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Jordanie : des syndicalistes de l’éducation arrêtés et le travail des syndicats suspendu par la répression gouvernementale

Publié 31 juillet 2020 Mis à jour 12 août 2020
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Les forces de sécurité jordanniennes ont arrêté des membres du Jordanian Teachers’ Association, ont perquisitionné les bureaux du syndicat et l’ont fermé pendant une période de deux ans. La communauté mondiale de l’éducation est scandalisée par cette attaque illégale contre ses collègues.

L'attaque contre des membres du syndicat a eu lieu le samedi 25 juillet. Le bureau du Procureur a inculpé Nasser Nawasreh, Président du Jordanian Teachers’ Association(JTA), d’incitation à l’encontre d’un discours que le dirigeant syndical a prononcé le 22 juillet qui critiquait le Gouvernement. D’autres accusations criminelles portant sur des allégations d’irrégularités financières et administratives ont été déposées contre le syndicat qui est membre de l’Internationale de l’Éducation.

La police anti-émeute a été déployée pour arrêter les manifestations pacifistes initiées par les membres du JTA dénonçant les mesures répressives contre les droits humains.

Le Gouvernement jordanien a utilisé des lois d’urgence promulguées en mars dernier, au début du confinement dû au coronavirus, pour limiter les droits civils et politiques. De nombreux·euses militant·e·s ont été arrêté·e·s au cours des semaines récentes pour avoir exprimé des opinions sur les réseaux sociaux, considérées inappropriées par les autorités.

L’Internationale de l’Éducation appelle le Gouvernement jordanien à libérer les membres du JTA sans conditions et à garantir les droits des enseignant·e·s et des travailleur·euse·s de l’éducation. L’Internationale de l’Éducation condamne par là même la violation des droits fondamentaux et des libertés démocratiques des enseignant·e·s et des travailleur·euse·s tels qu’ils sont définis par les normes internationales de travail et par la constitution jordanienne.

David Edwards, secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, a déclaré : « C’est totalement inacceptable. Le Gouvernement jordanien utilise la pandémie mondiale comme prétexte pour faire taire les voix critiques et porter atteinte aux droits fondamentaux et nous ne pouvons accepter cette situation. Nos frères et sœurs en Jordanie ont notre plein soutien. »

En réponse à l’attaque contre les syndicalistes de l’éducation, l’Internationale de l’Éducation a lancé un appel mondial, encourageant ses 384 organisations membres dans 178 pays à contacter leurs gouvernements et les ambassades de Jordanie dans le monde entier et à demander :

  • La libération immédiate et sans conditions des membres du Jordanian Teachers’ Syndicate ;
  • La réintégration immédiate du travail syndical conformément à la constitution jordanienne et aux normes de travail internationales ;
  • Une garantie ferme des droits fondamentaux des libertés démocratiques des éducateur·trice·s et de tou·te·s les travailleur·euse·s, y compris leur liberté d’opinion, d’expression, de réunion et d’association ; et
  • La poursuite des réformes des lois nationales jordaniennes pour les mettre en conformité avec les normes internationales et l’engagement du Gouvernement jordanien à protéger les droits de tou·te·s les citoyen·ne·s.