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Royaume-Uni: les syndicats soulignent les lacunes du rapport de l’organisme d’inspection Ofsted sur les ‘écoles bloquées’

Publié 20 janvier 2020 Mis à jour 29 janvier 2020
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Les syndicats de l’enseignement au Royaume-Uni ont déclaré qu’un rapport décrivant en détail comment certaines écoles se sont améliorées et d’autres non ne dresse pas un tableau complet de la situation, et qu’ainsi une révision du système d’inspection des établissements scolaires s’impose.

Le 8 janvier 2020, l’Ofsted, Bureau des normes éducatives, des services à l’enfance et des compétences, a publié un rapport intitulé Fight or Flight, How ‘stuck’ schools are overcoming isolation(Combattre ou fuir, comment les écoles ‘bloquées’ surmontent l’isolement). Ce rapport d’évaluation a examiné les raisons pour lesquelles certaines écoles qui avaient auparavant dispensé un enseignement de niveau faible pendant de longues périodes sont parvenues à obtenir des améliorations durables tandis que d’autres n’y sont pas parvenues. L’Ofsted est un organisme gouvernemental chargé de l’inspection des établissements d’enseignement et de développement de compétences aux étudiant·e·s de tous les âges.

NEU: le nouveau cadre d’inspection n’est pas à même de remplir les objectifs fixés

Le National Education Union(NEU) a déclaré que l’Ofsted devrait admettre le rôle qu’il joue dans cette situation. L’« Ofsted reconnaît  le problème des ‘stuck schools’ (écoles ‘bloquées’ qui ont subi quatre inspections de l’Ofsted et qui n’ont pas réussi à  obtenir une bonne ou meilleure note depuis septembre 2006), mais persiste à tout prix à ne pas reconnaître comment il a contribué à créer ce problème », a déclaré Mary Bousted, Secrétaire générale adjointe du National Education Union et membre du Bureau exécutif de l’Internationale de l’Éducation.

Elle a souligné comment des recherches récentes menées par l’ Education Policy Institute ont montré que les écoles situées dans des zones défavorisées étaient plus susceptibles d’éprouver davantage de difficultés à sortir de la catégorie de notation attribuée par l’Ofsted que les écoles situées dans les banlieues prospères. L’ Institute est un groupe de réflexion dont l’objectif est de promouvoir des résultats scolaires de haut niveau par la recherche et l’analyse.

Fuite des enseignant·e·s

L’« Ofsted n’est pas l’arbitre indépendant et objectif qu’il prétend », a déclaré Bousted, ajoutant que « la peur que suscite Ofsted constitue un facteur déterminant qui conduit les chefs d’établissements et les enseignants à fuir ces écoles ».

Elle a par ailleurs indiqué que les évaluations effectuées par l’Ofsted ignorent systématiquement le travail effectué par les écoles situées dans les zones difficiles et où les étudiant·e·s viennent de milieux défavorisés. Même lorsque ces écoles ont des résultats positifs sur le plan des progrès des étudiant·e·s, l’Ofsted leur « attribue des notes négatives de manière disproportionnée et injuste », ce qui peut mettre fin à la carrière des enseignant·e·s et des chefs d’établissements, ajoute-t-elle.

Estimant que le nouveau cadre d’inspection n’« est pas à même de remplir les objectifs fixés », elle a souligné que « loin d’être une force pour l’amélioration de l’éducation dans les domaines qui en ont le plus besoin, Ofsted contribue malheureusement au problème et non à la solution ».

NASUWT: les syndicats font partie de la solution

La National Association of Schoolmasters/Union of Women Teachers(NASUWT) a également constaté que ce rapport faisait écho à son expérience des obstacles que les écoles peuvent rencontrer tout au long de leurs parcours d’amélioration. Ce syndicat était d’accord avec le rapport de l’Education Policy Institute qui indique que les écoles déclarent que les conseils qu’elles reçoivent proviennent fréquemment d’un trop grand nombre de milieux, qu’ils sont souvent contradictoires et ne répondent pas à la réalité des défis auxquels elles sont confrontées.

« Il est par conséquent très décevant que l’on se détourne de ces messages importants en utilisant dans ce rapport des affirmations non vérifiées faites par deux écoles selon lesquelles la ‘voix antagoniste des syndicats’ avait représenté un obstacle à leur progrès », a déclaré Chris Keates, Secrétaire générale par intérim de la NASUWT.

Elle a constaté que les mauvais employeurs continuent à ne pas considérer que le travail des syndicats représente de manière légitime les préoccupations de leurs membres et une solution aux défis auxquels il·elle·s sont confronté·e·s.

Objectifs mutuellement inclusifs

Keates a appelé les employeurs à  « reconnaître le principe éprouvé selon lequel offrir des expériences éducatives de haut niveau aux élèves et garantir aux enseignants des conditions de travail justes et équitables sont des objectifs mutuellement inclusifs ».

« Le meilleur moyen pour que toutes les écoles garantissent aux enseignants et enseignantes des conditions de travail qui leur permettront de transformer les résultats des élèves est de travailler de manière constructive avec les syndicats. »