La mort de deux enseignants a poussé les syndicats à réclamer l’intervention du gouvernement afin d’éviter des disparitions supplémentaires parmi les enseignant(e)s en poste dans les zones touchées par la violence et les conflits.
La semaine dernière, la région de Mandera dans le nord-est du Kenya a été ébranlée par le meurtre de deux enseignants, commis par des militant(e)s du groupe terroriste islamiste Al-Shabaab. Après ces meurtres, le Kenya National Union of Teachers(KNUT) a demandé au gouvernement d’accroître la sécurité des enseignant(e)s et des communautés scolaires dans la région. Dans cette région qui se situe à la frontière avec la Somalie et l’Ethiopie, des établissements scolaires sont souvent fermés en raison d’attaques de bandes armées.
« A plusieurs reprises, le KNUT a soumis une série de propositions visant à lutter contre l’insécurité dans les comtés de Mandera, de Wajir et de Carissa, mais les autorités n’ont pas entendu les appels du syndicat », a fait valoir Wilson Sossion, le Secrétaire général du KNUT. Il a ajouté que l’insécurité grandissante perturbait l’apprentissage et l’enseignement dans les zones touchées et entraînait une pénurie d’enseignant(e)s, dans la mesure où ces derniers/ères « sont réticents à l’idée d’être envoyés, transférés ou nommés dans la région du Nord-Est ».
Wilson Sossion a indiqué que le gouvernement kenyan avait l’obligation d’assurer la sécurité dans la région, en adoptant des mesures telles que celles recommandées par l’UNESCO, qui prévoient notamment « que les enseignants doivent être recrutés dans les communautés locales afin d’éviter les risques d’insécurité, le harcèlement sur le lieu de travail et l’intimidation auxquels sont généralement exposées les personnes extérieures aux communautés locales ». Le KNUT souligne également les effets négatifs de la terreur sur les perspectives de carrière des enseignant(e)s et sur la qualité de l’enseignement prodigué. D’après Wilson Sossion, les enseignant(e)s sont « démotivés et démoralisés, ce qui affecte la qualité de l’enseignement » et réduit à néant les progrès réalisés depuis longtemps.
Le KNUT a proposé une série de solutions parmi lesquelles figurent le recrutement d’enseignant(e)s locaux/ales et le transfert immédiat des enseignant(e)s extérieur(e)s à la région du Nord-Est vers des zones plus sûres. Le syndicat a par ailleurs ajouté que le gouvernement devait proposer des mesures et des directives appropriées afin de garantir la sécurité des enseignant(e)s en exercice.