L’Internationale de l’Education et le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation exigent la relaxe immédiate de sept enseignant·e·s arrêtés à Djibouti suite à des accusations infondées.
Le Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (CSFEF), qui regroupe les syndicats de l’éducation de l’espace francophone et fait partie de l’Internationale de l’Education (IE), a été informé de l’arrestation de sept enseignant·e·s à Djibouti.
Six d’entre eux, Mohamed Samireh, Abdoul-Mahin Hassan, Youssouf Mohamed Hamid, Moussa Djama Ali, Abdourazak Ibrahim et Kassim Abdoulkader, sont accusés d’avoir divulgué les sujets du baccalauréat de la session 2019. Ils sont toujours maintenus en détention malgré une décision de libération provisoire prononcée par le tribunal, le procureur général ayant fait appel.
Une autre enseignante, Oumalkhaire Farah Robleh, qui a exprimé son soutien envers ses collègues emprisonnés sur les réseaux sociaux, a quant à elle été condamnée à 3 mois avec sursis pour diffamation. Elle n’a évité la prison que du fait d’être enceinte de 8 mois.
Selon les informations recueillies par le CSFEF auprès des deux syndicats de l’éducation affiliés à l’IE dans le pays, à savoir le Syndicat des enseignants et personnels de l’éducation (SEP) et le Syndicat des professeurs des collèges et lycées de Djibouti (SYNESED), ainsi que de la centrale syndicale l’Union Djiboutienne des travailleurs (UDT), ces accusations sont totalement infondées.
« Ces enseignants, dont quatre sont des militants syndicaux, exercent leur métier avec sérieux et compétence dans les lycées de Djibouti. Ils n’avaient en outre aucun moyen de se procurer les sujets du baccalauréat par avance », explique le Président du CSFEF Jean-Hervé Cohen dans un communiqué de presse en date du 23 juin. « Ils nient ces accusations qui, par ailleurs, portent gravement atteinte à leur probité professionnelle. »
Outre les poursuites pénales engagées à leur encontre, les sept enseignants ont appris qu’ils faisaient également l’objet d’une procédure disciplinaire qui pourrait mener à leur radiation pure et simple.
Dans une lettre au Président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, l’IE et le CSFEF se sont joints au SEP et au SYNESED pour exiger la relaxe immédiate des enseignants injustement accusés, la fin des procédures disciplinaires engagées à leur encontre, ainsi que le respect de la liberté syndicale pour tous les enseignants de Djibouti.
Omar Ali Ewado, Secrétaire général adjoint du Syndicat des Enseignants du Premier Degré (SEP) et fondateur de la Ligue djiboutienne des droits humains, souligne de son côté que « ces enseignants ont été pris comme boucs émissaires. Les sujets n’ont pas été divulgués sur les réseaux sociaux. Ils n’ont pas procédé à une ‘déstabilisation du système éducatif’ en mettant des sujets sur les réseaux sociaux. »
Les syndicats djiboutiens attendent les résultats du procès de ces sept enseignant·e·s dans le courant de la semaine.
L’IE et le CSFEF apportent leur soutien plein et entier aux collègues emprisonnés, et continueront à suivre l’évolution de la situation des enseignant·e·s et des droits humains et syndicaux à Djibouti.
Vous pouvez en apprendre plus sur la situation d’enseignants injustement détenus à Djibouti dans ce blogécrit par le Secrétaire général du SEP Ahmed-Kadar Nour Ismail.