Après une année de lutte syndicale, le gouvernement a promulgué un décret qui rétablit la Commission paritaire nationale des enseignant·e·s.
Les enseignant·e·s argentin·e·s célèbrent les progrès en matière de dialogue social et les fruits d'une résistance et d'une lutte soutenues par la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina(CTERA - Confédération des travailleur·euse·s de l'éducation de la République argentine). Le décret 92/2020, promulgué la semaine dernière par le gouvernement, a rétabli la Commission paritaire nationale des enseignant·e·s – principal organe de dialogue social dans le secteur de l'éducation – dans le pays d'Amérique du Sud.
12 mois de suspension
En janvier 2018, le décret 52/18 du gouvernement de l' Allianza Cambiemos a abrogé la Commission paritaire nationale des enseignant·e·s. À partir de ce moment, la CTERA a mené un plan de lutte que les enseignant·e·s du monde entier ont suivi avec intérêt à travers les réseaux sociaux et le site web de l'Internationale de l’Éducation.
Parmi les événements marquants de cette mobilisation, citons les deux marches éducatives fédérales, avec plus de 400.000 enseignant·e·s de toute l'Argentine occupant la Plaza de Mayo; l'installation devant le Congrès national de l'École publique itinérante, qui a ensuite fait le tour des provinces; les grèves nationales et les mobilisations au Congrès, au ministère de l'Éducation et à la Plaza de Mayo, ainsi que d'innombrables actions syndicales aux niveaux national et provincial. Une plainte a également été déposée auprès de l'Organisation internationale du Travail, avec le soutien de l'Internationale de l’Éducation et d'autres organisations membres.
CTERA: « Nous avons gagné grâce à notre lutte »
« Nous avons gagnée grâce à notre lutte », indique le communiqué de la CTERA signé par Sonia Alesso et Roberto Baradel, respectivement Secrétaire générale et Secrétaire général adjoint. Cette résistance et cette lutte contre la perte d'un outil fondamental pour les travailleur·euse·s de l'éducation ont permis au nouveau gouvernement argentin de prendre l'engagement de le restaurer et, le 22 janvier, la promulgation de ce décret a remis en service la Commission paritaire nationale des enseignant·e·s.
Alesso a souligné que pour la CTERA et « pour tous les travailleurs de l'éducation en Argentine, c'est un triomphe en raison de la lutte incessante qu'ils ont livrée face aux politiques éducatives néolibérales d'ajustement et de retrait des droits ».
Stratégie syndicale
La CTERA a annoncé que la Commission paritaire nationale des enseignant·e·s proposera notamment les axes suivants pour discussion: augmentation du budget de l'éducation, qualité de l'éducation, salaire initial, augmentation du Fondo Nacional de Incentivo Docente (Fonds national d'investissement pour les enseignants) et du Fonds d'indemnisation, formation des enseignants·e·s, entretien et construction d'écoles, programmes socio-éducatifs, questions pédagogiques et politiques éducatives nationales.