Les syndicats de l’éducation en Afrique francophone sont consternés face à l’absence de consultation concernant la décision du gouvernement de fermer tous les établissements scolaires afin de lutter contre la pandémie de COVID-19. Les syndicats représentant les enseignant·e·s et les personnels de soutien à l’éducation déclarent ne pas avoir été consultés pour déterminer les meilleurs moyens de garantir une éducation de qualité durant la crise.
Mali
Le gouvernement malien a décidé de fermer toutes les écoles et les centres d’apprentissage pendant trois semaines, à partir du 19 mars. Cette décision a été prise sans consultation ou participation des syndicats de l’éducation. Au 18 mars, le Mali n’enregistrait aucun cas suspect ou confirmé de COVID-19. La fermeture des écoles est une mesure préventive pour éviter la propagation de la pandémie.
Bénin
Les autorités publiques béninoises ont, elles aussi, déclaré la fermeture des établissements scolaires. À cette décision s’ajoute l’interdiction des rassemblements sociaux de plus de 10 personnes. Enfin, des restrictions sont appliquées aux visas d’entrée dans le pays. Tout comme au Mali et au Burkina Faso, la décision de fermer les écoles en raison de la pandémie a été prise en l’absence de toute consultation des organisations représentant les éducateur·rice·s.
Burkina
Aucune date ne peut être envisagée pour la reprise des cours au Burkina. Pour aider les élèves qui ont la télévision, sur initiative d’une chaîne privée, une émission éducative est diffusée en direct.
L’Unité d’action syndicale, qui regroupe des syndicats de l’éducation, a adressé un message aux travailleur∙euse∙s et à la population pour inviter chacun∙e à protéger et à se protéger. Elle a aussi appelé le gouvernement à lutter contre la flambée des prix des produits de première nécessité, due principalement à la spéculation.
République démocratique du Congo
Le Président du pays Félix Antoine Tshisekedi a ordonné la fermeture de toutes les écoles pendant quatre semaines, à partir du 18 mars. La direction et le personnel enseignant des établissements privés, en particulier, ont averti que ces fermetures auraient des répercussions négatives sur leurs salaires.
Sénégal
Les écoles et les universités du pays seront fermées jusqu’au 3 avril. Cette décision vient s’ajouter à la situation déjà difficile que traverse l’éducation: retards dans la mise en œuvre des programmes d’études, pénurie préoccupante de personnel enseignant et mobilisation des syndicats pour protester contre le report de l’entrée en vigueur des conventions collectives.