Ma participation à la 3e Conférence mondiale des femmes de l’Internationale de l'éducation à Marrakech, au Maroc, n'était pas seulement mon premier voyage en dehors des États-Unis, mais aussi ma première participation à un événement de l’Internationale de l'éducation. À vrai dire, j’ai entendu parler de l'Internationale de l'éducation pour la première fois l’été dernier, lors de l’Assemblée (réunion annuelle) de la National Education Association, à Boston. A l’heure où j’analyse mes propres vérités, je dois avouer n’avoir jamais auparavant envisagé le syndicat de l’éducation comme un concept à l’échelle mondiale. Mais cette expérience a changé cette vision du monde. Participer à cette manifestation de l’Internationale de l'éducation au Maroc était tout simplement incroyable. Pendant tout le voyage, mon anticipation n’a fait que croître et je me demandais si je trouverais ma place, si je pourrais laisser une trace et dans l'ensemble, si j’allais apprendre quelque chose et établir des contacts intéressants.
Dès le début de la conférence, j’ai pu constater que de nombreux contacts s’établissaient ; des tas de personnes aux parcours différents et de toutes origines se serraient dans les bras les unes des autres et s'étreignaient longuement. Cela m'a rappelé ma participation aux réunions nationales de mon propre syndicat et la façon dont nous établissons des liens entre les états, mais ici, c’était différent, très différent. J'ai immédiatement remarqué les liens entre les participant(e)s de différents pays et syndicats de l'éducation, mais j’ai surtout constaté leur expression si joyeuse dans différentes langues. J’ai eu l’impression d’avoir vécu jusqu’alors dans une bulle, je n'avais jamais entendu certaines de ces langues ! Heureusement, j’étais accompagnée d’un membre de la NEA qui a pu m'aider à communiquer et à établir des contacts avec de nombreux jeunes dirigeant(e)s d'autres syndicats et pays. J’ai pu ainsi « cocher » avec soulagement un premier point de ma checklist : établir des contacts. Nous avons partagé des histoires sur la façon dont les politiques éducatives sont traitées dans nos pays respectifs, passé en revue les sessions auxquelles nous avons toutes participé et échangé des idées.
L'Internationale de l'éducation offre de nombreuses occasions d’établir des contacts et d'échanger des idées sur divers sujets ; le mode d’organisation des sessions facilite les échanges entre les participant(e)s.
L'une des sessions les plus mémorables auxquelles j’ai assisté était intitulée « Il est temps de passer d'un modèle de leadership directif à un modèle de leadership collaboratif ». Je m’y suis rendue en me disant « Je sais à quel modèle j’adhère. »
Mais la fluidité du débat m’a permis de nuancer mon opinion et de percevoir les points positifs de chaque approche.
Par la suite, j'ai partagé mes vues avec certaines des femmes que j'avais rencontrées et j'ai acquis une compréhension plus approfondie de chaque modèle de leadership. Je me suis dit : « c'est pour cela que je suis ici ; non seulement je grandis au travers de chaque session à laquelle j’assiste, mais en plus, les dirigeant(e)s de l'éducation que je rencontre m’aident à grandir encore davantage ».
J’ai également assisté à une autre session, qui a provoqué chez moi une certaine anxiété préalable, à la fois positive et négative : « Prise de parole en public ».
Me connaissant, je savais que j’allais devoir affronter un réel défi, mais je me suis concentrée sur les concepts présentés et j'ai également beaucoup appris lors des activités individuelles/en groupe de cette session. Ce fut pour moi une occasion importante de préparer un discours et de recevoir immédiatement les commentaires sur ce discours. J'ai aussi écouté le discours de ma partenaire et lui ai fait part de mes impressions. Ma partenaire, Ayanda Khatshiwe -de l’Union démocratique des enseignants d'Afrique du Sud - et moi-même avons quitté cette session avec la sensation d’avoir acquis de nouvelles connaissances et pleines d'espoir pour de futures possibilités de prise de parole en public en tant que futures responsables de l’éducation dans nos syndicats respectifs.
J’espère de tout cœur que je pourrai à nouveau revivre le genre d'expérience que j'ai connue lors de la 3e Conférence mondiale des femmes de l'IE. J'espère que les autres en ont tiré autant de positif que moi. Je n'aurais jamais imaginé pouvoir établir des contacts et rencontrer des amies de différents endroits de ce monde, des femmes qui se battent pour les mêmes droits et pour l'égalité dans l'éducation. Au cours de la conférence de l'IE, on nous a expliqué que « toute l'idée des syndicats est de véhiculer des changements ensemble ». Mon apprentissage le plus précieux est que nous ne pouvons pas apporter seul(e) le changement dont nous avons tant besoin, nous devrons pour cela compter sur notre réseau : à l'échelle locale, nationale et mondiale. Je suis heureuse d’avoir pu assister à cette 3e Conférence mondiale des femmes de l'IE. A présent que tout le monde est armé d'informations et de ressources, il est temps de les partager et de les mettre en œuvre.
Ma partenaire lors de la session Prise de parole en public, Ayanda, de l’Union démocratique des enseignants d'Afrique du Sud (SADTU).
Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.