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Royaume-Uni : le personnel de l’enseignement supérieur en grève contre les coupes drastiques dans les pensions et les conditions de travail

Publié 15 février 2022 Mis à jour 11 mars 2022
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Depuis le 14 février, des milliers de membres de l’University and College Union (UCU) au Royaume-Uni se sont ralliés au mouvement de grève dans l’enseignement supérieur contre les coupes claires dans les pensions du personnel universitaire. D’autres actions sont également prévues concernant les salaires et les conditions de travail.

Les membres du personnel de 44 universités sont partis en grève le 14 février suite au refus des employeurs de revenir sur les coupes annoncées dans le cadre du régime de retraite privé Universities Superannuation Scheme (USS). Les employeurs ont, en outre, refusé d’accepter les propositions de compromis présentées par l’UCU, qui prévoyaient une légère hausse des contributions du personnel et des employeurs en vue de protéger les prestations sociales et de résoudre le différend sur les pensions.

La secrétaire générale de l’UCU, Jo Grady, a cependant insisté sur la nécessité de telles dispositions, dans la mesure où les employeurs ont, selon elle, « fait voter des coupes drastiques dans les pensions, sans rien faire pour remédier à la baisse des salaires, aux inégalités salariales, au recours généralisé aux contrats précaires et aux charges de travail ingérables ».

Elle a ajouté qu’elle trouvait « scandaleux » que les représentant·e·s des employeurs aient préféré chercher de nouveaux moyens de ponctionner les salaires des travailleur·euse·s universitaires plutôt que d’essayer de résoudre ce conflit.

« Au lieu de punir leur personnel, ces soi-disant dirigeants et dirigeantes doivent se regarder dans le miroir et se demander pourquoi les étudiants et étudiantes soutiennent la grève des travailleurs et travailleuses et pourquoi le moral est si bas dans leurs propres rangs », a fait remarquer Grady.

Jo Grady a, par ailleurs, insisté sur le fait que, tout au long de ces conflits, l’UCU a proposé des solutions simples qui auraient permis d’éviter les mouvements de grève et se seraient avérées profitables pour le secteur à long terme. « Cependant, les employeurs choisissent encore et toujours de pousser le personnel à bout, alors que le secteur continue à rapporter des dizaines de milliards de livres sterling chaque année. »

Pour éviter cette vague d’actions collectives, il aurait suffi aux vice-chancelier·ère·s des universités d’accepter les propositions viables de l’UCU en matière de pensions et de prendre les dispositions nécessaires contre la détérioration des salaires et des conditions de travail, a-t-elle expliqué. « Le fait qu’ils ne l’aient pas fait atteste de leur incapacité totale à diriger. »

Le fiduciaire du régime de retraite a, quant à lui, confirmé que les propositions de l’UCU étaient viables et applicables. Les mesures annoncées, qui entraîneront une réduction de 35 % du revenu de pension garanti des membres, devraient être officialisées le 22 février.

Nouvelles actions prévues

Une nouvelle action de grève aura lieu le 21 février, cette fois pour les salaires et les conditions de travail. Elle sera ralliée par 24 universités supplémentaires, portant le total à 68 universités. Ce différend porte sur une réduction des salaires de 20 % en termes réels au cours des 12 dernières années, sur des charges de travail ingérables, sur l’inégalité des salaires et sur l’utilisation de contrats précaires et abusifs qui ont gravement affecté le secteur. On s’attend à ce que plus de 50.000 membres du personnel se mettent en grève, selon l’UCU.

Au total, trois semaines de grève sont prévues dans le secteur de l’enseignement supérieur :

  • Semaine 1 (différend portant sur le régime de retraite USS uniquement, 44 institutions) : cinq jours ; 14-18 février.
  • Semaine 2 (différend portant à la fois sur les retraites, les salaires et les conditions de travail, 68 institutions) : deux jours ; 21-22 février.
  • Semaine 3 (différend portant sur les salaires et les conditions de travail uniquement, 63 institutions) : trois jours : 28 février-2 mars.

Propositions de l’UCU

Pour résoudre le différend sur les pensions, l’UCU demande aux employeurs d’annuler les coupes dans les pensions du personnel et d’accepter officiellement les propositions de compromis du syndicat.

En ce qui concerne le différend sur les salaires et les conditions de travail, l’UCU réclame une hausse salariale de 2.500 livres sterling pour l’ensemble du personnel de l’enseignement supérieur, ainsi que des mesures pour résoudre le problème de charges de travail ingérables, l’inégalité salariale et l’insécurité des contrats dans le secteur.

Soutien des étudiant·e·s

La dernière journée de grève, le 2 mars, a été convoquée de manière à coïncider avec la grève des étudiant·e·s organisée par le National Union of Students (NUS). Le NUS soutient l’action de grève de l’UCU et demande de meilleures conditions de travail, de salaire et de pension pour le personnel.

« Les étudiants et étudiantes sont aux côtés de nos membres car ils savent que le personnel universitaire est surmené et sous-payé. Ils savent aussi que ce secteur, qui regorge de fonds, peut se permettre de traiter ses travailleurs et travailleuses avec dignité. […] Les vice-chanceliers et vice-chancelières doivent de toute urgence se mettre autour de la table et aider l’UCU à résoudre ces conflits », a déclaré Grady.

Suivez le « mur de solidarité » de l’UCU ici.