Quelques jours avant la tenue des réunions de printemps de la Banque mondiale, l’Internationale de l’Education publie un document réunissant les multiples points de vue recueillis à travers le monde, jetant un regard critique sur l’édition 2018 du Rapport sur le développement dans le monde de la Banque mondiale dédié, cette année, à l’éducation.
Cette publication marque la clôture du blog hebdomadaire de l’Internationale de l’Education (IE) « A l’épreuve des faits », consacré au Rapport sur le développement dans le monde (RDM), lancé il y a maintenant près de 6 mois sur le site www.worldsofeducation.org.
S’il est important que la Banque mondiale consacre, pour la toute première fois, une édition de son RDM à l’éducation, la communauté enseignante et universitaire a néanmoins relevé certaines lacunes importantes dans son contenu. Ceci s’avère d’autant plus difficile que les politiques de la Banque mondiale ont une influence directe sur les éducateurs/trices, au travers de ses conseils politiques adressés aux autorités ministérielles et de ses politiques imposées suite à l’octroi de prêts assortis de conditionnalités.
Nombreux sont les éléments importants qui ne sont pas abordés dans le rapport. La Banque mondiale aurait dû, en effet, s’intéresser de plus près aux moyens de combler le déficit financier qui mine le secteur de l’éducation, afin de pouvoir atteindre l’Objectif de développement durable 4. Selon le Rapport mondial de suivi de l’éducation, les pays à revenu faible et intermédiaire enregistreront un déficit financier annuel de 39 milliards de dollars américains par an, d’ici à 2030. Ce déficit n’est à aucun moment évoqué dans le rapport.
En résumé, la Banque mondiale aurait dû insister sur le fait que les priorités politiques doivent être définies par les gouvernements nationaux, en consultation avec les enseignant(e)s et le personnel de soutien à l’éducation, lesquels occupent une place privilégiée sur le terrain pour réaliser l’éducation de qualité pour tou(te)s.
Dans l’avant-propos de la publication, le Secrétaire général de l’IE David Edwards explique: « Les éducateurs/trices sont le mieux placé(e)s pour utiliser les évaluations de manière formative en vue d’améliorer l’apprentissage. Ce sont les éducateurs/trices qui peuvent fournir les éléments factuels spécifiques au contexte démontrant ce qui fonctionne ou pas dans l’enceinte de la classe et devant former la base des réformes politiques. Par conséquent, il convient de leur réserver une place autour de la table afin de pouvoir orienter les réformes politiques. La promesse de l’éducation ne pourra être réalisée qu’à condition de renforcer et d’élargir le dialogue social. C’est la raison pour laquelle, l’Internationale de l’Education demande que, lorsqu’il s’agit de l’éducation, la Banque mondiale propose de nouvelles alternatives, revienne sur ses positions et se mette à l’écoute de la communauté éducative. »
Le blog de l’Internationale de l’Education « A l’épreuve des faits: Rapport sur le développement dans le monde 2018 de la Banque mondiale consacré à l’éducation » peut être consulté à l’adresse: http://go.ei-ie.org/WDR2018RealityCheck