Des étudiant(e)s et des politicien(ne)s allemande(e)s ont rencontré des activistes et des syndicalistes de l’éducation de la Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft, et débattu des moyens de lutter contre le fléau du travail des enfants dans le cadre de la campagne des 100 millions.
Le Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft(GEW), une organisation affiliée à l’Internationale de l’Education (IE), a organisé conjointement avec l’organisation de la société civile Brot für die Welt(Pain pour le monde), la réunion nationale allemande de lancement de la campagne des 100 millions pour mettre fin au travail des enfants, campagne lancée par Kailash Satyarthi, prix Nobel de la paix venant de l’Inde.
Cet événement s’inscrit dans le cadre des activités de GEW contre le travail des enfants, y compris leur soutien financier aux projets de l’IE visant à éradiquer le travail des enfants par le biais de leur Fair Childhood Foundation.
Le 7 novembre, le GEW a rencontré à Berlin des jeunes et le Ministre fédéral de la Coopération économique et du Développement Gerd Müller, ainsi que des député(e)s de tous les partis politiques représentés au Parlement allemand, le Bundestag, à l’exception du parti d’extrême droite afD.
Müller s’est explicitement félicité des demandes des jeunes qui réclament le respect des droits de l’enfant et la fin du travail des enfants: « Je pense qu’il est juste que les jeunes élèvent la voix ».
Soulignant qu’il est temps de penser à prendre des mesures législatives, il a rappelé l’expérience de l’alliance textile pour de bonnes conditions de travail dans l’industrie mondiale de l’habillement, qu’il a initiée et qui montre que la bonne volonté seule ne suffit pas. Le ministre a donc proposé aux membres du Bundestag de présenter une pétition multipartite sur le travail des enfants.
Un avenir « libre, sûr et éduqué » pour tous les enfants
La Commissaire aux droits de l'Homme du gouvernement fédéral et membre du Parti social-démocrate (SPD), Bärbel Kofler, a également appelé à une réglementation plus contraignante et a fourni des informations sur le « Plan d’action pour l’économie et les droits humains » du gouvernement fédéral visant à respecter les droits humains dans les chaînes de valeur et d’approvisionnement mondiales.
La Vice-présidente du Bundestag et députée des Verts, Claudia Roth, a évoqué les plus de soixante-dix millions de personnes qui fuient leur foyer dans le monde entier, y compris de nombreux enfants qui ne peuvent aller à l’école. Elle a soutenu les revendications de la campagne des 100 millions pour un avenir qui doit être « libre, sûr et éduqué » pour tous les enfants. « Il existe un lien entre la pauvreté et le travail des enfants, la réduction de la pauvreté et la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant sont des outils importants pour surmonter le travail des enfants », a-t-elle insisté.
Le travail des enfants rapporte de l’argent
Gyde Jensen, députée du Parti démocratique libre (FDP) et présidente de la Commission des droits de l'Homme du Bundestag, a souligné l’importance des droits de l’enfant et proposé une session consacrée à cette question au Bundestag. Au lieu d’adopter de nouvelles lois pour tenir les entreprises responsables des violations des droits humains, elle a appelé à un système d’incitations positives pour promouvoir les responsabilités des entreprises en matière de droits humains.
« Pourquoi n’y a-t-il pas d’obligations légales jusqu’à présent, alors que tous sont unis dans leur condamnation du travail des enfants », a demandé le porte-parole du groupe parlementaire de Linksfraktion (extrême gauche) au Bundestag Stefan Liebich, porte-parole de la politique étrangère. Selon lui, cela est dû à des intérêts dont il faut parler ouvertement: « Le travail des enfants rapporte de l’argent. Si vous voulez changer les choses ici, vous devez être prêt à discuter avec des entreprises qui profitent de l’exploitation des enfants. »
Contexte général
La campagne des 100 millions réclame que tous les enfants et les jeunes grandissent dans la liberté et la sécurité et aillent à l’école. La campagne fera la promotion de ces revendications du 12 au 18 novembre lors d’une semaine d’action mondiale dans de nombreux pays.
Du matériel scolaire et d’action en plusieurs langues sur le documentaire primé « The Price of Free » est également disponible. Le film raconte des histoires d’enfants que Kailash Satyarthi a libérés du travail d’exploitation. Il a été mis gratuitement à la disposition des écoles, des universités et des associations de jeunes le 14 novembre dans le cadre de la Semaine mondiale d’action.
Satyarthi se rendra à Berlin fin novembre et rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel le 27 novembre.
Plus d’informations (en allemand) sont disponibles sur le site web de GEW.