Condamnant fermement le meurtre de deux universitaires dans la région kurde d’Irak, le Syndicat des enseignant·e·s du Kurdistan (KTU) a réaffirmé qu’attaquer les enseignant·e·s revient à attaquer l’éducation, qui est la clé de voûte d’une société pacifique, saine et durable.
Dans une déclaration, le Bureau du KTU a dénoncé l’assassinat du Dr Kawan Ismael, doyen de la faculté de droit, et du Dr Idris Hamakhan, chercheur universitaire de renom, le 28 juin à Erbil.
Dénonçant avec véhémence « ce crime contre la science et contre l’humanité », le KTU a adressé ses condoléances aux ami·e·s, aux collaborateur·rice·s et aux familles des défunts.
Les dirigeant·e·s du syndicat de l’éducation ont commenté : « Pour le Kurdistan en général, et pour Erbil en particulier, cet événement est une tragédie absolument bouleversante ». Et d’ajouter : « En détruisant la valeur de l’éducation, les meurtres d’enseignant·e·s mènent droit à la dissolution de la société ».
Le KTU a également souligné la violence subie par les enseignant·e·s depuis plusieurs années, dans un contexte d’impunité des auteurs ou d’ajournement trop fréquent des procédures à l’encontre de ces derniers.
Le syndicat a également rappelé avoir soumis à l’adoption du Parlement du Kurdistan, il y a trois ans, un projet de loi composé de neuf articles. Ce projet visait à fournir une protection et une immunité aux enseignant·e·s et au personnel éducatif.
Pour le KTU, « quiconque menace les enseignant·e·s agit en violation de la loi. Malheureusement, les député·e·s n’ont guère accordé d’attention à notre proposition qui a par conséquent été négligée, ce qui a conduit aux événements tragiques survenus à Erbil. Nous craignons que la situation ne s’aggrave et ne condamne définitivement l'avenir. »
Le syndicat a réaffirmé trois revendications majeures :
- Le Parlement du Kurdistan doit rapidement procéder à des améliorations du projet de loi sur l’immunité des enseignant·e·s.
- Le gouvernement du Kurdistan doit interdire le port d’armes compte tenu du nombre excessif d’hommes et de femmes tués chaque jour dans cette région.
- Les tribunaux doivent user de toutes les voies juridiques à leur portée pour sanctionner les personnes qui causent du tort aux enseignant·e·s et les attaquent.