Le syndicat portugais de l'éducation, Federaçao Nacional dos Professores, est préoccupé par les problèmes professionnels des enseignant·e·s, les inégalités, le manque de dialogue social et l'évaluation des enseignant·e·s.
Au Portugal, la charge de travail des enseignant·e·s a fortement augmenté suite à la pandémie de COVID-19. Ces informations sont fournies par Manuela Mendonça, membre du Secrétariat national de la Federaçao Nacional dos Professores (FENPROF) et du Bureau exécutif de l'Internationale de l'Éducation.
Les enseignant·e·s doivent être disponibles près de 24 heures par jour pour préparer les leçons et le matériel, tout en devant s'adapter à un modèle d'activité pédagogique sans précédent dans un contexte nouveau et inconnu. Dans le même temps, a-t-elle souligné, les enseignant·e·s font tout leur possible pour rester en contact avec les élèves et leurs familles et maintenir le contact avec l'école. Cela a conduit à l'anxiété, à l'épuisement, au stress et même au désespoir parmi les enseignant·e·s, a déclaré Manuela Mendonça, car il est devenu extrêmement difficile pour eux·elles de séparer travail et vie privée.
Évaluation des enseignant·e·s par les parents pendant la pandémie
La FENPROF est également préoccupée par le fait que les enseignant·e·s ont été évalué·e·s par les parents pour leur performance pendant la pandémie. Des questionnaires ont été distribués par les administrations scolaires aux parents et aux élèves pour évaluer l’enseignement et l’apprentissage à distance proposé par l’école. Ces questionnaires étaient à l’origine destinés à être utilisés comme un outil d’évaluation interne visant à renforcer la capacité des écoles à répondre aux besoins d’éducation et de formation dans le contexte de l’éducation à distance pendant la pandémie.
« Mais, dans de nombreux cas, les questionnaires contenaient des questions allant bien au-delà de l’objectif de suivi du processus et sont devenus de véritables mécanismes d’évaluation des performances des enseignants et enseignantes, ce qui est totalement illégitime et illégal », a déclaré Manuela Mendonça. « Nous étions contre ce type d'enquêtes et avons demandé au ministère de l'Éducation d'ordonner aux écoles de retirer ces questionnaires. »
Augmentation des inégalités
Le syndicat est également préoccupé par le fait que les inégalités entre les étudiant·e·s se sont aggravées, dans certains cas de façon dramatique, en raison du manque de ressources financières et matérielles et de soutien aux parents.
Elle a ajouté que les problèmes sociaux - près de deux millions de travailleur·euse·s ont par exemple perdu leur emploi ou restent au chômage - ont un impact considérable sur les familles. En outre, les élèves ayant des besoins éducatifs spéciaux ont souffert de nouvelles discriminations et leurs difficultés se sont accrues sans le soutien adéquat des écoles.
Absence de dialogue social
La FENPROF regrette également profondément l'absence de dialogue social entre le ministère de l'Éducation et les enseignant·e·s et leurs syndicats, a déclaré Manuela Mendonça. « Chaque orientation, mesure, procédure s’appliquant aux écoles a été imposée par le ministère sans aucune négociation ni discussion préalable, témoignant d'un profond manque de respect pour les enseignants et leurs représentants. Nous n'avons eu que deux réunions avec le ministère de l'Éducation pendant cette période, uniquement pour être informés de ce qu'il avait déjà décidé de faire. »
La voix des éducateur·trice·s doit être entendue
La FENPROF demande que sa voix soit entendue et qu’elle soit autorisée à présenter les points de vue des éducateur·trice·s au sujet des écoles et de l’éducation pendant la COVID-19 et de l’organisation de la prochaine année scolaire.
« Nous exigeons d'être impliqués dans la discussion sur les conditions que les écoles doivent respecter pour commencer la prochaine année scolaire en toute sécurité et sans les abus constatés cette année », a insisté Manuela Mendonça. « Nous devons discuter des conditions de travail et des horaires de travail des enseignants, y compris des situations d’enseignement en dehors de la salle de classe, ainsi que du type de soutien qu’ils peuvent et doivent recevoir, de leur développement professionnel et de leur recrutement. »
Le syndicat organise des réunions en ligne avec les enseignant·e·s pour écouter leurs opinions et les transmettre au ministère de l'Éducation. Elle a également déclaré ceci : « Nous n'abandonnons pas, nous ferons tout ce qui est nécessaire jusqu'à ce que le ministère nous écoute et tienne compte de nos positions ».
Directives pour la réouverture des écoles
Les Directives de l’IE pour la réouverture des écoles et des établissements scolaires sont disponibles ici.
La publication de l’IE intitulée «En marche avec l’école» peut être téléchargée ici(en anglais)