Le lien de causalité entre la pauvreté et des résultats scolaires médiocres est mis en évidence dans une nouvelle publication de l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Intitulé « PISA: L’équité dans l’éducation – Eliminer les obstacles à la mobilité sociale », le rapport met en évidence le lien entre le statut socioéconomique et les résultats de l’étudian(e), le bien-être et la mobilité sociale. Les résultats de ce rapport soulignent les défis éducatifs auxquels se heurtent les familles modestes, étant donnée la relation établie entre pauvreté et résultats scolaires médiocres. Pour l’Internationale de l’Education (IE), ce constat traduit, une fois encore, la nécessité pour les gouvernements d’agir sur cette question afin de garantir la justice sociale.
Publiée le 23 octobre, l’étude s’appuie sur des sources très variées, allant du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) à l’Enquête internationale sur les mathématiques et les sciences (TIMSS), en passant par le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PIAAC).
Principales conclusions
Le lien entre la situation socio-économique et la réussite de l’étudiant(e), en particulier lorsqu’il s’agit d’écoles défavorisées, est l’un des principaux constats dressés dans ce rapport. Curieusement pourtant, l’impact négatif de ce lien sur le bien-être des enfants à l’école semble minime. Les conclusions confirment en outre la position défendue de longue date par l’IE au sujet de l’éducation de la petite enfance, et plus précisément son influence positive déterminante eu égard à l’atténuation des conséquences d’une situation défavorisée.
Egalement, le rapport démystifie le concept du libre choix de l’école, l’un des principaux arguments mis en avant par les partisans de la privatisation de l’éducation, indiquant que les réformes visant à favoriser le libre choix de l’école « tendent à accentuer le zonage scolaire et socio-économique ».
Enfin, le rapport formule un certain nombre de recommandations à l’endroit des gouvernements et des décideurs/euses, y compris l’augmentation des ressources allouées aux établissements défavorisés et l’accès à l’éducation de la petite enfance pour tous les enfants.
IE: L’action des gouvernements, un impératif
Selon l’IE, le syndicat mondial des enseignant(e)s, le rapport publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est important en ce sens qu’il met en lumière un aspect fondamental de l’éducation: l’impact d’une situation socio-économique défavorisée sur la vie et l’apprentissage des jeunes.
« L’OCDE met au défi les gouvernements de prendre des mesures concrètes, et ce à juste titre », a déclaré le Secrétaire général de l’IE, David Edwards. « Nous ne pouvons miser sur la résilience scolaire et sociale des jeunes pour espérer les voir transcender les difficultés d’un milieu défavorisé. Ils sont trop nombreux à passer au travers des mailles du filet. »
Edwards a salué les propositions de l’OCDE en faveur d’un plus grand soutien et de ressources accrues au profit des étudiant(e)s, des enseignant(e)s et des écoles dans les zones défavorisées. Il a toutefois souligné que l’égalité des chances en matière éducative ne pouvait être assurée qu’au travers de politiques efficaces visant à éradiquer la pauvreté et améliorer la justice fiscale, avant de conclure: « Les écoles sont au cœur de la santé sociale et économique de la société, mais il incombe aux gouvernements de s’attaquer aux autres maux qui l’accablent. »