Alors que l’enseignement à distance a repris en 2021, les syndicats allemands de l’éducation demandent aux autorités publiques de soutenir les performances exceptionnelles des enseignant·e·s, qui s’efforcent de permettre à chaque élève d’accéder à une éducation de qualité et de passer des examens pertinents et bien organisés.
VBE : les enseignant·e·s restent fidèles à leurs engagements malgré la reprise « chaotique » des cours
À l’heure où les élèves ont repris les cours, le syndicat Verband Bildung und Erziehung(VBE) a dressé le bilan de cette première semaine du premier trimestre de 2021. « Même si tout n’est pas parfait dans les écoles, les enseignants et les personnels de soutien à l’éducation accomplissent un travail d’envergure indispensable et sont particulièrement engagés à organiser l’apprentissage, à superviser et à apporter un soutien chaque fois que cela s’avère nécessaire, malgré les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles ils travaillent », a expliqué Stefan Behlau, président de la section de la Rhénanie du Nord-Westphalie du VBE.
Pointant du doigt cette rentrée « chaotique », il a précisé que « la reprise des cours après une période de vacances apporte toujours son lot de surprises et d’impondérables, même si cela se produit en personne ».
S’il est effectivement prévisible qu’une reprise numérique ne se fera pas sans mal, a-t-il souligné, les enseignant·e·s, les élèves et les parents ont pu bénéficier de leurs expériences de l’année précédente et les éducateur·trice·s font tout leur possible pour organiser l’enseignement et l’apprentissage pour les enfants et les jeunes. Il a ajouté : « Des écoles quasiment désertées ne doivent pas être assimilées à une absence d’enseignement. Ce serait ne pas rendre justice au travail des écoles et des élèves. »
Ne pas perdre de vue l’ensemble du système scolaire
Behlau a estimé regrettable que le syndicat continue de recevoir des plaintes concernant l’inadéquation des équipements : manque de wifi ou de matériel fonctionnels dans les écoles. Il est essentiel de « déclarer honnêtement et en toute transparence que les fonds libérés ne permettent pas à eux seuls de donner cours ». Il est également important de rappeler, a-t-il précisé, que les problèmes liés aux plateformes d’apprentissage ou aux équipements ne relèvent pas de la responsabilité de l’administration des écoles ou du personnel enseignant. « Les manquements dont sont responsables bon nombre de gouvernements ne peuvent être résolus par des solutions simplistes », a-t-il expliqué.
« Il est nécessaire d’offrir une autre perspective pour les semaines et les mois à venir, en temps opportuns. Tous les acteurs de la vie scolaire le méritent. Cela concerne la situation de tout le monde, notamment les écoles spéciales, souvent oubliées, ainsi que les écoles primaires et secondaires. Tous les enfants et les jeunes méritent que les meilleures conditions soient réunies pour leur parcours scolaire. »
GEW : des revendications claires pour des réglementations spéciales
Pour sa part, le Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft(GEW) a demandé que, en raison de la pandémie de COVID-19, « personne ne soit autorisé à participer à cette année scolaire ». Et, si nécessaire, il devrait être possible de passer l’ Abitur– une qualification délivrée à la fin du secondaire – ou un degré intermédiaire sans examens.
« Une situation exceptionnelle comme la crise du coronavirus appelle des réglementations spéciales », a expliqué Marlis Tepe, présidente du GEW et vice-présidente de l’Internationale de l’Éducation. « Prolonger la durée de l’année scolaire n’est pas une solution, cela ne se fera qu’au détriment des élèves et il n’y a pas de personnel prévu à cet effet ».
L’élaboration des examens et des certifications doit être expliquée
Elle a également souligné : « Il est urgent que les ministres de l’Éducation présentent enfin un plan pour organiser les évaluations de la performance, les examens et les certifications en période de coronavirus ».
Au lieu de faire passer des examens, on pourrait évaluer le travail déjà accompli, qui constitue l’essentiel de l’année scolaire, a expliqué Marlis Tepe.
Elle a insisté sur le fait qu’il n’était pas juste de « ne mettre en avant que les prétendus déficits matériels et parler d’examens ou d’ Abitur d’urgence ». Elle a également demandé aux autorités de considérer que, durant la pandémie, les enfants et les jeunes ont acquis de nouvelles compétences qui doivent être prises en compte dans les évaluations, et de réduire le contenu des programmes d’études.