Ei-iE

Déclaration | Les éducateur·rice·s doivent jouer un rôle dans la lutte contre la crise du COVID-19

Publié 12 mars 2020 Mis à jour 19 mars 2020
Abonnez-vous à nos newsletters

Le 10 mars, l’UNESCO a annoncé la mise en place d’un groupe de travail d’urgence et d’une communauté de pratique qui soutiendront les efforts des pays en vue de minimiser les répercussions du COVID-19 dans le domaine de l’éducation. Les éducateur·rice·s saluent la mobilisation rapide des instances internationales et insistent sur la nécessité d’inclure les enseignant·e·s et les personnels de soutien à l’éducation dans les actions des organes nouvellement créés et de tenir compte de leurs idées afin d’adopter une attitude efficace face à l’épidémie.

Selon les dernières données de l’UNESCO, 22 pays ont décidé de fermer toutes les écoles à l’échelle nationale dans le but d’endiguer la propagation du COVID-19. Résultat: plus de 372 millions d’élèves sont contraints de rester chez eux.

L’UNESCO a convoqué une réunion d’urgence des ministres de l’Éducation le 10 mars afin de discuter des mesures destinées à limiter les conséquences du COVID-19 dans le domaine de l’éducation. À l’issue de la réunion, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a annoncé la création d’un groupe de travail d’urgence qui aidera les pays à communiquer des instructions précises et à mener des actions efficaces. En outre, l’UNESCO va instaurer une communauté de pratique appelée à faciliter la transmission d’informations, la formation des collègues et l’organisation de cours à distance.

L’Internationale de l’Éducation applaudit l’initiative de l’UNESCO. Nous sommes en effet déterminé∙e∙s à contribuer à la mise en œuvre de mesures efficaces. Les éducateur·rice·s sont particulièrement bien placé·e·s pour partager leur expérience, leurs connaissances et leurs conseils en vue de minimiser l’impact de la crise sur l’éducation. Aussi, nous considérons qu’il est indispensable de les impliquer dans les groupes de travail nouvellement établis pour qu’il∙elle∙s puissent mener des actions adéquates contre la pandémie.

Nous pensons que toute stratégie fructueuse envisagée pour freiner la propagation du virus doit être proportionnelle, cohérente et axée sur la santé et la sécurité. À titre d’exemple, la fermeture des écoles et de toutes les institutions sont des décisions susceptibles d’affecter les élèves, le personnel et la communauté dans son ensemble. Les gouvernements doivent par conséquent se tenir prêts à en atténuer toutes les conséquences potentielles. Il est essentiel d’éviter que cette crise sanitaire n'affecte pas également le monde de l'éducation.

Dans les endroits où les écoles sont fermées, des solutions informatiques peuvent fournir des outils nécessaires à l’apprentissage à distance mais elles ne doivent être perçues que comme des alternatives à court terme. En effet, l’apprentissage à distance ne pourra jamais se substituer au face à face pédagogique entre les enseignant·e·s et leurs élèves et aux interactions entre les élèves qui sont au cœur de l’enseignement et de la vie scolaire.

Par ailleurs, alors que nous sommes favorables au soutien des entreprises de technologie face aux difficultés actuelles, les gouvernements ne devraient cependant pas autoriser les entités commerciales à tirer profit de la crise au détriment des enfants en privatisant l’éducation. Cette crise ne doit sous aucun prétexte faire fi du droit fondamental de tout enfant, jeune ou adulte à bénéficier d’un enseignement public de qualité.

David EdwardsSecrétaire généralInternationale de l'Éducation