L’Internationale de l’Éducation a commenté le dernier rapport publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), intitulé « Des étudiant·e·s positif·ive·s et performant·e·s ? Ce que peuvent faire les écoles et les enseignant·e·s. » Ce dernier réaffirme que les enseignant·e·s ne sont pas et ne peuvent pas être remplacé·e·s par les technologies de l’éducation.
Le rapport se concentre sur le lien entre l’Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS) et le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE.
Ce dernier est basé sur les données fournies par les pays qui ont participé au projet « Lien TALIS/PISA » et couvre les écoles qui ont participé à la fois aux éditions 2018 des enquêtes TALIS et PISA de l’OCDE. Les pays qui ont pris part au projet sont les suivants : Australie, Ville autonome de Buenos Aires (Ciudad autónoma de Buenos Aires ou CABA, Argentine), Colombie, République tchèque, Danemark, Géorgie, Malte, Turquie et Vietnam.
L’OCDE invite à la prudence lorsqu’il s’agit d’interpréter les résultats présentés dans le rapport, indiquant qu’aucun lien direct ne peut être établi entre les étudiant·e·s et les enseignant·e·s. Les résultats peuvent uniquement être interprétés de manière corrélationnelle, tandis que le nombre limité de pays participants suppose une généralisation limitée des résultats.
L’Internationale de l’Éducation souligne, en outre, que les méthodes utilisées pour la collecte de données pourraient soulever certaines questions, dans la mesure où celles-ci combinent les données TALIS/PISA et une technique d’apprentissage automatique pour la collecte de données.
Importance des enseignant·e·s et des écoles pour l’apprentissage social, émotionnel et cognitif des étudiant·e·s
« Malgré ces réserves, le rapport a son importance dans la mesure où il contient l’une des déclarations directement formulées à ce jour par l’OCDE à propos du rôle déterminant des enseignants et enseignantes et des écoles pour l’apprentissage social, émotionnel et cognitif des étudiants et étudiantes », reconnaît le secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, David Edwards.
Il ajoute que « le rapport réfute fermement les arguments selon lesquels la pandémie de COVID-19 aurait démontré que les enseignants et enseignantes pouvaient être remplacés par l’apprentissage en ligne et s’appuie sur un ensemble de documents scientifiques pour renforcer ce point de vue ».
L’OCDE met effectivement en avant que « les données confirment exactement les leçons qui ont pu être tirées durant la pandémie à propos de l’apprentissage à distance : les enseignant·e·s et les écoles ont une réelle importance pour les étudiant·e·s ». L’organisation reconnaît également que « la plupart des parents font à nouveau preuve de respect pour le travail accompli par les enseignant·e·s dans les classes et, même si la majorité des étudiant·e·s apprécient la flexibilité, les interactions avec leurs camarades leur manquent, tout comme l’apprentissage en classe ».
Soutien aux positions de l’Internationale de l’Éducation concernant les politiques relatives aux enseignant·e·s
Edwards poursuit en soulignant que l’un des résultats les plus significatifs concerne la satisfaction professionnelle des enseignant·e·s. L’OCDE indique effectivement que leur satisfaction professionnelle et leur bien-être sont en corrélation avec la réussite des étudiant·e·s et une culture scolaire positive. L’organisation recommande également que « les responsables d’établissement scolaire et les autorités éducatives examinent, en consultation avec les enseignant·e·s, les conditions de travail pour identifier les domaines pouvant être améliorés ».
Cette recommandation, explique Edwards, s’avère particulièrement pertinente pour les syndicats de l’éducation qui négocient actuellement les conditions de travail de leurs affilié·e·s en cette période de pandémie.
Nouvelles conclusions de l’OCDE
L’Internationale de l’Éducation constate par ailleurs que l’OCDE aboutit à un ensemble de nouvelles conclusions :
- Les désavantages sociaux et économiques ont un impact négatif sur la performance des étudiant·e·s.
- S’agissant de la question du genre et de l’évaluation des étudiant·e·s, les garçons semblent être davantage perturbés que les filles par des problèmes de discipline en classe et d’organisation de l’école.
- Les classes composites accueillant des étudiant·e·s issu·e·s de milieux sociaux diversifiés et ayant des capacités différentes ont généralement un effet positif sur les résultats scolaires.
- La surcharge des responsabilités administratives attendues des enseignant·e·s porte préjudice à l’apprentissage des étudiant·e·s.
Les organisations membres sont invitées à commenter ce rapport, leurs points de vue concernant les documents tels que celui-ci étant essentiels pour aider l’Internationale de l’Éducation à répondre aux recherches mondiales.
Le rapport de l’OCDE est disponible ici(en anglais).