Les syndicats de l’éducation ont rencontré le président argentin pour décider des étapes suivantes après la relance du dialogue social par le gouvernement.
Un nouveau cycle commence pour le dialogue social argentin, avec la réouverture par le gouvernement d’Albert Fernández de la commission nationale paritaire pour l’enseignement. Gouvernement et syndicats de l’éducation se sont réunis à Buenos Aires pour décider des premières étapes après la relance du dialogue social. Ont participé à cette réunion: David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation; Hugo Yasky, député national et Président de l’Internationale de l’Éducation Amérique latine; Sonia Alesso, Secrétaire générale de la CTERA; Roberto Baradel, Secrétaire général du SUTEBA; Carlos de Feo, Secrétaire général de la CONADU; Combertty Rodríguez, Coordinateur régional principal pour la région Amérique latine de l’Internationale de l’Éducation; et Eduardo Pereyra, Secrétaire des relations internationales au sein de la CTERA.
David Edwards a félicité Alberto Fernández pour la relance du dialogue social, en soulignant que la commission nationale paritaire était une institution unique dans la région. Il a exprimé le soutien de son organisation au gouvernement argentin dans le cadre du processus de négociation concernant la dette extérieure, que le gouvernement argentin mène actuellement en vue d’aboutir à un accord visant à créer les conditions favorables à une croissance durable de l’économie du pays et permettant de garantir le financement durable de l’enseignement public. David Edwards s’est également engagé à défendre fermement la position de l’Argentine dans les forums internationaux face au Fonds monétaire international et aux créanciers privés, en vue d’adapter les conditions et les montants de la dette et éviter de suspendre le financement de l’éducation. L’Internationale de l’Éducation demandera au Fonds monétaire international que les nouvelles négociations entourant la dette aient pour objectif le développement de l’éducation et la réalisation des Objectifs de développement durable, avec le soutien de la communauté internationale.
Le Président Fernández a accepté l’invitation de l’Internationale de l’Éducation à participer et à prendre la parole à l’occasion d’une conférence sur la démocratie qui aura lieu l’automne prochain à New York.
Vers un consensus
Le ministre de l’Éducation Nicolás Trotta, présent à la réunion, a précisé aujourd’hui dans le journal officiel (page 12), que la décision de réinstaurer la commission nationale paritaire indiquait une volonté d’engager « un processus de construction du consensus ». Il a également annoncé une augmentation du salaire minimum – une annonce qui ouvrira les négociations qui se tiendront au cours des prochains jours dans de nombreuses provinces – et a félicité les syndicats pour les « remarquables efforts » déployés pour rétablir le processus de négociation.
Lors d’une conférence de presse, Sonia Alesso a salué l’ouverture d’un forum de discussion sur les questions salariales, les conditions de travail, la formation et les compétences du personnel enseignant et a déclaré que les syndicats demanderaient au ministère d’appliquer la loi sur le financement de l’éducation et d’augmenter l’investissement dans ce secteur à 6% du PIB.
Commission nationale paritaire
La table de négociation a été créée en 2006, en vertu de la loi sur le financement de l’éducation. Son rôle consiste à fixer le salaire minimum du personnel enseignant à l’échelle nationale. Sous le gouvernement Macri, cette table de négociation n’a été convoquée qu’à une seule occasion en 2016 et a été immédiatement abrogée, malgré l’opposition des syndicats. Ces derniers ont organisé de nombreuses actions et ont bénéficié d’un important soutien au niveau international.
Depuis l’élection du nouveau gouvernement d’Alberto Fernández, le dialogue social a été réinstauré en Argentine et les cours commenceront lundi prochain.