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Jordanie : le harcèlement des dirigeant·e·s syndicaux·ales et des membres de la Jordanian Teachers Association doit cesser immédiatement

Publié 1 avril 2022 Mis à jour 17 juin 2024
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L’Internationale de l’Éducation a une nouvelle fois condamné avec force les actes de harcèlement dont sont victimes les responsables et les membres de la Jordanian Teachers Association (JTA) et déplore la criminalisation d’activités syndicales légitimes, notamment les marches et les manifestations.

Les arrestations musclées et les détentions de syndicalistes du secteur de l’éducation se poursuivent

En réaction aux dernières violations des droits syndicaux des éducateur·trice·s, notamment l’arrestation et la détention de 163 enseignant·e·s membres de la JTA et de son conseil d’administration le 29 mars dernier, le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, David Edwards, a déclaré que ces syndicalistes (dont il a pu obtenir l’identité) ont été arrêté·e·s lors d’une manifestation organisée en face du ministère de l’Éducation. Le syndicat avait en effet planifié un sit-in pour protester contre les restrictions imposées à la JTA et ses membres par le gouvernement depuis 2020.

Dans une lettre adressée au Premier ministre jordanien le 31 mars dernier, David Edwards a également rappelé que la JTA, un syndicat de l’éducation fort de 150.000 membres, avait été fermée illégalement en juillet 2020 et dissoute le 31 décembre de cette même année. Le 29 septembre 2021, le procureur général de Jordanie a rejeté l’appel de la JTA contre la dissolution du syndicat et la peine de prison d’un an prononcée contre les 14 membres de son conseil d’administration.

L’éducation de qualité est indissociable du respect des droits humains et syndicaux des enseignant·e·s

Par ailleurs, David Edwards regrette profondément que les dirigeant·e·s de la JTA continuent d’être régulièrement arrêté·e·s et placé·e·s en détention, comme ce fut le cas lors des activités organisées à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant·e·s, au cours desquelles il·elle·s se sont opposé·e·s à la réforme unilatérale des conditions d’emploi des personnels de la fonction publique, visant à faciliter le licenciement des enseignant·e·s sans indemnités et à les forcer à prendre leur retraite anticipée.

« J’appelle une nouvelle fois les autorités jordaniennes à mettre fin au harcèlement de la JTA et à reconnaître le droit de tou·te·s les enseignant·e·s du pays de s’affilier au syndicat de leur choix », a écrit David Edwards, soulignant que « pour pouvoir offrir une éducation de qualité à tous les enfants, la communauté enseignante doit être soutenue, bénéficier de conditions de travail équitables et avoir le droit de s’organiser et de gérer ses affaires ».

Rapport à l’Organisation internationale du Travail

L’Internationale de l’Éducation a fait état de la gravité des faits auprès de l’Organisation internationale du Travail, en précisant : « Malgré que le droit de réunion et la liberté d’expression et de manifestation soient garantis par la constitution jordanienne, les interventions musclées vis-à-vis de la dissidence et des mouvements de contestation sont monnaie courante, notamment au travers de la répression du syndicat de l’éducation ».

L’Internationale de l’Éducation, a assuré David Edwards, reste solidaire de ses organisations sœurs en Jordanie et continue de surveiller de près la situation des droits humains et syndicaux dans le pays.