L'Internationale de l'Education, la Fédération syndicale mondiale des enseignants, qui représente plus de 32 millions de membres dans 173 pays, a été informée par son affiliée en Argentine, la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina, des nouvelles menaces anonymes reçues par le Secrétaire général de SUTEBA Roberto Baradel.
Il convient de rappeler qu'il y a près d'un an, Baradel et sa famille ont reçu des menaces de mort et qu'à l'époque, le Président argentin Mauricio Macri, plutôt que d'affronter la situation avec sérieux tel que l'exigeait sa gravité, il l'a ignorée et même plaisanté à son sujet.
Les nouvelles menaces versent dans ce style:« Nous te prévenons de ne plus te mêler au gouvernement. Maintenant, nous allons vous faire la peau à toi et à ton syndicat. »
« Tu aurais pu en faire partie, mais tu as décidé de rejoindre le camp adverse, maintenant nous allons te faire disparaître. »
« Nous contrôlons la ville, la province et le pays, nous contrôlons les juges et les législateurs, les forces de sécurité et les lois, les intendants et les gouverneurs, les juges et les médias, nous avons le soutien des plus puissants du pays et nous contrôlons l'opinion publique. »
« Personne ne va nous arrêter, il ne te reste plus qu'à baisser la tête et te tirer de notre chemin et prier pour qu'on ne t'emprisonne pas ou pire. Tu es à court de temps pour la fermer et nous à bout de patience. »
Le fait que les menaces se répètent en ce début d'année 2018 met clairement en évidence la détérioration continue du système démocratique et est une conséquence directe des attaques dirigées par le gouvernement même contre les enseignant(e)s du secteur public et contre la liberté syndicale.
La communauté internationale s'inquiète de voir l'ombre d'un passé de persécution et de mort des temps dictatoriaux s'étendre à nouveau sur la scène politique et syndicale d'Argentine.
Le respect des droits déjà acquis relève de la responsabilité des différents gouvernements, et la promotion d'un dialogue réel et de la liberté syndicale sont les seuls moyens de réellement mettre fin aux conflits. Alors que nous vivons une époque où les sources de travail se font rares et le pouvoir d'achat des salaires baisse, on ne peut échapper à la responsabilité de trouver une solution aux conflits.
L'Internationale de l'Education exige une fois de plus aux autorités nationales, provinciales et de la municipalité où vit Roberto Baradel de prendre toutes les mesures nécessaires et de mener à bien les recherches opportunes afin d'identifier celui ou ceux qui tente(nt) encore de violer le droit inaliénable de défense des droits des travailleurs/euses et de revendication légitime.