Le Teachers' Democratic Union of Hungary (PDSZ) a mené des actions proactives cette année pour garantir une éducation inclusive de qualité. Le syndicat a également pris plusieurs initiatives pour venir en aide aux réfugié·e·s ukrainien·ne·s arrivant dans le pays.
« Nous suspendons la grève que nous menons actuellement jusqu’à ce que le nouveau gouvernement national soit mis en place », a expliqué la porte-parole du PDSZ, Erzsébet Nagy, avant d’ajouter : « Mais nous dénonçons cependant les violations des droits syndicaux commises par les employeurs – les responsables d’établissement scolaire et les directeurs et directrices des districts scolaires – à l’égard de nos collègues en grève ».
D’autre part, a-t-elle souligné, la guerre en Ukraine a mis en évidence la pertinence de nos revendications syndicales : « Les écoles publiques hongroises voient affluer de plus en plus d’élèves, alors que le nombre d’enseignants et enseignantes ne cesse de diminuer en raison des salaires extrêmement bas et de la durée du temps de travail trop longue – heures de travail officielles et heures supplémentaires non rémunérées ».
Aide aux réfugié·e·s ukrainien·ne·s
Le PDSZ publie des informations, relaie les appels lancés par l’organisation de la société civile Migration Aid et demande aux collègues de se porter volontaires civil·e·s pour prêter main forte, que ce soit dans les gares, en tant qu’interprètes ou pour collecter ou faire des dons, a-t-elle précisé.
À ce jour, a-t-elle indiqué, les civil·e·s ont créé des écoles spécialement pour les jeunes ukrainien·ne·s en Hongrie, tandis que l’université Eötvös Loránd (ELTE) leur propose des cours dans la capitale Budapest.
Erzsébet Nagy a également expliqué que son syndicat diffusait des informations concernant les réfugié·e·s et l’éducation via son bulletin d’information et sa page Facebook, afin d’encourager un maximum de personnes à rejoindre le rang des volontaires. Le PDSZ propose également du matériel pédagogique numérique collecté par les collègues sur la plateforme de la société civile pour l’éducation, dont est membre le syndicat.
Campagne pour le droit de grève
Le PDSZ se chargera prochainement d’apporter un soutien et des aides sociales aux collègues qui participent à la grève et au mouvement de désobéissance civile, a indiqué la porte-parole du syndicat. Depuis le 7 février, des milliers d’enseignant·e·s ont rejoint le mouvement de désobéissance civile en vue d’obtenir le droit de grève en Hongrie. Il s’agit en réalité d’une réaction à une nouvelle réglementation qui rend totalement invisible la grève dans les écoles et les jardins d’enfants, où le personnel doit continuer à enseigner et à prendre soin des enfants.
Le syndicat fait régulièrement le point sur ce mouvement de désobéissance civile et les collègues qui y participent en publiant des vidéos sur YouTube, a-t-elle indiqué, en rappelant la campagne « Ne travaillez pas pour rien » menée par le syndicat pour dénoncer les heures de travail non rémunérées. Cette campagne a connu un tel succès que le site web connexe est aujourd’hui devenu une plateforme d’information majeure pour toute personne qui s’intéresse à l’éducation, à la démocratie, à la représentation des intérêts et aux droits de l’enfant, ainsi qu’à la législation régissant le travail et les établissements scolaires, a-t-elle ajouté.
Les élèves soutiennent les enseignant·e·s
Erzsébet Nagy a souligné l’importance du soutien apporté par les élèves, ainsi que leur étroite collaboration avec les enseignant·e·s.
Le 16 mars, date du début de la grève, les élèves ont organisé deux grandes manifestations en soutien aux enseignant·e·s. Ce jour-là, plusieurs milliers d’élèves se sont rassemblé·e·s à midi devant le Parlement pour soutenir les enseignant·e·s et ont organisé une grande manifestation de solidarité l’après-midi dans le centre-ville de Budapest.
Le PDSZ a également été invité à un forum organisé par les élèves et les étudiant·e·s à l’université ELTE.
D’autre part, le syndicat collabore aujourd’hui plus étroitement avec Amnesty International, a ajouté la porte-parole du PDSZ : « Amnesty International a mis en place des programmes pour les élèves pendant la grève, adressés en particulier à ceux et celles qui ne vont pas à l’école pour marquer leur solidarité, et a organisé un débat à l’occasion de la Journée de solidarité avec l’Université d’Europe centrale (CEU) ».
Le PDSZ a également participé à diverses manifestations syndicales dans plusieurs villes du pays, la plus importante ayant été organisée à Pécs :
Manifestation massive devant le Parlement
Le 19 mars, le PDSZ a organisé une manifestation devant le Parlement, qui a rassemblé 10.000 personnes. Plusieurs syndicats et organisations non gouvernementales y ont participé, ainsi que des artistes membres de l’organisation FreeSZFE, représentant les acteur·trice·s et cinéastes indépendant·e·s. Un groupe d’artistes, NoÁr, a commencé à rapper avec les enseignant·e·s, dont des membres du PDSZ. Cette vidéo de danse est devenue très populaire parmi les collègues et les jeunes, a expliqué Erzsébet Nagy.
Principale intervenante au cours de cette manifestation, elle a critiqué le fait que « les enseignants et enseignantes n’ont connu aucun changement substantiel de leur situation depuis leur premier mouvement de protestation en 2014 ». Depuis, a-t-elle expliqué, « seul le nombre de promesses du gouvernement a augmenté ».
Erzsébet Nagy poursuit : « Si le gouvernement avait investi autant d’énergie pour honorer ses promesses que pour empêcher les enseignants et enseignantes d’exprimer leur mécontentement, la situation serait différente ».
Elle a souligné que 20.000 enseignant·e·s ne se sont pas rendu·e·s au travail le 16 mars, premier jour de la grève en cours. Leur nombre aurait pu être plus élevé encore, mais les responsables de nombreux établissements scolaires ont décrété que le 16 mars serait un jour de travail sans enseignement.
Grève pour le climat
Le 25 mars, le PDSZ a participé à une grève en faveur de l’action climatique, organisée conjointement par Fridays for Future et Greenpeace, où Orsolya Kamrás, membre du Bureau exécutif du PDSZ, a représenté l’organisation.
Ce même jour, les élèves ont manifesté devant le ministère de l’Éducation pour obtenir de meilleures conditions d’apprentissage, défendre le droit de grève des enseignant·e·s et revendiquer une augmentation de leurs salaires et une diminution de leurs heures de travail.
Le 1er avril, le mouvement des enseignant·e·s et le groupe artistique NoÁr ont organisé un concert en vue de collecter des fonds. L’argent récolté a été versé à la fondation créée par le PDSZ, qui l’a reversé aux travailleur·euse·s participant à la grève et au mouvement de désobéissance civile.