L’Internationale de l’Éducation et ses organisations membres demandent instamment au gouvernement iranien de permettre aux enseignant·e·s d’exercer leur droit de demander un salaire équitable et la libération de leurs collègues emprisonné·e·s sans craindre la violence ou les arrestations arbitraires. Cet appel fait suite à l’arrestation d’un dirigeant d’un syndicat de l’enseignement et à la détention continue d’autres personnes.
Le 13 décembre, les enseignant·e·s et les éducateur·trice·s de 110 villes d’Iran ont organisé des sit-in pour protester contre les mauvaises conditions de vie et les bas salaires.
Les enseignant·e·s, qui représentent l’un des secteurs les plus syndiqués du pays, organisent depuis des années de grands rassemblements de protestation pour exprimer leurs diverses revendications, notamment :
- Des salaires équitables;
- La libération des dirigeant·e·s syndicaux·ales emprisonné·e·s ;
- La promesse d’une assurance maladie et de prestations de retraite ;
- La fin de la discrimination au sein du système éducatif ;
- Le ralentissement de la privatisation de l’enseignement et le maintien de la gratuité de l’enseignement public ; et
- La réparation des bâtiments scolaires.
Pendant cette action, les enseignant·e·s tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « L’éducation gratuite est le droit de tous les élèves », « Les prisons ne sont pas un endroit pour les enseignant·e·s », « Les enseignant·e·s emprisonné·e·s doivent être libéré·e·s », « Les grèves, les manifestations et les syndicats sont des droits immuables », « Les enseignant·e·s tiennent bon et résistent à la discrimination » et « Les enseignant·e·s subissent la discrimination, l’injustice et la pauvreté » .
L’affilié de l’Internationale de l’Éducation, le Coordination Council of Iranian Teachers’ Trade Associations, a également indiqué que « ni le gouvernement ni le Parlement n’ont fait preuve d’une quelconque attention à nos demandes ». Au lieu de cela, un budget réduit a été annoncé pour la prochaine période budgétaire.
« Dans le budget, les allocations accordées aux institutions militaires et non responsables ont été augmentées, tandis que les moyens de subsistance de nombreuses personnes, notamment les enseignants et enseignantes, ont été ignorés », a poursuivi le Conseil.
Condamnation de l’arrestation d’un dirigeant syndicaliste enseignant iranien
Le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, David Edwards, a exprimé les préoccupations de la fédération syndicale mondiale de l’éducation. « Nous condamnons fermement l’arrestation de syndicalistes enseignants iraniens et exigeons leur libération immédiate et inconditionnelle », a-t-il souligné.
Des dizaines de défenseur·euse·s pacifiques des droits des enseignant·e·s sont actuellement emprisonnés en Iran sur la base d’accusations qui reflètent la criminalisation de l’expression d’opinions dissidentes, des manifestations et assemblées pacifiques et du militantisme syndical indépendant.
Entre 2014 et 2019, au moins quatre enseignants ont été condamnés à mort pour des activités présumées contre l’État, et trois d’entre eux ont été exécutés : Hadi Rashedi, Hachem Shabaninejad et l’enseignant militant kurde Farzad Kamangar.
Résolution du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Education
Le 1er décembre, le Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation a adopté une résolution sur l’Iran, demandant la libération d’Esmail Abdi et d’autres dirigeant·e·s syndicaux·ales arrêté·e·s. Il y a une inquiétude particulière et urgente pour la santé d’Abdi, qui a été sévèrement affectée après un long emprisonnement dans des conditions désastreuses.
La résolution réaffirme également que le gouvernement iranien doit respecter « les droits des enseignant·e·s et des travailleur·euse·s de l’éducation à s’organiser et à jouir de la liberté d’association et de la liberté d’expression, y compris le droit de réunion pacifique, sans craindre l’intervention des autorités ».
Le Bureau exécutif a également appelé les organisations membres à se joindre à l’appel de l’Internationale de l’Éducation pour une libération immédiate d’Esmail Abdi et des autres dirigeant·e·s emprisonné·e·s et à se joindre aux efforts de l’Internationale de l’Éducation pour assurer la sécurité et le bien-être des membres de leurs familles.
Depuis plusieurs années, l’Internationale de l’Éducation suit la situation difficile des syndicalistes et des éducateur·trice·s en Iran. Elle a également mené des campagnes pour la libération d’enseignant·e·s et d’autres personnes qui ont fait valoir leurs droits de manière pacifique.