Les sections locales de l’ University and College Union (UCU) dans 42 universités du Royaume-Uni organisent de nouveaux scrutins demandant aux membres de soutenir une action de grève pour les salaires, les pensions, la précarisation et l’augmentation de la charge de travail.
Les votes ont été ouverts le 6 décembre et se termineront le 14 janvier et interviennent après qu’un certain nombre de sections n’ont pas atteint les seuils de participation requis, parfois à une ou deux voix près.
Deux différends majeurs
L’UCU a averti qu’une centaine d’universités pourraient rencontrer des perturbations au début de 2022 si les différends concernant les pensions, les salaires et les conditions de travail ne sont pas réglés.
Pour résoudre le différend sur les pensions, l’UCU demande que les employeurs annulent la réduction de 35 pour cent qu’ils veulent supprimer des pensions garanties du personnel.
En ce qui concerne le différend sur les salaires et les conditions de travail, le syndicat réclame une hausse salariale de 2.500 livres sterling pour l’ensemble du personnel de l’enseignement supérieur, ainsi que des mesures pour résoudre le problème de charges de travail ingérables, l’inégalité salariale et l’insécurité des contrats dans le secteur.
L’UCU a observé que les salaires du personnel de l’enseignement supérieur ont chuté de 20 pour cent après 12 ans de hausses salariales inférieures à l’inflation, alors que près de 90.000 membres du personnel académique et auxiliaire ont des contrats précaires.
En outre, l’écart salarial entre les femmes et les hommes dans les universités britanniques se situe à 15 pour cent, l’écart salarial pour les personnes handicapées est de 9 pour cent et l’écart salarial lié à la race est de 17 pour cent. Par ailleurs, le personnel souffre de stress lié au travail et plus de la moitié présente des signes probables de dépression.
Récente grève de trois jours
Du 1er au 3 décembre, trois journées de grève ont eu lieu dans 58 universités après que la direction et ses représentants ont refusé de retirer les coupes dans les pensions ou de prendre des mesures contre la dévalorisation des salaires et la dégradation des conditions de travail.
La secrétaire générale de l’UCU, Jo Grady, a déclaré : « Il est extrêmement regrettable que le personnel ait été contraint d’engager une nouvelle action de grève. Malheureusement, les responsables des universités ont manifesté peu d’intérêt pour des négociations de bonne foi et une prise en compte des inquiétudes graves du personnel concernant la dévalorisation des salaires, les coupes claires dans les pensions, les écarts de salaire et le recours larvé à des contrats précaires.
En vérité, le personnel demande le strict minimum dans un secteur inondé d’argent. Mais le seul moment où les vice-recteurs semblent tendre l’oreille, c’est quand le personnel part en grève. Les personnes qui dirigent nos universités ne devraient pas sous-estimer la détermination du personnel de faire bouger les choses pour un mieux dans le secteur.
Nous remercions tous les étudiantes et étudiants qui soutiennent le personnel engagé dans cette action, parce qu’ils comprennent que les conditions de travail du personnel sont les conditions d’apprentissage des étudiants », a-t-elle ajouté.
Jo Grady a indiqué que les vice-recteur·trice·s doivent s’interroger sur le fait que des grèves ressurgissent chaque année. Ils doivent s’efforcer de régler ce différend afin « d’éviter davantage de perturbations inutiles de l’enseignement », a-t-elle insisté. Si les vice-recteur·trice·s continuent d’ignorer les modestes revendications du personnel, l’UCU sera contraint d’entamer une autre « grève soutenue et plus dure » et le personnel de 42 universités supplémentaires pourrait les rejoindre au Nouvel An.
« Il est encore temps d’éviter ces perturbations, mais cela dépend des vice-recteurs, qui choisissent encore d’ignorer les graves inquiétudes du personnel plutôt que d’y répondre. »
Les réformes gouvernementales de la formation des enseignant·e·s vont « réduire le choix des étudiant·e·s »
Le 1er décembre, l’UCU a également appelé le gouvernement à revoir ses plans concernant la réforme de la formation des enseignant·e·s, qui, selon le syndicat, pourrait réduire le choix des étudiant·e·s et faire peser une charge indue sur les prestataires.
« Nous sommes déçus que le gouvernement avance ces propositions perturbatrices de réforme de la formation des enseignantes et enseignants, quoiqu’avec une échéance légèrement repoussée », a indiqué Jo Grady. « Les prestataires disposent déjà de bons systèmes d’assurance qualité et les bouleversements proposés risquent de restreindre le choix des étudiante et étudiants et de faire peser une charge indue sur les prestataires. Le gouvernement devrait écouter le secteur et réfléchir encore avant de risquer de porter atteinte à l’offre future de personnel enseignant qualifié. »
Campagne « Récupérer notre temps »
L’UCU a lancé une campagne intitulée « Récupérer notre temps », étant donné que les contrats d’un grand nombre de membres du personnel universitaire contiennent des clauses en vertu desquelles « leur supérieur hiérarchique peut raisonnablement leur demander de travailler au-delà des 35 à 38 heures d’une semaine de travail nominale mentionnée dans la plupart des contrats de l’enseignement supérieur ».
La campagne a pour but de montrer combien le bien-être et le temps libre du personnel de l’enseignement supérieur est régulièrement sacrifié pour garder le système à flot en demandant simplement à tous les membres de travailler selon le contrat.
L’UCU souhaite réaffirmer que « les responsables doivent être mis face au volume dangereux et intenable de travail que cela génère pour nous, en faisant de nos heures supplémentaires leur problème ».