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Espagne: l'extrême droite veut imposer un droit de veto à certains contenus éducatifs

Publié 22 janvier 2020 Mis à jour 29 janvier 2020
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Les syndicats de l’éducation ont dénoncé le droit de veto parental, baptisé « PIN parental », que l’extrême droite espagnole défend contre les contenus éducatifs portant sur l’égalité et la diversité dans les écoles.

Le « PIN parental » est au centre d'un débat mouvementé dans le milieu éducatif espagnol. Il s'agit d'une proposition du parti d'extrême droite Vox permettant aux parents d’exercer un droit de veto sur les contenus progressistes dans les activités complémentaires à l'école, empêchant leurs enfants d'y assister (par exemple dans le cas de discussions sur la diversité affective et sexuelle). Le parti d'extrême droite qui, lors des élections de novembre dernier, avait atteint 52 député·e·s sur les 350 qui composent le Parlement espagnol, a imposé cette option pour accorder son vote à la formation du gouvernement de Murcie, plaçant ainsi l'éducation au centre d'un débat sur les droits et les libertés.

Opposition syndicale

Les syndicats de l'éducation en Espagne (y compris la Fesp-UGT et la FECCOO, affiliés à l'Internationale de l'Éducation) s'opposent à cette mesure. Avec d'autres organisations de la Plate-forme d’État pour l’école publique ( Plataforma Estatal por la Escuela Pública), ils ont signé en novembre dernier un manifeste contre le droit de veto des contenus sur la diversité et les libertés dans les écoles.

Ils accusent l'extrême droite de prétendre « influencer, conditionner et surveiller les projets éducatifs des centres d’enseignement, leur programmation générale annuelle et même les compétences légalement réglementées d’organes professionnels ou de leur personnel enseignant établies dans la loi sur l'éducation ». Ils dénoncent l'ingérence dans l'autonomie des centres éducatifs comme une censure et soulignent que le discours de haine promu par certains secteurs d'extrême droite va à l'encontre de la Déclaration universelle des droits de l'Homme (art. 1 et 2), de la Convention relative aux droits de l’enfance, de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (art. 21), de la Constitution espagnole et de plusieurs lois espagnoles.

Les syndicats ont demandé l’intervention du ministère de l’Éducation, qui a annoncé la semaine dernière qu’il ferait appel contre le « PIN parental » dans la région de Murcie. « L'affirmation selon laquelle les familles connaissent à l'avance et autorisent leurs enfants est une objection de conscience déguisée qui pourrait être appliquée au contenu des programmes d’enseignement et qui est contraire à la loi espagnole », a déclaré la ministre Celaá dans des déclarations au journal El País.