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Webinaire sur le Rapport mondial de suivi sur l'éducation : inclusion et éducation

Publié 9 juillet 2020 Mis à jour 14 juillet 2020
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Le 9 juillet, un webinaire consacré à l’analyse, sous l’angle des enseignant·e·s, du Rapport mondial de suivi sur l’éducation (Rapport GEM) 2020 récemment publié, a été co-organisé par l’Internationale de l’Éducation, l’UNESCO, l’Équipe spéciale internationale sur les enseignants pour l’Éducation 2030 et le groupe du Rapport GEM. Le rapport, intitulé « Inclusion et éducation – Tous sans exception », a été expliqué. Ses conclusions reposaient essentiellement sur des informations antérieures à la pandémie de COVID-19, mais les effets de la pandémie étaient au cœur de la majeure partie des exposés et des réactions. Les crises sanitaire et économique mondiales ont fait de l’inclusion dans l’éducation une nécessité encore plus pressante.

Comme la présidente de l’Internationale de l’Éducation Susan Hopgood l’a fait remarquer dans son introduction, « nous nous trouvons au beau milieu d’une crise mondiale de l’éducation provoquée par la pandémie de COVID-19, qui a encore aggravé les inégalités, en particulier pour les élèves et les enseignants les plus vulnérables ». L’une des questions qu’elle a soulevées à cet égard était la suivante : « Une préoccupation majeure est que dans leur réponse à la pandémie, les gouvernements ont souvent laissé pour compte les personnes les plus marginalisées ».

Stefania Giannini, sous-directrice générale de l’UNESCO pour l’éducation, a souligné dans son exposé que « notre monde en évolution rapide doit relever des défis majeurs – depuis la pandémie de COVID-19 jusqu’aux changements climatiques sans oublier les conflits, les déplacements de population, la technologie, l’intolérance et les discours haineux – qui ne feront que creuser davantage les inégalités et feront sentir leurs effets pendant les prochaines décennies si nous ne prenons pas de mesures ». Elle a plaidé pour une reprise incluant un financement adéquat de l’éducation et a insisté sur l’importance vitale des enseignant·e·s pour l’inclusion dans l’éducation en déclarant : « Le rapport nous montre qu’une éducation inclusive ne saurait être réalisée sans les enseignants, des enseignants soutenus et préparés à créer des salles de classe dans lesquelles tous les apprenants ont leur place ».

Lors d’un tour de table, Mark Potter, directeur de la Berhampore School à Wellington en Nouvelle-Zélande et responsable exécutif national du NZEI Te Riu Roa a présenté des exemples pratiques de la manière dont l’inclusion est appliquée dans son établissement. Il a souligné qu’il est essentiel d’« adapter l’école à l’enfant et pas l’enfant à l’école ».

Sonia Alesso, secrétaire générale de la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina, a déclaré que pour garantir une main-d’œuvre diverse reflétant la diversité dans les salles de classe, « il sera essentiel de revoir et d’adapter les cadres et réglementations actuels concernant le travail décent, notamment pour les enseignantes et enseignants et les personnels de soutien à l’éducation handicapés ou issus d’autres milieux marginalisés. Cela doit bien évidemment se faire en consultation avec les enseignantes et enseignants ».

Alors que le Rapport GEM a souligné l’importance de l’inclusion et le rôle essentiel des enseignant·e·s, Hopgood s’est inquiétée du fait que « les recommandations du Rapport GEM pourraient avoir mis davantage en lumière l’importance du dialogue avec les enseignantes et enseignants et nous nous réjouissons que ce webinaire donne aux enseignants et à leurs organisations représentatives l’occasion de discuter de l’éducation inclusive sous l’angle des enseignants ».

Lors du tour de table, Jobicks Kalumba, secrétaire permanent et ministre de l’Éducation de Zambie, a été invité à présenter le point de vue d’un gouvernement. Il a déclaré être convaincu que, dans le cadre des réformes en cours, les enseignant·e·s de tous les centres de formation recevront les connaissances de base sur l’éducation inclusive. Les enseignant·e·s sont des maillons essentiels pour faire de l’éducation inclusive une réalité.

Le rapport et le webinaire ont évoqué un grand nombre de groupes qui doivent être concernés par l’éducation inclusive. Baguma Filbert Bates, secrétaire général de l’Uganda National Teachers’ Union, a parlé de l’importance de l’équité et de l’inclusion pour l’éducation des réfugié·e·s et des communautés d’accueil. Il a également souligné les graves problèmes que rencontrent les camps de réfugiés, notamment les taux élevés de violence sexuelle et de genre à l’égard des femmes et des filles.

Le webinaire s’inscrit dans le cadre d’un processus de réflexion, de discussion et d’action sur l’inclusion et l’éducation. Les co-organisateur·trice·s de ce webinaire poursuivront leur collaboration sur une problématique essentielle pour l’éducation, mais également pour bâtir des sociétés plus décentes et plus durables.

Le Rapport GEM 2020 complet (en anglais) peut être consulté ici.