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Jordanie : l’Internationale de l’Éducation condamne la dissolution du syndicat des enseignant·e·s et la détention de ses responsables

Publié 17 février 2021 Mis à jour 20 juin 2024
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[Mise à jour] L’Internationale de l’Éducation appelle les travailleur·euse·s et les syndicalistes à exhorter les autorités jordaniennes à mettre immédiatement un terme au harcèlement des responsables de la Jordanian Teachers Association (JTA) et aux menaces contre son existence même. Au moins 18 syndicalistes enseignant·e·s de la JTA ont été arrêtés à Irbid, en Jordanie, le lundi 15 février.

Les enseignant·e·s avaient annoncé leur intention de manifester pacifiquement contre la dissolution de leur organisation et le harcèlement judiciaire visant les 13 membres du conseil d'administration de l'organisation d'enseignants.

Dans un usage excessif et disproportionné de la force, la police a encerclé et verrouillé la zone autour du rond-point de la Culture où se trouvent les bureaux de la section syndicale de la province d'Irbid pour empêcher la manifestation d'avoir lieu. Ils ont arrêté des enseignant·e·s qui tentaient de se rassembler malgré la présence de la police.

Parmi les personnes arrêtées figurent deux membres du conseil d'administration de la JTA, Ghaleb Abu Qadi et Mutassim Al-Bashtawi, ainsi que le chef de la section syndicale d'Irbid, Sharaf Obeidat.

L'Internationale de l’Éducation renouvelle son appel à la solidarité avec la JTA et les enseignant·e·s de Jordanie. Nous appelons toutes les organisations membres de l'Internationale de l’Éducation à agir maintenant :

Contexte

Le 31 décembre, le Tribunal de première instance d’Amman a autorisé la dissolution de la JTA et la mise en détention des 13 membres du Bureau du syndicat pour un an. Les responsables syndicaux détenus ont été libérés sous caution, tandis que le Bureau de la JTA faisait appel de la décision de justice.

Selon l’Internationale de l’Éducation, la dissolution est illégale et résulte d’une interprétation incorrecte des dispositions légales. La condamnation des membres du Bureau est également inique, étant donné qu’ils n’ont pas pu présenter de preuves à décharge.

Pétition LabourStart

L’Internationale de l’Éducation vous invite instamment à signer la pétition LabourStart qui demande que les enseignant·e·s et les travailleur·euse·s de l’éducation puissent exercer pleinement leurs droits fondamentaux en Jordanie.

Les autorités jordaniennes doivent s’abstenir de harceler les responsables de la JTA. En outre, l’Internationale de l’Éducation considère que cette organisation professionnelle légitime ne devrait pas être dissoute au simple motif que ses revendications ne plaisent pas aux autorités.

L’Internationale de l’Éducation réaffirme que les travailleur·euse·s devraient pouvoir jouir de la liberté syndicale et de leur droit à la négociation collective, tels qu’ils sont garantis par la Constitution jordanienne et par les traités internationaux auxquels la Jordanie est partie.

Harcèlement permanent des syndicalistes de l’éducation

Malheureusement, ces mesures ne sont que les derniers développements en date d’une série d’actions prises par les autorités jordaniennes à l’encontre des syndicalistes de l’éducation.

Ainsi, en octobre 2020, les autorités jordaniennes ont interdit une conférence de presse de la JTA destinée à évoquer la situation de l’éducation en Jordanie et les conditions de travail des enseignant·e·s. La conférence de presse visait également à sensibiliser les membres de la JTA alors que l’organisation avait été contrainte de fermer ses portes pendant deux ans. L’interdiction a été exécutée par les forces de sécurité qui ont reçu l’ordre du Gouverneur d’Amman d’interdire la conférence de presse du syndicat.

En août 2020, après une campagne mondiale concertée pour faire connaître leur situation, les membres du Bureau de la JTA ont été libérés, alors qu’ils étaient emprisonnés depuis juillet. Les responsables de la JTA avaient été arrêtés par les forces de sécurité le 25 juillet et l’Internationale de l’Éducation avait exhorté les autorités jordaniennes à libérer les syndicalistes.