dans le document Résultats de la réunion et recommandations (en anglais).

Les recommandations formulées dans le cadre de l’événement parallèle et celles provenant d’autres réunions parallèles axées sur le personnel enseignant seront utiles pour l’élaboration du document de discussion final de la Piste d’action thématique 3 : Enseignants, enseignement et profession enseignante, qui déterminera les priorités et guidera les débats lors du Sommet sur la transformation de l’éducation, qui se tiendra à New York.

« Le sort des enseignantes et enseignants dans des situations de crise mérite davantage d’attention de la part de la communauté éducative internationale. Si nous ne parvenons pas à soutenir les enseignantes et enseignants dans ces situations extrêmes, nous laissons tomber les élèves les plus vulnérables. Le Sommet « sur la transformation de l’éducation est une occasion unique d’agir. Nous avons besoin d’engagements fermes afin que les enseignantes et enseignants se trouvant dans des centres de crise et de réfugiés soient correctement rémunérés et bénéficient de conditions de travail adéquates leur permettant d’offrir une éducation de qualité à leurs élèves. L’Internationale de l’Éducation et nos membres aux quatre coins du monde œuvrent depuis des années à la promotion des droits du personnel enseignant et des élèves réfugiés et nous restons pleinement dévoués à nos collègues et aux élèves qui vivent dans les pires conditions », a déclaré David Edwards, secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation.

Bâtir des communautés éducatives accueillantes partout dans le monde

L’Internationale de l’Éducation défend les droits des réfugié·e·s et des migrant·e·s sur tous les continents et collabore avec ses organisations membres pour faire en sorte que chaque enfant, chaque élève, chaque enseignant·e fuyant sa maison trouve une communauté éducative accueillante.

En Allemagne et en Suède, par exemple, au plus fort de la crise syrienne, les syndicats de l’éducation ont plaidé en faveur des droits du personnel enseignant réfugié et ont aidé le personnel enseignant syrien à établir des liens avec la communauté et à continuer d’exercer son métier. En Suède, l’organisation membre de l’Internationale de l’Éducation, Lärarförbundet, a directement pris part à une formation accélérée destinée au personnel enseignant réfugié afin d’organiser pour eux une procédure individuelle cohérente vers l’obtention d’un certificat d’enseignement suédois. En Allemagne, la section saxonne du syndicat de l’éducation GEW a coopéré avec un réseau de personnel enseignant réfugié en vue d’élaborer un modèle pour l’intégration des enseignant·e·s réfugié·e·s dans le système éducatif national afin de contribuer à lutter contre la pénurie de personnel enseignant et de soutenir les élèves réfugiés.

Plus récemment, les syndicats de l’éducation d’Europe ont joué un rôle important dans la réponse à la crise ukrainienne. Des syndicats d’Ukraine et des pays d’accueil ont établi des contacts et créé des réseaux pour partager des informations et des ressources. Les syndicats ont également activement levé des fonds. L’Internationale de l’Éducation a lancé un fonds de solidarité dans lequel les affiliés ont versé des dons qui servent à rémunérer le personnel enseignant ukrainien par l’intermédiaire des syndicats locaux.

Dans les pays voisins qui ont accueilli de très nombreuses personnes réfugiées, les syndicats de l’éducation se sont mobilisés pour soutenir le personnel enseignant ukrainien déplacé. En Pologne, le syndicat ZNP a recruté un membre ukrainien pour communiquer avec les réfugié·e·s et des informations ont été fournies aux personnels ukrainiens de l’éducation sur l’accès au marché du travail. En Moldavie, la section de Chisinau du syndicat de l’éducation a collaboré étroitement avec la municipalité pour mettre en place un mécanisme commun visant à déterminer les qualifications du personnel enseignant réfugié et les postes vacants russophones dans l’enseignement ou non, ce qui a facilité l’emploi des personnels de l’éducation ukrainiens.

En Afrique, grâce au projet BRICE/Éducation pour la vie, l’Internationale de l’Éducation collabore avec son affilié, l’Uganda National Teachers’ Union (UNATU), et des partenaires internationaux pour améliorer la situation du personnel enseignant et des élèves au Sud Soudan et en Ouganda. L’UNATU soutient les enseignant·e·s dans les zones accueillant des personnes réfugiées et fait en sorte que tout le personnel enseignant, y compris celui se trouvant dans des camps de réfugiés, soit recruté, déployé et rémunéré aux mêmes conditions. Parmi les nombreux autres aspects de ce projet, l’UNATU travaille directement avec le personnel enseignant réfugié et organise des formations sur le code professionnel des enseignant·e·s.

Un mouvement mondial pour transformer l’éducation

Le pré-sommet « Transformer l’éducation » a réuni les ministres et vice-ministres de l’Éducation de 154 pays ainsi que près de 2 000 participants. L’événement avait pour objectif de dynamiser l’action mondiale en matière d’éducation, en prévision du Sommet sur la transformation de l’éducation, qui se tiendra le 19 septembre à New York.

Organisé à l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, le Sommet sur la transformation de l’éducation » réunira des chef·fe·s d’État afin de mobiliser l’ambition politique, les actions, les solutions et la solidarité pour accélérer les progrès dans la réalisation de l’Objectif de développement durable n° 4 concernant l’accès à une éducation de qualité pour tou·te·s.

L’Internationale de l’Éducation sera la voix du personnel enseignant lors du Sommet sur la transformation de l’éducation. Les syndicats de l’éducation plaident activement, à l’échelon national et international, pour que le sommet produise des résultats concrets, tangibles, qui fassent progresser le statut et les droits du personnel enseignant, et aboutisse à un engagement d’investir dans l’enseignement public et à la réalisation du droit à l’éducation pour tou·te·s. Cliquez ici pour en savoir plus et participer.