Huit enfants ont perdu la vie lors de l’effondrement d’une salle de classe dans une école primaire privée à but lucratif de Nairobi, la capitale kenyane, la semaine dernière.
Precious Talent Top School– tel est le nom de l’établissement – s’est effondrée quelques minutes après le début des cours le lundi 23 septembre, tuant 8 enfants et faisant 64 blessés.
Le premier étage du bâtiment s’est effondré et a piégé les enfants en dessous, selon la BBC. D’autres sources journalistiques ont rapporté que l’école n’était agréée que pour accueillir 340 élèves, mais que ce chiffre avait dépassé les 800.
Lors d’une première apparition publique, le ministre de l’Éducation, George Magoha, a présenté des excuses pour cet accident et a promis que des mesures seraient prises à la fin de l’enquête. Plus tard dans la semaine, Moses Wainaina, propriétaire de l’école, a été arrêté et l’établissement a été fermé par les autorités judiciaires locales. Les enfants ont été replacés dans des écoles publiques de la région.
Les nombreuses menaces de la privatisation
Le nombre d’écoles privées à but lucratif au Kenya a connu une forte croissance ces dernières années, passant de 7.742 en 2014 à 16.594 cette année, selon les chiffres officiels. L’Internationale de l’Éducation (IE) et son affilié kenyan, le Kenyan National Union of Teachers(KNUT), critiquent depuis longtemps cette expansion et ont averti des effets négatifs que la privatisation peut avoir. La privatisation est le principal obstacle à la réalisation de l’ODD 4 – une éducation gratuite de qualité pour tou·te·s –, car elle affaiblit le tissu social d’une société et n’est pas synonyme de meilleurs résultats pour les élèves. La preuve en a été apportée par de nombreuses études indépendantes commandées par l’IE dans le cadre de sa campagne Réponse mondiale. Plus grave encore, comme le montre l’effondrement de l’établissement Precious Talent Top School, les conséquences de la privatisation peuvent être directement mortelles, avec la perte de jeunes vies sacrifiées sur l’autel de la cupidité et du profit.
Une circulaire envoyée par le ministère de l’Éducation le 26 septembre a annoncé que toutes les écoles non agréées devaient fermer et que leurs élèves seraient déplacés vers des établissements publics. Wilson Sossion, Secrétaire général du KNUT, a salué l’initiative du ministère et affirmé l’engagement du KNUT d’offrir une éducation de qualité sur un pied d’égalité: « Nous avons demandé au ministre de procéder à la fermeture de toutes les écoles non agréées, y compris Bridge Academies. Pour la simple et bonne raison que les écoles non agréées ne garantissent pas la sécurité des apprenants et apprenantes. Le KNUT et ses membres soutiennent pleinement la circulaire ordonnant la fermeture de toutes les écoles illégales à l’intérieur du territoire kenyan. »