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L'Internationale de l'Education lance un appel aux autorités kenyanes en vue de mettre fin à l'attaque contre le KNUT

Publié 14 décembre 2020 Mis à jour 18 juillet 2024
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L'Internationale de l'Education lance un appel aux autorités kenyanes en vue de mettre fin à l'attaque contre le KNUT

La réunion virtuelle du Bureau Exécutif de l'Internationale de l'Education (IE) a adopté  le 9 décembre 2020 une résolution condamnant fermement les attaques contre le KNUT. L'IE demande au gouvernement du Kenya de faire pression sur l’Office chargé des enseignants, afin qu'elle annule ses actions antisyndicales contre le KNUT, qu'elle rétablisse l'affiliation du KNUT et qu'elle cesse de faire preuve de discrimination à l'égard de ses membres.  Le Bureau Exécutif a également réaffirmé son soutien inconditionnel dans la lutte du KNUT pour garantir la protection des droits syndicaux et des intérêts de ses membres et a déclaré que la lutte du KNUT pour préserver et défendre son syndicat est notre combat et celui du mouvement syndical mondial.  (Cliquez ici pour lire la Résolution).

Mugwena Maluleke, Vice-président de l'Internationale de l'Education, et Secrétaire Général du Syndicat Démocratique des Enseignants d'Afrique du Sud (SADTU), a exprimé la détermination des organisations membres de l'IE en Afrique à soutenir le KNUT dans la défense de leurs droits humains et syndicaux. "Nous demandons aux autorités kenyanes de veiller à ce que l’Office chargé des enseignants respecte les normes internationales du travail, la législation nationale et les décisions des tribunaux", a-t-il déclaré.

Contexte

1.  La survie du Syndicat National des Enseignants du Kenya (KNUT) est menacée par une attaque systématique de l’office chargé des Enseignants (TSC). Le TSC qui fait preuve de discrimination à l'égard des membres du KNUT, a refusé a ceux-ci la couverture de la convention collective et privé le syndicat des cotisations de ses membres. Cette attaque a remis en cause la capacité du KNUT à fournir des services aux membres et causé des difficultés considérables aux représentants syndicaux.

2. Le KNUT s'est battu pour mettre en place l’Office chargé des Enseignants, et a notamment appelé à sa création lors d'une grève nationale en 1966, en tant qu'homologue national pour les négociations et la coopération sur les questions relatives à l'éducation et à la profession enseignante. Suite à sa reconnaissance par le Parlement, le TSC est devenue opérationnelle, en juillet 1967.

3. Il y a eu des tensions périodiques dans le passé, mais la campagne destructrice du TSC contre le syndicat s'est intensifiée en 2019. Un exemple palpable de cette campagne de destruction du KNUT est l'établissement de deux barèmes de salaires au sein du Service de l’Enseignement Public. Dans le cadre de ce double système de paie, les enseignants non-membres du KNUT reçoivent des salaires et des indemnités plus élevés.

4. Les membres du KNUT ont également subi des discriminations en matière de promotion et de reclassement, pour cause des reformes effectuées par la TSC, sans approbation du parlement. Cet agissement n'est conforme ni à la législation nationale, ni à la jurisprudence au Kenya, ni aux obligations qu’imposent les traités internationaux eu égards aux normes de travail de l'OIT.

5.  En mai 2019, alors que le KNUT négociait avec le TSC concernant la mise en œuvre de la convention collective de cinq ans signés en 2017, cet office a unilatéralement suspendu cette convention collective et, a illégalement introduit un système de validation numérique des membres des syndicats, ce qui a entraîné une perte de membres pour le KNUT.

6.  Le TSC a mené une campagne pour inciter les enseignants à quitter le KNUT, s’ils voulaient bénéficier de la convention collective de 2017-2021. En septembre 2019, plus de 86 000 enseignants du primaire et du post-primaire ont été illégalement déchus de leur adhésion au KNUT. Parmi eux figuraient des élus du KNUT.

7.  Après cette offensive massive du TSC visant à détruire le KNUT, le TSC a cherché à révoquer un accord de reconnaissance du syndicat signé en 1968. Cette action a été suspendue par un juge, mais la procédure judiciaire va se poursuivre.

8. Au cours de l'été 2020, la Commission de l'Education du Parlement a tenu des auditions et, en août, elle a adopté des résolutions ayant bénéficié du soutien de tous les syndicats de l'éducation. L’initiative de la Commission visait à annuler plusieurs des mesures prises par le TSC et à essayer de résoudre les questions en suspens, par le biais de négociations.

9.  Dans les mois qui ont suivi l'action du Parlement, le KNUT a eu des discussions productives avec la Commission de l'Education du Parlement, ainsi qu'avec le Ministère du Travail. Toutefois, la campagne destructrice du TSC s'est poursuivie. Elle a balayé du revers de la main, l'action du Parlement, ainsi que les lois et règlements nationaux.

Saluant la décision du Bureau Exécutif, le Président du Comité Régional Afrique de l'Internationale de l'Education, le Dr Christian Addai-Poku, a déclaré que le KNUT est un pilier de la force du mouvement syndical en Afrique.

"Toute tentative de tuer le KNUT créera un précédent qui menacera le mouvement syndical en Afrique. Nous condamnons fermement les actions du TSC du Kenya et nous soutenons nos frères et sœurs du KNUT qui, grâce à notre solidarité, en sortiront renforcés".

Le Coordinateur Régional Principal de l'IE Region Afrique, le Dr Dennis Sinyolo, a exhorté le Gouvernement du Kenya et le TSC à rétablir la convention collective 2017-2021, à s'assurer que les membres du KNUT ne soient pas discriminés et à engager un dialogue sérieux et authentique avec le KNUT.