Ei-iE

Pays-Bas: grève pour préserver une éducation primaire de qualité

Publié 12 décembre 2017 Mis à jour 13 décembre 2017
Abonnez-vous à nos newsletters

Les éducateurs/trices néerlandais(es) ont fait grève ce 12 décembre pour revendiquer des salaires décents et une charge de travail normale. De plus, ils prient instamment le gouvernement de prendre des mesures claires et radicales contre le burn-out et la pénurie d’enseignant(e)s dans l’enseignement primaire.

L’ Algemene Onderwijsbond(AOb), un affilié de l’Internationale de l’Education, a rejoint d’autres syndicats, notamment CNV Education, FNV Overheid et FvOv, ainsi que le Front pour l’enseignement primaire (PO-front), de même que des groupes d’action et des organisations patronales et parentales pour appeler à une grève du personnel enseignant du niveau primaire le 12 décembre.

Les syndicats ont fermement rappelé au gouvernement des Pays-Bas que c’était à l’école primaire que les enfants forgeaient les bases de leur participation à la société néerlandaise. Une éducation de qualité ne peut exister que moyennant un nombre suffisant d’enseignant(e)s qualifié(e)s, qui font cruellement défaut dans le pays.

Demandes

Le PO-front demande un salaire juste et un allègement de la charge de travail et prie instamment les politiciens:

• d'adopter rapidement une première mesure significative en augmentant le budget des écoles destiné au personnel, ce qui rejaillira indirectement sur le salaire des enseignant(e)s des écoles primaires. Les syndicats participants revendiquent un salaire juste et équitable, comparable à celui des enseignant(e)s du niveau secondaire.

• d’annoncer, dans la continuité, des mesures permettant d’autres augmentations salariales et une mobilité accrue entre l’enseignement primaire et spécial.

• de prendre des mesures financières supplémentaires afin d’alléger la charge de travail des enseignant(e)s, de sorte que les équipes scolaires puissent la partager. Une des solutions pourrait, par exemple, consister à renforcer les équipes d’éducateurs/trices, et ainsi libérer du temps pour la préparation des cours, réduire la charge administrative, ainsi que la taille des classes.

Action régionale

Aucune mobilisation nationale n’était prévue, seules des actions régionales ont été mises en place par chaque organisation. Les membres de l’AOb participent à une multitude d’événements régionaux, qui devraient être largement suivis. L’AOb s’attend à un succès comparable à la grève du 5 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant(e)s. Cette dernière a été la plus grande manifestation jamais organisée aux Pays-Bas, 60.000 personnes ayant défilé à La Haye, la capitale. Plus de 90 % des écoles primaires sont restées fermées.

Suite à une pétition et à de premières actions en juin, le chef de file du parti travailliste du cabinet sortant avait promis 270 millions d’euros. Ce qui ne représentait encore qu’une broutille face aux 1.400 millions d’euros nécessaires pour réduire le fossé salarial et la charge de travail des enseignant(e)s, soulignait l’AOb.

La veille de la grève de PO-front du 5 octobre, une rumeur avait laissé entendre que 5 millions d’euros supplémentaires seraient libérés afin d'alléger la charge de travail. L’AOb y a vu une manœuvre pour éviter les manifestations – ce qui a échoué.

Après l’installation du nouveau cabinet et la publication du budget de l’Etat, il était toujours question de 270 millions d’euros, qui ne seraient toutefois alloués que moyennant l’accord des syndicats sur des réductions des allocations de chômage des enseignant(e)s.

Le PO-front a organisé une réunion avec Arie Slob, le nouveau Ministre de l’Education, lui-même ex-enseignant, qui a assuré comprendre la situation, mais a constaté l’absence de budget.

Entre-temps, les membres des syndicats ont largement exprimé leur soutien à une nouvelle manifestation, qui s’est tenue le 12 décembre.

Suivez les différentes actions du 12 décembre sur Twitter et #POinactie.

Plus de détails en néerlandais ici