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Philippines: De nouvelles attaques contre les enseignant·e·s et leur syndicat

Publié 27 février 2020 Mis à jour 16 juillet 2024
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Malgré la solidarité internationale, les violations des droits humains syndicaux se poursuivent aux Philippines. La campagne de marquage et de diffamation visant les membres de l’Alliance of Concerned Teachers s’intensifie.

L’Alliance of Concerned Teachers (ACT), l’un des affiliés de l’Internationale de l’Éducation aux Philippines, fait état de nouvelles attaques contre ses membres depuis le début de l’année. Deux dirigeants régionaux de l’ACT sont confrontés à de nouvelles accusations fabriquées de toutes pièces pour abus d’enfants et trafic d’êtres humains, destinées à les faire taire. Le 3 février, un mandat d’arrêt a été lancé contre l’un des présidents régionaux de l’ACT. La police continue à dresser le profil des membres de l’ACT, avec un nouveau cas enregistré le 14 février dans la province de Bataan, région 3. Les noms des dirigeant∙e∙s de l’ACT dans la province ont été répertoriés dans un mémorandum confidentiel de la police nationale philippine.

Raymond Basilio, Secrétaire général de l’ACT et membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation, est la cible d’un harcèlement constant et reçoit des menaces de plus en plus alarmantes.

Une campagne de diffamation et d’intimidation

Les attaques contre le syndicat des enseignants ont commencé au début de 2019. Utilisant une stratégie de marquage, le gouvernement et ses partisans ont monté une campagne de diffamation et d’intimidation contre le syndicat. Les membres et les dirigeant∙e∙s de l’ACT ont été accusés de terrorisme, suivis dans les rues, harcelés, ont fait l’objet de fausses accusations, ont été arrêtés et même abattus. Fin octobre 2019, deux enseignants et membres de l’ACT ont été abattus dans leur classe, devant leurs élèves, lors d’une tentative d’assassinat extrajudiciaire.

L’escalade de l’hostilité à l’égard du syndicat des enseignants intervient suite à une journée internationale de solidarité. Le 10 décembre 2019, Journée des droits humains, les fédérations syndicales internationales, dont l’Internationale de l’Éducation, ont organisé une action commune pour sensibiliser aux attaques contre les syndicalistes par l’administration Duterte et ses partisan∙e∙s.

Réagissant aux derniers développements aux Philippines, David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Education, a déclaré: « Nous ne nous découragerons pas. Nous devons nous mobiliser et montrer à Duterte que nous ne reculerons pas devant la défense des droits humains et syndicaux. Ces droits ne sont tout simplement pas négociables. Nos collègues bénéficient de notre soutien et de notre solidarité. »

Soutenez les enseignant·e·s aux Philippines

Rejoignez près de 9.000 syndicalistes et signez la pétition LabourStart pour soutenir l’Alliance of Concerned Teachers.

Si vous avez déjà signé la pétition, veuillez la partager avec vos collègues et nous aider à augmenter la pression sur le régime Duterte jusqu’à ce que les droits humains et les droits syndicaux soient respectés dans l’ensemble des Philippines.

Pour en savoir plus sur la situation aux Philippines, lisez le blogue de Raymond Basilio ou écoutez les podcasts avec France Castro de l’ACT (en anglais) et avec la journaliste Maria Ressa(en anglais).