Une étude portant sur l’identité professionnelle des enseignant·e·s, réalisée par l'Institut de recherche de l’IE à la demande de l’Internationale de l’Education et basée sur sept zones géographiques différentes et cinq études de cas, montre que les enseignant·e·s se préoccupent du bien-être et des progrès des étudiant·e·s. Ils considèrent également que le développement professionnel et l'apprentissage sont au cœur de cette mission, tout comme le statut et le niveau professionnels.
L’IE a publié une étude réalisée par son Institut de recherche et intitulée Constructing Teachers’ Professional Identities(«Construire l’identité professionnelle des enseignant·e·s») ainsi qu’un document complémentaire présentant des études de cas. Les sept zones concernées sont l’Ontario, l’Ecosse, Singapour, la Suède, Berlin, le Chili et le Kenya. Le Centre pour l'utilisation de la recherche et des preuves en éducation (CUREE) a effectué l’examen de la littérature et les études.
L'identité de l'enseignant·e peut simplement être définie comme la signification d’être quelqu'un qui enseigne. Elle variera selon les pays, les cultures et au fil du temps.
Cette étude sera utile aux autorités intéressées par la mise en place de systèmes scolaires centrés sur les enseignant·e·s, concept de plus en plus reconnu comme indispensable à une éducation de qualité. Elle aidera également les syndicats d'enseignants, en tant que voix représentative des enseignant·e·s, à avoir plus d'influence sur les décisions politiques en matière d'éducation.
Bien qu'il y ait eu des différences d'accent entre les zones étudiées, les données recueillies ont confirmé que:
- Les enseignant·e·s placent le bien-être et les progrès de leurs étudiant·e·s avant tout, y compris leur carrière;
- Développement et perfectionnement professionnels constituent le facteur le plus important de l’identité professionnelle des enseignant·e·s. Le rapport de l’IE sur son enquête de 2018 au sujet du statut des enseignant·e·s parvient à la même conclusion en utilisant un volume de données plus important;
- Le bien-être des enseignant·e·s et le respect du public, ainsi que la reconnaissance de leurs contributions sous la forme de salaires corrects et de conditions de travail favorables, contribuent à la qualité des systèmes scolaires; et
- La pénurie d'enseignant·e·s, problème majeur au niveau mondial, varie considérablement en fonction du statut professionnel et du traitement, certaines régions jouissant d'un surplus d'enseignant·e·s.
Le Secrétaire général de l'IE, David Edwards, a souligné la valeur de l'apprentissage centré sur l'enseignant·e pour s'adapter à un changement rapide. Il écrit, dans son introduction à l'étude:
« Le XXIe siècle est bien entamé et les défis à venir augmentent avec la complexité croissante dont nous sommes témoins. La principale conclusion de cette nouvelle étude est que la complexité de l’environnement éducatif actuel ne peut être comprise que si la perspective des enseignants est prise en compte ».
Philippa Cordingley, chercheuse principale de l'étude, a exprimé l'espoir que:
« … ces données puissent aider tous les systèmes éducatifs à créer le cercle vertueux du développement et de l'apprentissage des enseignants, à améliorer leur statut professionnel et à créer de bonnes conditions de travail, qui contribuent tellement au recrutement et à la fidélisation des enseignants et à la réussite des élèves, des enseignants et du système dans les pays les plus performants ».
Les données fournies dans cette recherche serviront non seulement aux ministères de l’éducation et aux autres autorités scolaires, aux enseignant·e·s et à leurs syndicats, mais enrichiront et approfondiront également les discussions en cours actuellement avec l’Organisation de coopération et de développement économiques, l’UNESCO et d’autres institutions sur le rôle central des enseignant·e·s.