La crise des droits humains et syndicaux au Chili s'aggrave, les responsables syndicaux de l’enseignement étant harcelés en toute impunité par les pouvoirs de l'État.
L'Internationale de l'Éducation (IE) et son Bureau régional pour l'Amérique latine (IEAL) rejettent les actes d'espionnage et de harcèlement à l’encontre de trois dirigeants sociaux et syndicaux au Chili, parmi lesquels Mario Aguilar, président du Colegio de Profesores de Chile, organisation affiliée à l'IE.
Récemment, le piratage de pages du gouvernement a permis de divulguer aux médias des informations sur les activités d'espionnage des Carabineros de Chile, le corps de police qui intègre les forces de l’ordre et de la sécurité. Parmi ces informations figuraient des détails sur la surveillance à laquelle trois dirigeants sociaux et syndicaux ont été soumis, y compris leur définition comme « cible d'intérêt » et la création de « fiches de renseignement » les concernant, dont le contenu n'a pas été révélé pour le moment.
Dans des déclarations publiques, M. Aguilar s'est dit préoccupé par cette surveillance dans le cadre d'un état de droit démocratique. L'Internationale de l'Éducation en Amérique latine a décrit l'espionnage dans le contexte politique actuel du Chili, qui ressemblerait de plus en plus à « une dictature, avec des persécutions et de l'hostilité envers ceux qui revendiquent leurs droits ». Pour sa part, l'IE s'est déclarée très préoccupée par la menace à l’encontre des droits humains et syndicaux établis dans de nombreuses conventions internationales.
Les personnes victimes de harcèlement ont déposé un recours en amparo devant la Cour suprême du Chili, mais cet appel a été rejeté, au grand dam des organisations syndicales, qui envisagent de porter plainte auprès des instances internationales.