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Le COVID-19 est craint partout sur la planète et représente une énorme menace pour chaque aspect de notre vie. Il affecte tout le monde. Les scènes auxquelles nous assistons actuellement nous semblent en quelque sorte très familières. Elles ressemblent à des scènes des films mais sont malheureusement réelles. Il s'agit d'un événement sans précédent dans l'histoire humaine. Chaque nation est confrontée à ce défi, bien que l'ampleur des dommages puisse être quelque peu différente. Comme aucun État ne peut résoudre ce problème seul, les efforts de collaboration entre les pays sont le seul moyen de surmonter cette pandémie.

En Corée du Sud, le premier cas confirmé a été signalé le 20 janvier 2020, comme aux États-Unis et, en termes de niveau d'urgence, le Centre coréen pour le contrôle et la prévention des maladies (KCDC) est immédiatement passé du « niveau de vigilance » au « niveau de prudence ». Cette décision gouvernementale rapide et efficace a permis de minimiser l’impact du virus. Jusqu'au 19 février, seulement 29 cas confirmés avaient été révélés en Corée, sans entraîner de décès. De nombreuses personnes dans les rues ont commencé à enlever leur masque, car les cas confirmés étaient très peu nombreux et les gens étaient de moins en moins inquiets. Les Coréen·ne·s pensaient que ce virus allait bientôt disparaître. Mais la situation a commencé à changer radicalement. Le 19 février, une épidémie de masse s’est développée au sein d’un groupe religieux appelé « Shincheonji» à Daegu, une ville située dans la partie sud-est du pays. Les membres du groupe religieux avaient été en contact avec ce qu’on appelle un « super-propagateur », le 31e cas confirmé, qui avait rejoint une célébration à l'église, et était rentré en contact avec de nombreuses personnes dans l'église et dans un salon funéraire. Le 23 février, le KCDC a élevé le niveau d’alerte à « sévère », qui est le niveau le plus élevé. Les cas confirmés ont commencé à augmenter en progression géométrique. Le 26 février, on comptait 1.146 cas confirmés et 11 décès. La Corée du Sud est devenue le pays avec le deuxième plus grand nombre de patients, après la Chine. A ce moment, on comptait 77.658 cas confirmés en Chine et 53 cas confirmés aux États-Unis. En raison de la propagation rapide du virus, le gouvernement a tout d’abord reporté l'ouverture des écoles du 2 mars au 9 mars, puis ensuite au 23 mars. L’ouverture des écoles a enfin été à nouveau postposée au 6 avril. Le 20 avril, il y avait un total de 10.674 cas confirmés, 8.114 cas guéris et 229 décès dus au COVID-19 en Corée du Sud. Selon le KCDC, moins de 20 nouveaux cas d’infections sont relevés par jour dans le pays.

Les écoles ouvrent en ligne

Pour le ministère de l'Éducation, l'ouverture des écoles était l'une des plus grandes préoccupations et ne pouvait plus être reportée car les parents et les élèves ne pouvaient pas attendre indéfiniment - plus particulièrement, les élèves de 12e année devaient se préparer à l’examen d’entrée à l'université, et les élèves de 9e année devaient se préparer à entrer au lycée. Le 31 mars, le ministère de l'Éducation a annoncé que la fermeture des établissements scolaires était maintenue, mais que des cours à distance en ligne à l'échelle nationale seront donnés aux élèves de 12e et 9e en premier lieu, à partir du 9 avril, puis pour les autres classes, une semaine plus tard, le 16 avril. Le gouvernement a suggéré que trois types de cours à distance en ligne soient fournis : 1) des cours en ligne interactifs en temps réel entre les enseignant·e·s et les élèves, 2) l'utilisation de contenu en ligne déjà enregistré, et 3) des cours en ligne basés sur les devoirs. Dans chaque école, les enseignant·e·s pouvaient choisir l'un d'eux ou les mélanger. Après cette annonce, les enseignant·e·s ont commencé à préparer les classes en ligne afin de les ouvrir les 9 et 16 avril. Le 9 avril, des cours en ligne pour les élèves de 9e et de 12e année ont été ouverts dans tout le pays. Il y a eu quelques problèmes techniques, mais dans l'ensemble, l'ouverture des cours en ligne a été un succès. Le taux de fréquentation à l'échelle nationale a atteint 98 %. Cela signifie que la plupart des étudiant·e·s étaient inscrit·e·s en ligne et suivaient des cours. Le 16 avril, les enseignant·e·s de la 4e à la 8e année et de la 10e à la 11e année ont commencé des cours à distance en ligne. Et les élèves de la première à la troisième année les ont commencés le 20 avril, sans problème majeur.

Au-delà de la fracture numérique

La Corée du Sud dispose d'un réseau Internet très solide et stable à travers tout le pays. Les enseignant·e·s jouissent d’excellentes connaissances pour utiliser les divers types de TIC. Lorsque le ministère de l'Éducation a annoncé l'introduction de cours en ligne le 31 mars, les enseignant·e·s et les parents ont été très surpris par la nouvelle, mais les enseignant·e·s ont rapidement commencé à préparer leurs cours en ligne parce que nous avons développé socialement des outils en ligne à appliquer aux nouvelles circonstances. La plupart des étudiant·e·s disposent déjà d'équipements électroniques tels que smartphones, ordinateurs portables, ordinateurs de bureau ou tablettes. Dans mon école, l’ensemble des 1.000 élèves ont des appareils électroniques permettant l'apprentissage et l'enseignement en ligne. Les enseignant·e·s sud-coréen·ne·s proposent désormais de nouvelles idées et techniques à utiliser dans les paramètres de leur enseignement en ligne. Cependant, les enseignant·e·s sont très préoccupé·e·s. Si les cours en ligne se poursuivent, cela peut affecter directement les étudiant·e·s, en particulier les étudiant·e·s pauvres. Nous ne nous soucions pas beaucoup de la fracture numérique, mais nous nous inquiétons de la fracture socio-économique parmi les étudiant·e·s. Si un élève a un profil socio-économique plus élevé, ses parents peuvent lui fournir plus d’aide en embauchant des professeur·e·s privé·e·s qui géreront la classe en ligne avec les élèves, ou l’envoyer dans des centres d’enseignement privés coûteux qui aideront les élèves à suivre les cours en ligne. Dans l'intervalle, les élèves pauvres seront laissés seuls à la maison sans aucun soutien car leurs parents doivent aller travailler pour gagner leur vie. Le même phénomène peut être observé entre les zones urbaines riches et les zones rurales pauvres. L'éducation implique fondamentalement une interaction face à face. Même si certains appareils numériques peuvent fournir des matériaux supplémentaires, les êtres humains doivent se rencontrer pour apprendre les un·e·s des autres et avec les un·e·s et les autres.

Travailleur·euse·s très touché·e·s et vulnérables : les personnels de soutien à l'éducation

En Corée du Sud, les enseignant·e·s jouissent d’une position stable, en comparaison avec d'autres travailleur·euse·s. Indépendamment de l’apparition massive du virus et de la fermeture des bâtiments scolaires, les salaires des enseignant·e·s n’ont pas changé, mais sont restés fixés en fonction du système de paiement basé sur l’ancienneté. Cependant, la situation des personnels de soutien à l'éducation, principalement des employé·e·s des cantines scolaires, n'est pas la même. Il·elle·s ne sont pas payé·e·s pendant les vacances scolaires et les écoles auraient dû ouvrir leurs portes le 2 mars. L’ouverture a été retardée. Les travailleur·euse·s des cantines étaient confronté·e·s à des difficultés financières car il·elle·s doivent travailler pour gagner leur vie. La Confédération coréenne des syndicats, qui inclut le syndicat des enseignant·e·s et les syndicats des personnels de soutien à l’éducation, a soulevé cette question et fait pression sur le ministère de l’Éducation pour qu’il prenne les mesures nécessaires. Le gouvernement a reconnu que cette situation était grave et a proposé une solution. Le gouvernement a demandé aux travailleur·euse·s des cantines scolaires de venir à l'école à partir du 23 mars. Il·elle·s préparent maintenant la réouverture des écoles en nettoyant les installations des cantines et en suivant une formation supplémentaire.

La réponse du syndicat d’enseignants

Après l'apparition massive de COVID-19, le Syndicat coréen des enseignants et enseignantes et des travailleurs et travailleuses de l'éducation (KTU) a lancé une campagne de collecte de fonds pour les élèves, les parents et les personnels de soutien à l'éducation qui ont été gravement touchés par le COVID-19 à Daegu. En une semaine, la campagne a permis de collecter environ 100.000 USD. Le KTU a remis les dons aux élèves et aux parents ou aux personnels de soutien à l'éducation dans le besoin. Le KTU a travaillé avec les autorités éducatives nationales et régionales de diverses manières, telles que des consultations, des déclarations conjointes et des programmes d'études. Le Syndicat d’enseignants a joué un rôle essentiel dans cette situation de pandémie en tant que pont entre le ministère de l’Éducation et les enseignant·e·s. Depuis que les bâtiments scolaires ont été fermés le 2 mars, le KTU continue de parler au nom des enseignant·e·s afin de préparer la prise en charge urgente des jeunes étudiant·e·s et les cours en ligne.

De nombreux médias étrangers ont loué la manière dont la Corée du Sud s'est attaquée au virus. En février, la Corée du Sud avait le deuxième plus grand nombre de cas confirmés et de décès, mais nous avons maintenant un petit nombre de cas confirmés et de décès. Tout le monde est d'accord sur ce point. L'une des raisons est que la population ne se soucie pas de devoir passer un examen médical ou de devoir être hospitalisée, tou·te·s les Sud-Coréen·ne·s étant couvert·e·s par le programme national d'assurance médicale et la plupart d’entre eux∙elles estimant que le gouvernement les protégerait. Un système de santé publique solide est essentiel pour lutter contre une pandémie. Nous jouissons maintenant de la victoire d'un système de soins de santé public solide. Tout comme un système de santé public solide, un enseignement public solide est également vital pour les générations futures. Notre santé et notre éducation sont beaucoup plus importantes que les bénéfices d’entreprises cupides. C’est le moment de se demander pour quelles raisons une nation doit exister. Pensons-y.

Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.