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#JournéeMondialeDesEnseignants | Les leçons de la pandémie : « Après le virus : faisons confiance aux enseignant·e·s », par Pasi Sahlberg.

Publié 2 octobre 2020 Mis à jour 5 octobre 2020
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Quel est le facteur X qui aide les écoles à traverser la crise sanitaire mondiale actuelle ? Les leçons tirées aux quatre coins du globe nous indiquent que les écoles qui ont instauré des systèmes de programmes d’études flexibles, des approches créatives pour la résolution des véritables problèmes et une confiance en la sagesse professionnelle des enseignant·e·s en tant que personnel de première ligne, parviennent à surmonter plus facilement les épreuves difficiles. Nous devons faire confiance aux enseignant·e·s, il·elle·s savent ce qu’il y a de mieux à faire pour chaque enfant dans leurs écoles.

Chaque crise a ses bons côtés. Celle-ci aussi. Ce n’est peut-être pas exactement ce que beaucoup espéraient – transformer l’éducation, repenser les écoles ou réimaginer l’apprentissage. Il se peut, en réalité, que ce soit bien mieux que tout cela, si nous jouons les bonnes cartes. Les enseignant·e·s seront peut-être enfin reconnu·e·s comme des travailleur·euse·s essentiel·le·s de première ligne, des professionnel·le·s de confiance. Cela changerait tout.

Beaucoup de choses ont déjà été dites et écrites sur la façon dont la pandémie a bouleversé de nombreux aspects de nos vies. Elle a modifié notre façon de vivre, de travailler et de communiquer avec les autres. Elle a également transformé nos méthodes d’enseignement et d’apprentissage. Certains de ces changements auront peut-être des conséquences durables, d’autres disparaîtront peut-être à mesure que nous sortirons de la crise.

Cette pandémie, qui a réussi à paralyser des sociétés entières, notamment leurs systèmes éducatifs et leurs économies, s’est révélée un véritable test de résistance à l’épreuve pour les gouvernements et leur capacité à gérer des situations imprévisibles et complexes. Une stratégie a pris le pas sur toutes les autres. La plupart des dirigeant·e·s des pays démocratiques ont toujours assuré la gestion des crises en s’appuyant sur les conseils de leurs expert·e·s médicaux·ales et de la santé. En d’autres termes, les décisions politiques pour faire face à la crise et définir les voies à suivre ont été prises en s’appuyant sur ce que la science et la recherche ont de mieux à offrir.

Maintenant, nous savons que ce n’est pas souvent le cas lorsqu’il est question de la réforme des systèmes éducatifs. Le plus souvent, les mesures visant à améliorer l’enseignement et l’apprentissage dans les écoles ont été motivées par des promesses politiques et des intérêts idéologiques, plutôt que par les données factuelles issues des recherches menées par les meilleur·e·s expert·e·s disponibles. Il n’est pas rare que les réformes éducatives à grande échelle soient définies à la hâte par des personnes extérieures à l’enseignement, pour être ensuite mises en œuvre d’amont en aval sans savoir exactement comment implanter efficacement des changements complexes dans les écoles.

Qui sont ceux et celles qui comprennent mieux que quiconque ce dont ont besoin les écoles pour améliorer l’enseignement et l’apprentissage pour tous les enfants ? Les enseignant·e·s. Certains pays où la profession enseignante jouit d’un grand prestige ont pu surmonter plus facilement les bouleversements causés par la pandémie que ceux où les enseignant·e·s ne sont pas considéré·e·s comme des professionnel·le·s capables de prendre des décisions pour résoudre des problèmes complexes. Autrement dit, ceux qui font confiance aux enseignant·e·s peuvent généralement s’attendre à un avenir meilleur.

Après la disparition du virus, si ce jour arrive, plutôt que nous demander ce qu’il faut changer, il serait préférable de nous intéresser davantage à la façon dont le changement attendu doit se produire. Si nous parvenons à déterminer ce qu’il faut changer mais sans savoir comment faire pour implanter le changement, nous ne retrouvons dans la même situation décevante où les réformes se traduisent majoritairement par des échecs. Une des conditions nécessaires est que les responsables politiques fassent confiance aux enseignant·e·s et à leur sagesse professionnelle collective pour transformer l’éducation face aux incertitudes de l’avenir, tout comme il·elle·s ont fait confiance aux virologues et aux scientifiques spécialistes de la santé pour lutter jusqu’à présent contre le virus.

Comme je l’ai mentionné ailleurs, « si nous souhaitons transformer nos écoles, nous devons apprendre à moins compter sur les réformes politiques et davantage sur les idées qui ont fait leurs preuves dans différents contextes culturels, ainsi que sur les puissants réseaux qui se chargent de les diffuser sans devoir passer par les autorités ».

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Le 5 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant·e·s, l’Internationale de l’Éducation organise un évènement virtuel de 24 heures à travers le monde entier. Partout dans le monde, les enseignant·e·s se réunissent pour partager ce qu’il·elle·s ont appris en tant que profession et expliquer comment nous pouvons garantir et faire avancer l’éducation de qualité, inclusive et équitable pour tou·te·s.

Le programme complet, auquel participent des enseignant·e·s du monde entier, des chef·fe·s d’Etat, des Premier·ère·s ministres, des ministres de l’Éducation, des dirigeant·e·s d’organisations internationales, des journalistes et scientifiques célèbres, un lauréat du prix Nobel de la paix, ainsi que bon nombre d’autres personnalités, est disponible sur le site >www.5oct.org/programme/>.<>

L’événement est retransmis en direct sur toutes les plateformes de l’internationale de l’Éducation. Vous pouvez vous inscrire ici.

Tous les liens vers les retransmissions en direct sont disponibles sur le site >www.5oct.org/watch/>. Un service d’interprétation est assuré en anglais, français, espagnol, arabe, portugais, russe et japonais.<>

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