L’Internationale de l’Éducation se réjouit de la libération de six enseignants djiboutiens arrêtés, mais demande un non-lieu définitif et leur réhabilitation, ainsi que l’annulation de la condamnation de 3 mois de sursis d’une collègue les ayant défendus.
Le 19 septembre, le tribunal compétent a prononcé la libération provisoire, après presque quatre mois de détention au pénitencier de Gabode et de péripéties judicaires, de:
- Mohamed Samireh, professeur d’économie,
- Abdoul-Mahin Hassan, professeur d’économie,
- Youssouf Mohamed Hamid, professeur de philosophie,
- Moussa Djama Ali, professeur d’histoire-géographie,
- Abdourazak Ibrahim, professeur de mathématiques, et
- Kassim Abdoulkader, professeur de mathématiques.
Ceux-ci sont néanmoins toujours en attente d’un non-lieu définitif et de leur réhabilitation. Les enseignants qui viennent d’être libérés, dont quatre sont des militants syndicaux, exercent leur métier avec sérieux et compétence dans les lycées de Djibouti, nient ces accusations qui portent gravement atteinte à leur probité professionnelle.
Le Syndicat des enseignants et du personnel de l’éducation (SEP) a profité de cette occasion pour appeler à la reconnaissance des partenaires sociaux, ainsi qu’au respect par les responsables de l’administration des textes et règlements légaux régissant le personnel de l’éducation.
« Le SEP se réjouit de cette libération et remercie tous ceux qui ont, de près ou de loin, apporté leur soutien à nos collègues tout au long de ces mois d’épreuves difficiles », déclare le Secrétaire général du SEP Ahmed-Kadar Nour Ismail.
Lors du 8e Congrès de l’Internationale de l’Éducation (IE) en juillet dernier, les éducateur·rice·s du monde entier avaient notamment apporté leur soutien au travers de la « Résolution urgente pour la libération immédiate de six enseignants injustement emprisonnés à Djibouti ».
« Nous demandons la réintégration et le paiement des salaires des enseignants libérés », ajoute le Secrétaire général du SEP.
Le SEP maintient aussi ses demandes concernant une septième collègue Oumalkhaire Robleh Farah, non incarcérée mais condamnée à trois mois de sursis pour diffamation pour avoir défendu ses collègues.
La libération des enseignants fait suite à une pression internationale forte, tant du milieu syndical que des instances de la Francophonie, et est intervenue à l’issue d’une mission à Djibouti d’une délégation de l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour réactiver le programme pour la promotion du travail décent (PPTD) à Djibouti.
L’IE continuera de surveiller la situation des syndicalistes de l’éducation dans ce pays, et rappelle sa condamnation de toute atteinte aux libertés syndicales: l’activité syndicale doit être un droit partout dans le monde. Les syndicats doivent pouvoir défendre les travailleur·euse·s sans être inquiétés et les responsables syndicaux·ales en particulier ne doivent pas être sanctionné·e·s dans l’exercice de leurs activités syndicales.