A la suite de la publication des résultats du Certificat général de fin d’études secondaires (General Certificate of Secondary Education – GCSE), les syndicats de l’éducation britanniques saluent le travail acharné des étudiant·e·s et de tou·te·s ceux·elles qui les ont soutenu·e·s, notamment les professionnel·le·s de l’éducation, et soulignent l’impact de ces tests sur le bien-être des étudiant·e·s, ainsi que la nécessité d’élargir le programme d’études.
NEU: la méthode d’évaluation du GCSE réformé est nettement plus préjudiciable à la santé mentale des étudiant·e·s
Félicitant les étudiant·e·s et leurs éducateur·rice·s pour les résultats obtenus au GCSE, Nansi Ellis, Secrétaire générale adjointe la National Education Union(NEU), explique: « Nous sommes néanmoins face à un problème majeur car, selon les membres de la NEU, la méthode d’évaluation du GCSE réformé est nettement plus préjudiciable à la santé mentale des étudiants».
Au Royaume-Uni, le GCSE est un titre académique généralement acquis par les étudiant·e·s dans plusieurs disciplines de l’enseignement secondaire en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. La suppression de certains cours et l’évaluation de la majorité des matières uniquement au moyen d’examens passés en fin de 11e année fait du GCSE « une expérience de type tout ou rien dont l’enjeu est particulièrement important pour les étudiants, sans réelle utilité par ailleurs, et centrée sur l’étude des matières les plus propices à la réussite des examens, plutôt que sur le développement d’un ensemble de compétences plus large », a ajouté Ellis.
A la suite des réformes, la difficulté et l’ampleur du contenu du GCSE ont été renforcées, si bien que la majorité des écoles se sentent contraintes de commencer les cours associés au GCSE dès la 9e année, voire plus tôt, afin de pouvoir éplucher toutes les matières. Cette situation a entraîné, à partir de 2016, une réduction du programme d’études pour les étudiant·e·s, ainsi qu’une baisse de 30 % des inscriptions dans les matières autres que celles du Baccalauréat anglais (EBacc), telles que les arts, la musique, le design, la technologie, l’éducation physique, la formation religieuse et les études sociales.
Ellis attribue cette baisse aux mesures de responsabilisation du gouvernement comme les programmes EBacc et Progress 8, qui obligent les écoles à se concentrer sur les matières académiques de base, sans tenir compte des intérêts des étudiant·e·s, et à revoir le financement des écoles et des collèges, tel que l’imposent les gouvernements conservateurs.
Pour éliminer les nombreux effets collatéraux négatifs du système actuel, les éducateur·rice·s proposent de libérer les écoles du « carcan » que représentent les programmes Progress 8 et EBacc et demandent que les moyens leur soient donnés de mettre en avant leur expertise professionnelle pour aider les étudiant·e·s à choisir les cours à suivre.
Les éducateur·rice·s ne sont pas les seul·e·s à souhaiter une réforme. Ellis explique que « plusieurs universitaires, groupes de réflexion et personnalités politiques du secteur, telles que des anciens ministres de l’Education et l’actuel président du Comité spécial de l’éducation, soutiennent les revendications des professionnels de l’éducation en faveur de la suppression de ces mesures ».
NASUWT: les jeunes risquent de ne plus avoir accès à un programme d’études complet et équilibré
Selon Chris Keates, Secrétaire générale par intérim de la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers(NASUWT), « la régularité des résultats d’une année à l’autre, malgré la révision du système de notation et la modification de la structure des qualifications, témoigne des efforts déployés par les élèves et de l’engagement de leurs enseignants à les aider à réaliser au mieux leurs objectifs ».
Elle souligne toutefois les inquiétudes que nourrit la NASUWT face à la forte baisse du nombre d’inscriptions au GCSE dans certaines matières non couvertes par l’EBacc, comme la formation religieuse, le design et la technologie: « Il s’agit d’une conséquence inévitable de la pression exercée sur les écoles pour qu’elles accordent la priorité aux matières inscrites à l’EBacc, ce qui a conduit de nombreuses écoles à réduire les matières qui n’en font pas partie, ainsi que le personnel et les ressources associés ».
La NASUWT demeure convaincue que cette situation ne permet plus aux jeunes de suivre un programme d’études exhaustif et équilibré, et limite leurs opportunités d’apprentissage.