Pour marquer la Journée internationale de la femme cette année, l’Internationale de l’Education et ses organisations membres reconnaissent les contributions des femmes aux sociétés à travers le monde, commémorent leurs réalisations, et demandent aux gouvernements du monde entier d’adopter une Convention et une Recommandation contraignantes sur la violence à l’égard des femmes et des hommes dans le monde du travail.
#CeNestPasUneCampagne – Il s’agit de vies réelles
La violence fondée sur le genre constitue l’une des barrières les plus persistantes face au droit à l’éducation. Les organisations membres de l’Internationale de l’Education (IE) en Afrique australe, orientale et occidentale prennent ce problème à bras le corps au moyen d’une initiative baptisée « Les syndicats de l’éducation s’activent pour éradiquer la violence fondée sur le genre en milieu scolaire(VGMS) ».
Et pour nous, éducateur·rice·s, la violence au sein ou en dehors des écoles constitue également un problème lié au lieu de travail.
35 % des femmes de plus de 15 ans, soit 818 millions à l’échelle mondiale, ont déjà subi des violences sur leur lieu de travail, à la maison ou au sein de leur communauté. Accordez juste une minute de réflexion à ce nombre: c’est plus que l’ensemble de la population européenne... et il augmente encore lorsqu’il s’agit des femmes confrontées non seulement à des discriminations fondées sur le genre, mais aussi à des discriminations et à une marginalisation fondées sur leur origine ethnique, leur identité de genre, leur appartenance à un groupe autochtone, leur handicap, leur statut de migrante ou de réfugiée et/ou leur âge, pour ne citer que celles-ci.
A ce jour, l’ Organisation internationale du Travail(OIT) a adopté cent quatre-vingt-neuf (189) normes sur les principes et les droits fondamentaux qui doivent être observés et respectés sur le lieu de travail. Toutefois, aucune de ces normes n’aborde la violence fondée sur le genre, alors que cette violence constitue l’une des violations les plus tolérées des droits humains des travailleur·euse·s.
C’est pourquoi les syndicats, y compris ceux de l’éducation, s’érigent en figure de proue de la 108e Conférence internationale du Travail, en vue d’adopter en juin prochain une Convention et une Recommandation contraignantes sur la violence à l’égard des femmes et des hommes dans le monde du travail.
Il est encore temps d’agir
L’IE encourage ses affiliés à prendre contact avec leur gouvernement et discuter avec lui de sa position vis-à-vis de l’adoption d’un instrument contraignant de l’OIT contre les violences fondées sur le genre dans le monde du travail, et à partager le résultat de cette discussion avec la Confédération syndicale internationale (CSI), qui coordonne l’action des syndicats.La CSI a élaboré une boîte à outils de campagne multilingue pour faire pression et plaider en faveur d’une Convention et d’une Recommandation de l’OIT sur la violence fondée sur le genre dans le monde du travail. Elle est disponible en anglais, arabe, espagnol, français, russe et serbo-croate.
Les éducateur·rices·s et leurs syndicats en première ligne
En tant que mouvement mondial des syndicats et des organisations d’enseignant·e·s et du personnel de soutien à l’éducation, nous célébrons chaque année la journée du 8 mars, qui nous permet de mettre à l’honneur les femmes du monde entier, de reconnaître leurs contributions aux sociétés à travers le monde et de commémorer leurs réalisations.
Nous comptons les semaines et les mois qui nous séparent du 8e Congrès mondial de l’IE, et nous engageons de nouveau en faveur de la progression de l’égalité des genres au sein des syndicats, dans le domaine de l’éducation et dans la société.
Et pourtant... en cette Journée internationale de la femme, nous reconnaissons également le long chemin qu’il nous reste à parcourir pour que les droits des femmes soient universellement reconnus et respectés, et pour que l’égalité des genres soit une réalité dans tous les domaines de la vie.
Dans certains pays, on estime que l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes est tel que les femmes travaillent gratuitement jusqu’à cinquante et un jours par an.
Dans le secteur de l’éducation, les postes de prise de décision sont principalement occupés par des hommes, ce qui signifie que la capacité des femmes à influencer l’élaboration des politiques à l’échelle des gouvernements internationaux, nationaux ou locaux, ainsi qu’au niveau des écoles et des communautés, est très limitée.
Les obstacles sont nombreux lorsqu’il s’agit de faire respecter les droits des femmes de manière universelle et de mettre un terme aux inégalités de genre, comme l’expose en détail le rapport de la Commission mondiale de l’OIT sur l’avenir du travail. Toutefois, en tant qu’éducateur·trices·s, nous disposons de l’outil le plus efficace pour les surmonter: l’éducation.
Nous savons que l’éducation change des vies, qu’il s’agit d’un droit habilitant qui permet de connaître et de comprendre d’autres droits humains. En effet, garantir aux filles l’accès à un cycle complet d’éducation de qualité d’une durée de 12 ans peut même faire économiser à certains pays plus de 15 milliards de dollars américains.
L’IE a également publié une série de blogues #IWD2019 #Education Voices (Voix de l’#Education pour la #JIF2019), et souligne les problématiques de genre et de l’éducation liées aux thèmes et sous-thèmes du 8e Congrès mondial de l’IE. Vous pouvez les lire ici.