Réagissant à l’annonce par le gouvernement d’une augmentation des salaires de départ des enseignant·e·s, les syndicats de l’éducation au Royaume-Uni ont reconnu que cette mesure rendrait l’enseignement plus attrayant et contribuerait à atténuer la crise du recrutement et du maintien en poste, mais il est urgent d’investir davantage dans l’éducation.
NEU: les écoles ont besoin d’enseignant·e·s expérimenté·e·s et débutant·e·s
« L’augmentation proposée des salaires de départ des enseignants et enseignants est absolument nécessaire si le gouvernement veut obtenir un nombre suffisant de diplômés désireux de devenir enseignants, mais elle n’est peut-être pas suffisante », a souligné Mary Bousted, Secrétaire générale adjointe du National Education Union(NEU), suite aux informations selon lesquelles Gavin Williamson, Secrétaire à l’Éducation, demandera une augmentation salariale pouvant atteindre 6.000 £ par an pour les nouveaux enseignant·e·s à compter de 2022-23.
Constatant que les objectifs de formation des enseignant·e·s n’ont pas été atteints pendant six années consécutives, Bousted a déclaré que « le financement adéquat de ces augmentations et le retour de tous les enseignant·e·s au moins au niveau de 2010 sont essentiels ».
Bien que les écoles aient besoin d’enseignant·e·s débutant·e·s, il est essentiel de retenir également les collègues plus expérimenté∙e∙s. Le pays a l’un des pires taux de maintien en poste des enseignant·e·s de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), avec près de la moitié des enseignant·e·s qui abandonnent la profession dans les 10 ans, emportant avec eux de vastes quantités de connaissances et d’expérience. Le NEU demande au gouvernement d’aller plus loin et de rétablir les points de rémunération pour la progression statutaire, en négociation avec les syndicats d’enseignants. Cela garantira la transparence, l’ouverture et l’équité du système de rémunération et la mise en place d’incitants appropriés pour que les enseignant·e·s expérimenté·e·s restent dans l’enseignement.
La charge de travail des enseignant·e·s est tout aussi importante pour mettre fin à la crise du recrutement et du maintien en poste, d’autant plus qu’au Royaume-Uni, les enseignant·e·s travaillent le deuxième plus grand nombre d’heures, derrière le Japon, au sein de l’OCDE. Si les heures de travail des enseignant·e·s ne sont pas considérablement réduites, ils continueront à trouver leur rémunération horaire trop faible pour les attirer ou les garder dans la profession, a conclu Bousted.
NASUWT: Il est grand temps d’augmenter la rémunération des titulaires de classe
Chris Keates, Secrétaire générale par intérim de la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers(NASUWT), a également souligné que « des augmentations salariales des enseignants et enseignantes sont attendues depuis longtemps, après près d’une décennie d’érosion salariale qui a fait chuter progressivement la rémunération des enseignants par rapport à celle des autres diplômés ».
Keates a appelé à une action urgente, soulignant que les enseignant·e·s seront déçu·e·s si les augmentations n’entrent en vigueur qu’en 2023: « Des mesures doivent être prises dès maintenant pour améliorer radicalement la rémunération et les conditions de travail des enseignants et enseignants et pour mettre fin à la crise du recrutement et du maintien en poste qui touche les écoles et les académies ».
S’il est nécessaire d’améliorer les salaires de départ des enseignant·e·s, les écoles sont également confrontées à un énorme problème de maintien en poste des enseignant·e·s expérimenté·es. Elle a averti que deux tiers d’entre eux·elles envisageant sérieusement de quitter la profession. L’investissement dans les salaires des enseignant·e·s doit garantir l’amélioration de la rémunération de tous les enseignant·e·s, y compris des enseignant·e·s expérimenté·e·s.