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Dans le Centre Ursula où les migrants illégaux sont séparés de leurs enfants avant d'être dispatchés dans des différents centres des USA (Reporters / Mega)
Dans le Centre Ursula où les migrants illégaux sont séparés de leurs enfants avant d'être dispatchés dans des différents centres des USA (Reporters / Mega)

L’Internationale de l’Education dénonce des cas de mauvais traitements contre des enfants migrants par le gouvernement des Etats-Unis

Publié 21 juin 2018 Mis à jour 25 juin 2018
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L’Internationale de l’Education condamne fermement la séparation forcée et systématique des enfants de leurs parents, la détention de nourrissons et de mineurs et les violations des droits fondamentaux de la personne appliquées par le gouvernement américain contre des migrant(e)s qui demandent le statut de réfugié(e).

Des rapports en provenance d’organisations de défense des droits humains, d’associations d’avocats, de journalistes d’investigation et de l’Association américaine de pédiatrie détaillent la manière dont le gouvernement, sous l’injonction de l’Administration Trump, viole les droits fondamentaux de mineurs et maltraite de nombreux enfants.

Les histoires brisent le cœur: un bébé de 18 mois séparé de sa mère après qu’elle a franchi la frontière américaine pour demander l’asile, une fillette de six ans suppliant des agents d’appeler le seul numéro de téléphone qu’elle a mémorisé, un nourrisson violemment arraché à sa mère qui l’allaitait, des enfants auxquels on confisque leur peluche préférée, un père qui se suicide en garde à vue après avoir été séparé de son fils de trois ans.

Crainte et terreur pour les familles de migrants

« En tant qu’éducateur, parent et être humain, je suis révolté, horrifié et dégoûté par la manière cruelle, impitoyable et sadique dont des milliers de familles sont traitées par les autorités américaines de l’immigration », a déclaré David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Education (IE).

« Arracher de force des enfants à leurs parents, emprisonner des mineurs dans des prisons pour adultes et maltraiter des enfants en détention, cela va à l’encontre de tout ce que nous défendons en tant qu’éducateurs et éducatrices. Nous exerçons un métier consacré au bien-être social, affectif, psychologique et éducatif des enfants. Ces situations horribles peuvent non seulement provoquer des traumatismes immédiats, mais ils affecteront ces enfants pendant des années », a-t-il ajouté.

« Cette politique a pour objectif évident de semer la crainte et la terreur parmi les familles de migrants qui demandent l’asile. Un grand nombre d’entre elles ont fui pour sauver leur vie et ont déjà subi des violences et des traumatismes directs. Nous exigeons que le gouvernement américain mette immédiatement un terme à la séparation des familles de migrants, réunisse les milliers d’enfants séparés de leurs parents et applique des politiques qui respectent les droits fondamentaux des personnes qui entrent sur le territoire américain. »

L’IE soutient ses affiliés aux Etats-Unis qui ont dénoncé cette situation et se mobilisent avec leurs membres pour exiger la cessation immédiate de ces politiques.

Action conjointe des affiliés américains

Le Secrétaire général de l’IE se rendra à la frontière mexicaine dans le cadre d’une délégation en vue de plaider pour une suspension de ces politiques inhumaines. La délégation apportera également des livres aux enfants incarcérés et soutiendra l’exigence des membres des syndicats locaux de l’éducation d’accéder aux enfants afin de faire en sorte que leur droit à l’éducation soit respecté.

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L’IE s’est jointe à l’ American Federation of Teachers et à la National Education Association afin de présenter une plainte au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies au nom de ces enfants et de leurs familles.

« Nous considérons que ce mépris impitoyable des enfants et le traumatisme grave qu’ils subissent sont contraires à la Convention des Nations unies contre la torture, à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, à la Convention relative au statut des réfugiés et aux Recommandations des Nations unies relatives aux principes et directives concernant les droits de l'Homme aux frontières internationales », indique la lettre signée par l’Internationale de l’Education, l’ American Federation of Teachers, la National Education Association et plus de 25 autres organisations de défense des droits civils.

« Nous déposons cette plainte devant le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies pour obtenir justice pour les enfants et les familles victimes de tortures et de violations flagrantes des droits de l’homme… Cette politique sépare intentionnellement les enfants de leurs parents qui demandent asile et protection contre la guerre civile, l’intolérance et les bouleversements sociaux », précise la lettre.

Une voix internationale

L’IE lance également un appel à ses affiliés du monde entier afin qu’ils expriment leur révolte et condamnent ces violations des droits de la personne et la maltraitance systématique d’enfants. D’autres actions sont prévues.

En tant que voix des enseignant(e)s et du personnel de soutien de l’éducation dans le monde, l’IE a toujours été le défenseur inébranlable et convaincant des droits des enfants et des migrant(e)s dans le monde, de l’Australie à Israël ou du Maroc au Yémen. En Europe, l’IE a été au cœur du combat pour que les migrant(e)s soient traités avec dignité et respect et elle a œuvré pour faire en sorte que leurs enfants soient accueillis dans les établissements scolaires locaux.

Note :

Malgré la récente ordonnance édictée par le Président américain Donald Trump en réponse à la colère publique croissante, peu de choses ont bougé dans la pratique:

1.       les familles de migrants sont toujours traitées comme des criminels et emprisonnées;

2.       les familles sont toujours séparées par des agents du gouvernement;

3.       les enfants sont toujours emprisonnés dans des centres de détention pour adultes et dans des cages;

4.       la détention illimitée des mineur(e)s dans des installations où les maltraitances physiques et psychologiques sont fréquentes reste de mise; et

5.       l’utilisation de substances psychoactives et la médication forcée des enfants détenus est cautionnée.